passa plus tard en Flandre, où il échangea son archevêché de Valence contre l'évêché <strong>et</strong> la principauté de Liège.C'est aussi dans ce château qu'on enferma Dutourps <strong>et</strong> ceux qui furent pris avec lui [23].On ne creuse guère le sol occupé par l'ancien[p. 70]château, sans y trouver des débris de voûtes <strong>et</strong> de murailles. Il n'y a pas long-temps encore, qu'en j<strong>et</strong>ant les fondementsd'une maison de la rue Notre-Dame, on découvrit un cachot d'environ huit pieds carrés ; l'entrée était étroite, on y descendaitpar deux degrés. Il y avait dedans un squel<strong>et</strong>te, couché sur le dos, les deux mains appuyées sur la poitrine avec desmenottes. A côté se trouvaient un bout de chaîne <strong>et</strong> un boul<strong>et</strong> [24]. C'était une femme ! Epouse infidèle, elle avait peut-êtreouvert trop facilement l'oreille aux doux propos d'amour, ou fille vertueuse, elle avait refusé de se soum<strong>et</strong>tre à la brutalité d'uncomte de <strong>Cherbourg</strong>, <strong>et</strong>, pour s'épargner un vivant reproche, on l'avait j<strong>et</strong>ée là ; la trappe s'était refermée, <strong>et</strong>.... on l'avaitoubliée !!!..CHAPELLE DU CHATEAU.La chapelle <strong>du</strong> château eut aussi <strong>ses</strong> époques de gloire. En 1050, Guillaume-le-Conquérant était à <strong>Cherbourg</strong> avec sajeune épouse Mathilde. Il tomba malade ; sur le point d'expirer, il fut couché par terre, suivant l'usage [25], <strong>et</strong> c'est ainsi qu'il fitvoeu, s'il se rétablissait, de construire une église à la Vierge <strong>et</strong> de fonder un chapitre. Dès qu'il se sentit mieux, il nomma troischanoines ; plus tard, il y en ajouta cinq autres ; il fit restaurer, agrandir <strong>et</strong> dédier à Notre-Dame,[p. 71]la chapelle <strong>du</strong> château, construite par Richard II, sous l'invocation de Saint-Benoît ; il affecta à c<strong>et</strong>te église, une terre dans l'îlede Jersey ; lorsqu'il eut conquis l'Angl<strong>et</strong>erre, il ajouta le manoir de Hapfort à sa précédente donation. C<strong>et</strong>te chapelle pouvaitavoir 60 pieds de long sur 45 de large. En 1209, le chapitre fut transféré à Coutances, mais les chanoines demeurèrentobligés de célébrer tous les ans l'office à <strong>Cherbourg</strong>. Ils possédaient un moulin au Roule <strong>et</strong> divers fiefs à Nouainville,Equeurdreville, Octeville, Tourlaville, Sauxmesnil, où ils recueillaient la dîme. Le droit de nommer au bénéfice de c<strong>et</strong>techapelle, depuis érigée en cure, fut réservé au roi. C<strong>et</strong>te charge tomba ensuite en désuétude ; cependant il y eut jusqu'à larévolution des chapelains qui devaient deux mes<strong>ses</strong> bas<strong>ses</strong> à la maison de Chartres dont ils recevaient une rente de 57francs.« C<strong>et</strong>te chapelle, dit Toustaint de Billy, était si estimée, qu'on se trouvait heureux <strong>et</strong> dans le comble d'honneur de pouvoir yêtre inhumé. »« On lit, dans la Chronique de Normandie, de Nagerel, le trait suivant :Un docteur de Lombardie, nommé Bernard II, <strong>et</strong> que Richard II avait gardé auprès de sa personne en qualité de conseiller,fut le trouver un jour, pendant qu'il était en prières à sa Chapelle <strong>et</strong> lui dit : ‘Syre, vous m'avez moult aymé, dont je vousremercie. Aussi, vous ay-je grandement aydé <strong>et</strong> moult loyalement[p. 72]servi, <strong>et</strong> pour toutes cho<strong>ses</strong>, je vous requiers un don ! — Vous l'aurès, dist le <strong>du</strong>c, demandés. — Je vous requiers que dedanstrois jours que je mourray, je soye mis en terre en c<strong>et</strong>te vostre chapelle. — Si le cas s'offre, dist le <strong>du</strong>c, ce que Dieu ne veuille,je vous l'octroye.’Bernard mourut le troisième jour comme il l'avait prédit, <strong>et</strong> fut enterré dans la Chapelle <strong>du</strong>cale, suivant la promesse deRichard. »C'est là aussi que fut inhumé le fameux prélat, Mauger, archevêque de Rouen, oncle <strong>et</strong> ennemi <strong>du</strong> Conquérant qu'il sehâta d'excommunier après son mariage avec Mathilde ; il fut exilé sous prétexte de mauvai<strong>ses</strong> moeurs, <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>ira aux îles dela Manche. Il s'y livrait, dit-on, à la magie, <strong>et</strong> faisait de là de fréquentes excursions dans le Cotentin. Dans un de ces voyages,il prédit aux matelots qui l'accompagnaient, que l'un d'eux devait mourir dans la journée ; un moment après, il tomba dans lamer, <strong>et</strong> périt en laissant l'avenir incertain de la place à lui assigner [26].La chapelle <strong>du</strong> château fut démolie en 1760. En déblayant le terrain, on trouva sept tombeaux de pierres ; les squel<strong>et</strong>tesétaient bien conservés <strong>et</strong> avaient, dit-on, une plus haute stature que les hommes d'à présent ; on y trouva aussi quelquesfragments d'anciennes armures. [27]
[p. 73]Il y a 60 ans on voyait encore des ruines de c<strong>et</strong>te chapelle dans un jardin de la rue Notre-Dame, qui appartient aujourd'huià M. Couturier.ÉGLISE SAINTE-TRINITÉ.L'église de la Sainte-Trinité qui existe encore aujourd'hui est d'une date moins reculée. C'est un monument bizarre, danslequel on reconnaît facilement l'oeuvre des différentes époques qui l'ont pro<strong>du</strong>it : style gothique, roman, renaissance, s'ytrouvent confusément entassés ; le choeur est <strong>du</strong> commencement, la nef de la fin <strong>du</strong> quinzième siècle ; deux chapellesappartiennent au seizième <strong>et</strong> le portail au dix-neuvième.C'est la troisième paroissiale qui ait été construite à <strong>Cherbourg</strong>.La première fut fondée vers l'an 435 à la sollicitation de S.t-Ereptiole, évêque de Coutances. Elle fut détruite au IX. e sièclelors des invasions des Normands.Guillaume-le-Conquérant, après avoir fait élever la chapelle <strong>du</strong> Château, s'occupa aussi de la construction d'une églisehors des murs, probablement à l'endroit où se trouve celle d'aujourd'hui. On en fit la dédicace en 1055. Les évêques deCoutances en eurent le patronage [28]. Une bulle <strong>du</strong> pape Eugène III (1145), qui donne à l'évêque Algarve eclesiam Sanctoe-Marioe de Coesarisburgo cum ecclesia[p. 74]SANCTAE-TRINITATIS, <strong>et</strong>c., prouve que déjà elle était consacrée à la Sainte-Trinité.En 1293 ou 1295, les Anglais firent une irruption dans le Cotentin, brûlèrent l'hôtel-dieu de la Bucaille <strong>et</strong> l'abbaye dont ilsenlevèrent les livres. Les habitants, réfugiés dans le château, dont ils eurent beaucoup de peine à faire lever le siège, nepurent sans doute pas défendre leur église, qui <strong>du</strong>t être pillée, ainsi que les autres édifices situés en dehors des fortifications.En 1412, c<strong>et</strong>te église tombait en ruines <strong>et</strong> n'était plus d'ailleurs en rapport avec le nombre des habitants ; on réunit del'argent pour en construire une nouvelle ; mais le siége de 1418 <strong>et</strong> la dis<strong>et</strong>te qui suivit, firent suspendre les travaux. On lesreprit en 1423 ; les Anglais qui occupaient le pays y travaillèrent de concert avec les habitants. On n'acheva alors que lechoeur <strong>et</strong> le clocher. Le carreau était apporté de Caen <strong>et</strong> coûtait dix-huit sols le tonneau. L'édifice ne fut terminé qu'après lesiége de 1450. Il fut dédié à la Sainte-Trinité le 24 mai 1466 par Jean, évêque de Justinopolis.Pendant le siége de 1450, les <strong>Cherbourg</strong>eois avaient promis, s'ils étaient délivrés de la domination étrangère, d'élever unmonument à la Vierge. Ce fut pour accomplir c<strong>et</strong>te promesse, qu'après l'expulsion des Anglais, ils ornèrent leur église d'unemachine à personnages, devenue depuis fameuse sous le nom de Monument de l'Assomption. Elle représentait[p. 75]le couronnement de Marie dans le ciel ; on la m<strong>et</strong>tait en jeu par des ressorts, tous les ans, à la fête <strong>du</strong> 15 août. Ce jour là, unefoule immense de personnes accourues de toutes parts se pressait dans l'enceinte de l'église : des personnages illustres yvenaient même de très-loin, les places étaient r<strong>et</strong>enues plusieurs jours à l'avance, <strong>et</strong> souvent de graves désordres étaient lerésultat de c<strong>et</strong>te affluence. En 1700, une femme enceinte s'y trouva mal : un gentilhomme qui était auprès d'elle, fut obligé dem<strong>et</strong>tre l'épée à la main pour lui faire ouvrir un passage ; il y eut <strong>du</strong> sang répan<strong>du</strong>. Pâté, alors curé de <strong>Cherbourg</strong>, fit fermerl'église, qui ne fut rouverte que par un jugement de l'official de Valognes. Deux ans après, c<strong>et</strong>te cérémonie fut supprimée. Cemonument était placé au haut de la voûte de la nef, devant une croisée où l'on avait ménagé une place. Il n'a été détruit qu'àla révolution.Il avait été remis lors de sa construction, à la garde de douze bourgeois notables. Ce fut l'origine ou plutôt lerenouvellement de la confrérie de Notre-Dame [29], qui s'accrut bientôt de plus de[p. 76]quinze cents personnes, parmi lesquelles on compte Georges d'Autriche, archevêque de Valence [30] ; quatre abbésréguliers <strong>et</strong> plusieurs commandants de <strong>Cherbourg</strong> ; Jacqueline de la Trimouille [31] ; Françoise de Rohan, <strong>et</strong> beaucoup deseigneurs français, anglais, br<strong>et</strong>ons, hollandais, <strong>et</strong>c. Jean Auber, qui avait inventé le monument de l'Assomption, fut lepremier échevin de la confrérie.
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ENREGISTREMENT, M. Peschau, receveu
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Même page, ligne 23, renfermer, li
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Le sonnet suivant, dont une copie s
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Laufelt, il combattit cependant de
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Couvent de Benédictines. 85Maison
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Quincampoix. — La Fauconnière.
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[33] Toustaint de Billy, hist. manu
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