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Détournons - Zibeline

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16THÉÂTREKLAP | LA MINOTERIE | LE GYMNASE | LES BANCS PUBLICS | LA CITÉLilith, rencontres à l'échelle © X-D.RÀ fleurde peauLes Bancs Publics poursuivent vaillamment malgré la modestiede leurs moyens leur travail de diffusion d’images etde textes d’ailleurs ; «incertitudes et curiosités» sont les motsde Julie Kretzshmar pour définir sa programmation, donttémoigne très partiellement la soirée dont il est question ici :sensible et féminine (ah...) sous le signe de Lilith avec, enpremière partie, la performance de Laurence Garel sur untexte de l’écrivain et activiste iranien Réza Barahéni ;l’homme filmé dans une voiture qui roule dans Marseille lanuit raconte son enlèvement, sa détention les yeux bandés«le pouvoir punit ceux qui voient» et la femme prend la relèvede la voix ; la comédienne, pieds nus, robe noire, lance desimprécations, se couche sur le dos et proclame douloureusementavec le poète le pouvoir-à-prendre de la matrice parle rêve et la pensée… images planantes de lune… L’intentionparalyse ici la réalisation, et le trop à dire tue le dit.Corps interditsLe spectacle joué, adapté et mis enscène par Laurent de Richemondest un objet insolite et inattendu. Lethème annoncé est celui du récit de vied’un homme jeune atteint d’un canceret qui se sait perdu. On se prépare auchoc. Cependant le spectacle commencedans une atmosphère decomédie caustique et ne se départitpas, même dans les moments les plussombres, d’un humour décapant etagressif qui permet le recul. Dans unelangue crue et âpre, une voix s’élèvepour dire son horreur de la famille, duconformisme, et rejette en bloc la Rivedorée de Zürich, les réceptions mondaines,ses parents. Les principesd’éducation de son milieu aseptisé etbourgeois, dans les années 50, ontétouffé le narrateur très rapidementatteint de dépression et d’incapacitétotale à communiquer. Bien que jeune,riche et beau, il déclare n’avoir jamais«fonctionné», ni dans son corps, ni danssa pensée : son corps est sans désir,sa pensée sans interlocuteur possible.Car dans ce milieu étriqué on ne parlepas de choses intéressantes, on ne faitHeureux renversement de perspective opéré par les lecturessuccessives de Sabine Tamisier et de son invitée SarahKérina qui baissant la voix invitent au petit voyage qui faitsortir de soi pour mieux y retourner. D’un été l’autre garde sobrementla trace de ce qu’on appelle «un chagrin d’amour»entre les murs d’une maison et dans les gestes du quotidien ;de quoi distinguer surface et superficiel. Sabine Tamisierose,en maitrisant le risque du trop plein émotionnel, faire parlerson père sur son lit de mort par les mots et la voix qu’elle luiprête. Drôle d’objet que ce Galino qui n’est plus texte maishomme dont la bonté et la clarté de vie transcendent lesparoles ordinaires. Lu debout tout simplement.MARIE JO DHOLes Rencontres à l’Échelle ont eu lieu dans divers lieuxde Marseille du 26 octobre au 8 décembre© Thomas Fourneaupas de vagues. C’est ce qui le tuera :un cancer fabriqué par toutes les larmesqu’il n’a pas pu évacuer, les motsqu’il n’a pas partagés, les corps qu’iln’a pas caressés.Le texte, Mars, est le seul écrit de FritzZorn, l’expression de sa colère (zorn =colère), commencé avec sa psychotérapie.Laurent de Richemond l’a adaptéavec talent pour la scène, faisantintervenir deux comédiennes, ÉdithAmsellemet Anne Naudon, qui échangentdes propos sur la maternité etl’éducation autour d’une table. Etsurtout il met sur la scène les corpsnus de deux danseurs, Barbara Sarreauet Frédéric Pichon, qui duranttout le spectacle glissent l’un sur l’autre,s’agrippent, le regard vide, s’accouplentmécaniquement dans l’espaceindépendant et clinique du dessous dela table, jusqu’au tsunami final. Glaçantet fascinant.CHRIS BOURGUELarmes rentrées de la Cie Soleil verts’est joué à Klap, Maison pourla danse, dans le cadre dela Minoterie hors les mursdu 20 au 24 novembre.Au théâtre Vitez les 19 et 20 marsEnsemble,c’est tout© Michel BellierDans le numéro 50, sous le titreL’Odyssée d’une femme, nous évoquionsla résidence à La Marelle dedeux des trois auteurs impliqués dansun projet transeuropéen d’écriture dramatique,la Turque Sedef Ecer et leFrançais Michel Bellier. Ce projet original,né d’une commande, est rapidementdevenu une «grande histoire d’amour»entre les trois auteurs et une entreprisevraiment collégiale. Depuis le printemps,Va jusqu’où tu pourras a avancé. Le spectacle,qui sera créé en février 2013,n’est pourtant pas terminé : manque ledernier volet de cette trilogie consacrée àl’immigration féminine contemporaine,le texte du Belge Stanislas Cotton,qui devrait s’intituler Le rêve d’Angleterre.C’est néanmoins un excellent «teaser»que Joëlle Cattino (Dynamo théâtre)a proposé le 30 novembre. «Un bonaperçu du travail», comme l’a déclaréla metteure en scène. De fait, L’Absentede Sedef Ecer, puis Les Invisiblesde Michel Bellier ont donné au publicprésent l’envie de voir la fin de cet exodeau féminin. Les textes sont forts etla forme envisagée très prenante. Lespectacle, pluridisciplinaire, conjuguehabilement vidéo et plateau, tandis quela musique de Richard Dubelski accompagnele texte de façon subtile. Quantaux acteurs, Blanche Van Hyfte etFabien Aïssa Busseta, ils incarnentavec brio la jeune Perce-Neige et latranssexuelle Galanthine, tandis queSedef Ecer donne elle-même sa voixet sa présence à la troisième fleur dece bouquet d’exil, Kardelen. Joëlle Cattino,Michel Bellier et Richard Dubelskisont également sur scène. Collégial,on vous dit.FRED ROBERTVa jusqu’où tu pourras a étéprésentée au Théâtre du Gymnasele 30 novembre dans le cadre desplateaux libres

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