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Détournons - Zibeline

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32 MUSIQUEACTUELLE | JAZZLe corps à son© Dan WarzyLe quintet Denis Colin et les Arpenteursa inauguré le 24 novembre lenouveau Théâtre de Fontblanche,dont la réhabilitation est proche del’achèvement. Une préfiguration del’ouverture du lieu accomplie, en partie,grâce à l’équipe de CharlieFree. Doublantsa capacité d’accueil, dans uneconfiguration très club de jazz, l’équipedu Moulin à Jazz a su recevoir cetafflux de public sans rien perdre desa chaleur habituelle.Le terrain de jeu des Arpenteurs est àgéométrie variable et se dévoile, argumentsà l’appui. Une sorte de puzzlealéatoire qui prend forme dans l’instant,de la démesure à l’équilibre. Uneambiance grave monte puis se calme,des bruits électroniques rivalisent avecune ligne de basse répétitive et le clavierde Benjamin Moussay. L’entréegraduelle des musiciens se fait paronomatopées, comme scandées, defaçon brute, favorisant une multituded’improvisations. Le tout devenanttrès groovy, voire envoûtant. Un rythmesur une corde de la guitare de JulienOmé devenue guimbarde occasionnedes déambulations furtives du FenderRhodes ; un balaiement rythmique deThomas Grimmonprez appuie la situation,et survient la ligne mélodiquelente de la clarinette basse de DenisColin qui dialogue avec le bugle d’AntoineBerjeaut. Et ça met le feu !Pour preuve, ni le public, ni les musiciensn’ont vu le temps passer.DAN WARZYwww.deniscolin.comPanthère funkPercutante, la prestation d’Anthony Joseph et deson Spasm Band a mis K.O le public du Café Julienle 29 nov. Organisé avec les marseillais de Bol de Funk,le concert anniversaire du label parisien HeavenlySweetness était à la hauteur de leurs productionsdiscographiques : haut de gamme.Robert Aaron ouvre la soirée sur un solo de saxophoneténor avant d’entamer un bœuf jazz-funk avecle Spasm Band. La température monte instantanément.Véritable chef d’orchestre, il emmène lesmusiciens avec un naturel déconcertant. Méconnudu grand public, ce poly-instrumentiste de l’ombrea pourtant joué avec de nombreuses pointures.Quelques minutes plus tard, Anthony Joseph sautesur scène et s’empare du micro pour attaquer uneversion accélérée de Griot. Sans que l’esprit desdeux albums soit trahi, les morceaux laissent la partbelle à l’improvisation (C. Webster au sax ténor etC. Arcucci à la guitare). Entre jazz, calypso, funk etafrobeat, le son du Spasm Band est à la fois un hommageà la Black Music et une vision de son avenir.Pendant les chorus, la Panthère Joseph descend descène pour danser avec le public, le Café Julien prenddes allures de club surchauffé des 70’s. Après uneheure de concert, R.Aaron les rejoint sur scène pourun Started Off As A Dancer d’anthologie ; un plateauexceptionnel qui récompense les passionnés.Dommage que ce type d’événement ne rassemble pasplus de monde dans la deuxième ville de France !KEVIN DERVEAUXAnthony Joseph © Fred ThomasCabaret rockUn drugstore et de vieilles berlines américaines,garées au bord d’une longue route rectiligne… AuCabaret aléatoire le 5 décembre, il suffisait de fermerles yeux pour être plongé dans un décor à laTarantino. Armée de sa guitare, Sallie Ford et sestrois compères du Sound Outside ont fait swinguerprès de 200 personnes.Ce quartet de Portland sonne très fifties. Il ressuscitel’esprit du début du rock’n’roll tout en évitantla parodie. Le Sound Outside (guitare, basse, batterie)se balade sans faire d’étincelle entre blues etrock primitif, swing ou rockabilly. Mais c’est le timbreet le charisme de la jeune chanteuse qui élèventle niveau du groupe.Le début du concert est plutôt chaotique suite à desennuis techniques. Mais dès que Sallie Ford attaqueseule l’intro de Write me a letter, on comprend quecette fille a un don. Sa voix brute et puissante, augrain rocailleux, est si expressive, vivante, qu’elletouche les plus hermétiques. Sans chercher la démonstrationtechnique, Sallie Ford envoie franchementtoutes les émotions qui la brûlent et ça vous hérisseles poils. Cachée derrière ses lunettes et saguitare, la jeune artiste chante la vie avec une telleintensité qu’elle vous embarque sans crier gare…K.DSallie Ford © Melanie BrownLa rage positiveL’enthousiasme régnait sur Le Moulin le soir du 6décembre. Keny Arkana y présentait à guichet ferméson nouvel opus Tout tourne autour du soleil dansune ambiance des plus chaleureuses. Accompagnéede RPZ, DJ DRK et de quatre autres musiciens (clavier,guitare, basse et batterie), elle s’est donnée àfond pendant plus de 2h de concert. Son nouveaurépertoire conserve une solide base hip-hop maisemprunte également des sonorités et des rythmesà d’autres styles comme le ska (J’ai osé ), le reggae(Car nous sommes le monde) ou encore l’electro (Capitalede la rupture).Devant une mer de poings levés, elle incarne passionnémentses textes contestataires et engagés.Véritable artiste militante, elle aborde des thèmestel que l’écologie, la solidarité, la révolution, l’altermondialisme, sans jamais tomber dans la caricature.Elle transmet son message combatif, ses valeurshumanistes, ce qui ne l’empêche pas de s’amuseravec le public. Sur le titre Planquez-vous, elle improviseune partie de cache-cache avec 1500personnes (pas évident), invitant chaque spectateurà se «planquer» pendant le refrain. Bref KenyArkana sur scène, c’est la rage, l’espoir et la force.Impressionnante…K.DKeny Arkana © X-D.R.

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