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Détournons - Zibeline

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MUCEMCINÉMA 49éminisme,sCe n’est pas un film de cow boys de Benjamin ParentRécits de chambre froide de GrzegorzJaroszuk : un homme et unefemme reçoivent, pour la troisièmefois consécutive, le titre de «piresemployés du mois» et sont somméspar leur patron de trouver uneraison de vivre ; ils décident de s’inscrireà l’émission de divertissementtélévisuel intitulée «L’individu leplus malheureux». Une satire réussiedu monde du travail.Parmi les 60 films en compétition,beaucoup de réussites : Nieuwpoorten juin de Geoffrey Couanon, unfilm délicat sur les rapports entre unvieil homme et son petit-fils qui apprennentà se connaitre et à s’aimer ;Ce n’est pas un film de cow boys deBenjamin Parent qui met en scènedes adolescents, et leurs représentationsde la virilité, alors qu’ilsparlent dans les toilettes du Secretde Brokeback Mountain ; Le Cri duhomard de Nicolas Guiot, film trèsfort sur les traumatismes de laguerre pour ceux qui en reviennent ;sans oublier l’animation : Tram deMichaela Pavlátová et Tati Ramitsude Victoria Vancells.ANNIE GAVAFestival Tous Courts04 42 27 08 64www.festivaltouscourts.comPalmarès sur notre sitewww.journalzibeline.frQuandle MuCEMs’invite àl’AlhambraLes 30 nov et 1 er déc le futur musée a présenté aupublic du cinéma ses projets et, en organisantprojections et débats, a préfiguré ce qui sepassera dans cette «Cité culturelle transdisciplinaireoù se conjuguent le temps de la parole, letemps des images et le temps des spectacles».Bruno Suzzarelli et Thierry Fabre ont présentéla Galerie de la Méditerranée et les premières expositions; et le Fort St Jean, le Centre deconservation et de ressources, coulisses dumusée.Ils ont précisé leurs choix culturels ainsi que leursprojets de programmation hors exposition : lesIntensités de l’été commenceront par trois joursautour de Marseille Transit en écho avec AnnaSeghers, deux soirées de rencontres sur PourquoiCamus, des ciné-concerts et des spectacles enpartenariat avec d’autres structures… Puis tout lemonde a été convié à la projection du film d’AviMograbi, et dans un jardin, nous sommes entrés!Vive Avi et AliAu départ, Avi Mograbi se demande en quellelangue il aurait parlé avec son grand-père devantleur maison de Damas en 1920. Avi parle peul’arabe et son grand-père n’a pas encore apprisl’hébreu ! Le cinéaste, à la quarantaine,commence l’apprentissage de l’arabe et proposeà son professeur, le Palestinien Ali Al-Azhar,d’écrire et réaliser avec lui. «J’avais pensé suivrel’histoire d’un cousin de mon père, Marcel, unpersonnage étrange, qui ne comprenait pas l’idéemême de frontière.» Mais Avi et Ali se racontentleur histoire respective, tout en filmant et c’estpassionnant. «D’histoire en histoire, à la fin, onn’avait pas parlé de Marcel» plaisante Avi. Peuimporte, car tous les deux sont de vraispersonnages ! À l’Alhambra ils parlent avecpassion et beaucoup d’humour de questionsgraves «Je suis Palestinien, citoyen israélien et jedemande à avoir tout ce qu’Avi a, ni plus, ni moins!» dit Ali avec le sourire. Les séquences avec lajeune Yasmine, la fille d’Ali qui parle du racisme àDans un jardin je suis entré, Avi Mograbi et Ali Al-Azhari au bord de la merl’école, les lettres, filmées en super 8, quiracontent l’histoire d’amour et la séparation d’unhomme et une femme, libanais et juifs, déchiréspar les frontières du Moyen-Orient redessinées,renvoient au réel, présent et passé. Un film sur latraversée des frontières, sur la langue qui sert àcommuniquer mais aussi à dominer, qui parvientpourtant, grâce à Ali et Avi, à donner un peud’espoir.Tapis volantLa veille, l’Alhambra résonnant de babilsenfantins, affichait complet. Des élèves desquartiers nord, leurs parents, leur fratrie, mêmeles tout petits, la tête déjà lourde de sommeil,étaient venus assister à un ciné-concertexceptionnel. Les aventures du prince Ahmed,accompagnées pendant 1h05 par les huitmusiciens du Khoury Project. Deux séancesfurent nécessaires pour accueillir ce publicnombreux.En amont de ce succès, le long travail accomplipar l’équipe de William Benedetto et la touterécente collaboration du cinéma de St Henri avecla responsable du pôle cinéma du MuCEM,Geneviève Houssay. Quel heureux choix que cepetit bijou de 1926, premier long-métraged’animation de l’histoire du cinéma, admiré parJean Renoir, René Clair, Louis Jouvet, et qui plusest, réalisé par une femme, pionnière en sontemps, Lotte Reiniger ! Film étonnammentmoderne dont le générique fait penser à celui d’unJames Bond, où la stylisation conduit parmoments à l’abstraction. Sur des fonds bleus,verts, jaunes, violemment éclairés, se détachenten ombres chinoises les silhouettes du princeAhmed, d’Aladin et de sa lampe, des princessesen dentelles, du Mage africain et des démonsgriffus. Des bouts de papier découpés, uneimagination formelle éblouissante, une minutied’orfèvre. Et la magie opère. Petits et grands,initiés et profanes voyagent ensemble sur le tapisvolant des Mille et une nuits. Shéhérazade brodedes histoires gigognes. Loin de la partitionoriginale pour orchestre philharmonique, les troisfrères Khoury brodent, dialoguant avec cinqjazzmen français embarqués dans l’aventure.Leur musique épouse la chorégraphie desombres en cinq actes. Oud, qanûn, violon oriental,percussions se mêlent aux variations free du saxo,au feulement du trombone, aux pulsations de lacontrebasse. Une proposition répondant à unengagement qui à l’Alhambra sonne comme uncredo : celui de la qualité, pour tous.ANNIE GAVA ET ELISE PADOVANI

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