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Détournons - Zibeline

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74 LIVRESRENCONTRESLes écrivains parlent aussiQue de belles rencontres dansles librairies et les bibliothèquesen cet automne ! Des occasionsrêvées pour faire le plein de livresen prévision des longues soiréesd’hiver, trouver des idéesde cadeaux durables, écouterles amoureux des mots…Maupetit ne proposait ainsi pas moins de onze rencontrespour le seul mois de novembre ! Une conférencede Jean Contrucci et Gilles Rof pour la sortie de leurénorme ouvrage Marseille Culture(s) : une somme surl’histoire culturelle de Marseille, mais peu pertinentequant aux choix, très masculins, souvent partisans, desartistes d’aujourd’hui… La librairie proposait aussi unhommage à Henri Bauchau, des ateliers créatifs etheure du conte pour les plus jeunes, des expositions,des dédicaces avec Ramona Badescu et avec l’illustrateurBenjamin Lacombe… La plus ancienne librairie deMarseille fête dignement son 85 e anniversaire. Depuiscet été, la devanture claque d’un rouge ardent, l’intérieura été totalement repensé et Damien Bouticourt,le directeur, est ravi de ce nouveau dynamisme.Certaines rencontres étaient consacrées des maisonsd’édition marseillaises, dont celle du Fioupélan, ainsibaptisée du nom d’un crabe velu qu’on met dans labouillabaisse et dont les pinces et la marche de traversillustrent bien les principes de ses fondateurs. MédéricGasquet-Cyrus a rappelé les débuts de cette jeune«maison d’édition locale mais pas régionaliste» spécialiséeen «frivolités narratives» et «marseillitude déjantée». Audépart, deux ouvrages : Marseille en VO puis Le parlergras de JM Valladier (fondateur des éditions). Le succèsde ce «glossaire marseillais iconoclaste» a permis au Fioupélande continuer ses facéties, parodies et pastichesen tous genres, que guide toujours un amour fou dela langue que l’on parle à Marseille, et qu’il s’agit icid’écrire, et pas seulement en glissant des mots typiquesdans les dialogues. En témoignent leurs deux collectionsphares : les nistoulinades, au sein desquelles FrançoisThomazeau a inscrit son Minot, savoureux recueil desouvenirs d’une enfance marseillaise dans les années60 ; et l’overlittérature, dont deux membres éminentsétaient présents : Gilles Ascaride et Henri-FrédéricBlanc. La lecture d’extraits a permis de mesurer leuroralité très élaborée et leur fort potentiel satirique etcomique. Certains sont d’ailleurs mis en scène avecsuccès, pas souvent à Marseille hélas !Amour de la langue, désir d’écrire, étaient au cœurd’une table ronde organisée par la libraire GenevièveGimeno. Elle avait réuni quatre auteurs marseillais,deux femmes, deux hommes (pour la parité), afin qu’ilsracontent comment ils étaient devenus écrivains. Sipour Lucien Vassal, il s’agit d’une vocation tardiveconsécutive à son engagement citoyen, les trois autressont tombés dedans quand ils étaient petits. MathildeGiordano, auteure et illustratrice jeunesse, fabriquaitdès 7 ans des livres pour enfants. Marie Neuser gardele souvenir très ancien du «plaisir sensuel de tracer desHenri-Frederic Blanc © Jean-Marc Valladiermots sur le papier» ; toute petite déjà, elle voulait êtreprofesseur et écrivain. Quant à Vincent Desombre,qui vient de publier son premier roman, il a largementabusé dès son adolescence de cet outil de séductionqu’est l’écriture.Les invités ont également évoqué leurs sentiments àla parution de leur premier livre («J’ai dormi avec !»,avoue Vincent Desombre), leurs relations avec leurséditeurs et les difficultés qu’ils ont à trouver du tempsGilles Ascaride © Jean-Marc ValladierRencontre Dimitri Bortnikov et Elie Treese, Histoire de l’Œil © X-D.Rpour écrire. Car ils ont tous un autre métier : vivre dece qu’on écrit, «en gros, c’est la misère», comme l’a déclaréMarie Neuser. Elle a pourtant conclu qu’il fallait«garder ses rêves d’enfant et le plaisir». Une agréable conversationà quatre voix, menée sur le mode intimiste.Duos littérairesAmour des mots, toujours, et leçons de littérature contemporaine,à L’Histoire de l’Œil cette fois, pour deuxdialogues passionnants. Le premier a réuni deux auteursqui se connaissent bien et s’apprécient, Claro etMathias Enard. Le jeu de questions-réponses coulaitde source et le public a pu pénétrer dans le laboratoirede ces deux forcenés de la langue. Claro se méfie de lanarration (lire p. 66) ; écrire, pour lui, ce n’est pas raconter,c’est «laisser la langue travailler», une languevolontairement tenue, même pour décrire des étatsbizarres, qui «fait confiance à l’accident» afin de livrerun texte «organique plutôt que mécanique». Enard rappelle,lui, comment il utilise la documentation ; elle est«très bien quand on l’oublie» et son dernier roman Rue

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