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Détournons - Zibeline

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CONFÉRENCES 75Enfance communedes voleurs (voir Zib’56) est tout sauf unlivre sur les printemps arabes. Le mondey est mis dans «un ordre littéraire».De même, évoquant la forme de Zone,il insiste sur le fait que «chaque projetapporte avec lui une façon d’écrire».Pour Dimitri Bortnikov comme pourClaro, les livres ont à voir avec la matière.Voilà pourquoi il avait invité, enclôture de sa résidence d’écriture avecPeuple et Culture Marseille, Elie Treesedont le premier roman (édité commelui chez Allia) l’a totalement subjugué.Il l’a donc présenté avec le sens de l’humouret de la métaphore qu’on luiconnaît (voir Zib’54) : un petit livre«comme un loup ou un grand chien qui aréussi à entrer dans un terrier petit petit»,un livre «qui donne la vraie faim», «unlivre à mettre les nouilles debout». De fait,la lecture de l’incipit est saisissante. Undrôle de texte en vérité, bref, dense, dontles voix rappellent celles de Beckett etque l’auteur dit s’être «imposé commeça», après quelque 15 ans de brouillonsinutiles. Un tel texte ne pouvait queséduire l’auteur de Repas de morts. Etattiser la curiosité du public nombreuxvenu ce soir-là.FRED ROBERTÀ lireAu FioupélanMinot de François ThomazeauJ’ai tué Maurice Thorez et autreshistoires overpolitiquesde Gilles AscarideAinsi parlait Frédo le Fadade Henri-Frédéric BlancLucien Vassal, la trilogie des Colline,éd. TacusselMarie Neuser, Un petit jouetmécanique, L’ÉcaillerMathilde Giordano, Marcel, poissonde l’Estaque, Mireille, petite sirène deMalmousque et Gino, lapin de l’Étoile,éditions Crès, collection CaganisVincent Desombre,Maudite soit-elle, ScrinéoChez Actes SudTous les diamants du ciel de ClaroRue des Voleurs de Mathias EnardChez AlliaRepas de morts et Je suis la paixen guerre de Dimitri BortnikovNi ce qu’ils espèrent,ni ce qu’ils croient d’Elie TreeseÀ voirJérôme Ferrari à la librairieMaupetit le 16 décTextes à direCertains rendez-vous d’Écrivainsen dialogue font converser un auteuret un lecteur. C’était le cas le 7décembre. Nathalie Kupermanétait invitée à la BDP Gaston Defferrepour parler de son travail, deses derniers romans surtout, carimpossible d’évoquer tous les livresécrits depuis vingt ans, pour lajeunesse comme pour les adultes.Des livres comme autant de «projetsqui surgissent» et qu’elle saisit auvol, refusant de savoir au départ oùle texte la mènera, travaillant de plusen plus à «lâcher prise», construisantde fait un univers particulier, envahipar la rumeur du monde contemporain,d’un humour explosif, cruelmais jamais cynique. Un univers oùil est question de culpabilité, de placede l’individu dans le couple, lafamille, le groupe, de la «saloperied’exister» (avec l’usure des liens, lesplans sociaux, la précarité rampante…)et de la joie de vivre malgré tout.La comédienne Elisabeth MoreauChristian Carrignon, Gilles Joly et Alain Simon © Théâtre des AteliersLe théâtre d’objets de Christian Carrignonnous a habitués à une poésiede bouts de ficelles, petits mots décalés,saynètes qui mêlent joie etnostalgie légère. Son autobiographienous emmène dans le même mondede détails reconnaissables, réminiscencescommunes, amour sensueldes objets, du quotidien, sensations,synesthésies et rêveries éveillées.Son enfance a la banalité des sagasfamiliales populaires, celles des années60, où elles ne rimaient pasavec misère. C’est l’histoire d’un petitgarçon aimé dans un foyer simple,animé de joies, de terreurs enfantines,d’amitiés profondes, de frasquesanodines, d’amours qui naissent. Sile récit se répète parfois, et s’attardesur des transcriptions de rêves obscures,l’attention aux bruits, objets,sensations qu’il décrit par des motsjustes et inattendus, semble déplierles anecdotes dans l’espace, fairesurgir le décor de cet appartementbanal d’une cité ordinaire en boutde piste, au Bourget.Lu à deux voix, en quatre partiesd’une heure, lors d’une Veillée chaleureuseet intime, Presque tout l’universpermit aussi de faire entendre l’artde la lecture, et comment un comédienpeut donner vie aux mots. AlainSimon, de sa voix grave, nuancée,faisait flamboyer les aventures, variantle rythme et les tons en lecteurvirtuose. Christian Carrignon, moinsà l’aise à raconter sa propre histoire,lui donnait pourtant un joli pétillant,et faisait surgir toute sa poésieburlesque.a proposé trois extraits et sa lectureinspirée a su rendre le relief des textesde la romancière, leur oralité remarquablementorchestrée, leur attentionaux détails, leur caractère comiquementdécalé. Un long passage dePetit éloge de la haine, que l’écrivainen’avait encore jamais entendu lire àhaute voix, a suscité l’enthousiasmedu public, hélas bien clairsemé pourune rencontre de cette qualité. Il estdes livres à dire autant qu’à lire ; lesrécits de Nathalie Kuperman sontde ceux-là. Alors, écrire pour le théâtre? Elle y a pensé mais trouve celadifficile. En revanche, l’adaptationthéâtrale de ses derniers romanspourrait bien voir le jour… un jour !F.R.À lireNous étions des êtres vivantset Petit éloge de la haine (Folio),ainsi que Les raisons de mon crime(voir Zib’ 56)Un texte qui verra le jour sur lascène des Ateliers en 2013 : on l’yvoit déjà…AGNÈS FRESCHELLe texte a été lu le 30 novembre auThéâtre des Ateliers, Aix

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