fait l’objet d’un transfert à l’<strong>INSTAT</strong>), notamment en impliquant les services provinciaux dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong>décentralisation. Sur cette question, le représentant du Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche a déc<strong>la</strong>ré que son Ministèreétait intéressé à reprendre cette méthodologie à son compte à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> MADIO, compte tenu à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>l’importance <strong>de</strong>s campagnes à Madagascar, et <strong>de</strong> l’expérience accumulée dans ce domaine, notamment par leFOFIFA, déjà <strong>la</strong>rgement régionalisé.Le représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Délégation <strong>de</strong> l’Union Européenne a affirmé partager entièrement lesconclusions positives du rapport d’activité <strong>de</strong> MADIO, qui a acquis une véritable envergure <strong>national</strong>e en l’espace<strong>de</strong> trois ans. A titre personnel, il a confirmé l’intérêt <strong>de</strong>s publications du projet qui constituent un point <strong>de</strong> passageobligé pour toute personne désirant s’informer sur l’économie <strong>malgache</strong>. Dans ces conditions, <strong>la</strong> question qui sepose dès à présent est celle <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> poursuite du projet. Pour l’Union Européenne, le financementdu projet est déjà prévu jusqu’à <strong>la</strong> fin 1998, dans le cadre du projet STATMAD. Celui-ci connaît actuellement<strong>de</strong>s retards, à <strong>la</strong> fois pour <strong>de</strong>s raisons techniques internes à l’administration européenne (problème du gré à gréaccordé au CESD-Communautaire) mais aussi pour <strong>de</strong>s raisons imputables à l’<strong>INSTAT</strong> (cf. <strong>la</strong> question du statut<strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong> et du protocole d’accord avec le Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture concernant le <strong>statistique</strong>s agricoles). I<strong>la</strong>nnonce que <strong>la</strong> convention <strong>de</strong>vrait être signée d’ici <strong>la</strong> fin du premier trimestre 1998.En anticipant sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s perspectives, il s’est interrogé ouvertement sur <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong>à reprendre à son compte les activités <strong>de</strong> MADIO à l’horizon 1999. Cette point est d’autant plus crucial qu’une<strong>de</strong>s questions posées lors du Séminaire <strong>de</strong> réflexion sur l’avenir <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong>, qui s’est tenu à Antsirabe ennovembre 1997, a été « Comment rendre performant un personnel habitué au train-train habituel d’unfonctionnariat déca<strong>de</strong>nt? » et « Comment créer une culture nouvelle qui ferait comprendre à chacun que lesdonnées <strong>statistique</strong>s sont <strong>de</strong>s domaines essentiels pour le développement économique et social? » . Cette visioncritique du fonctionnement <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong>, issue <strong>de</strong> l’intérieur même <strong>de</strong> l’institut, montre c<strong>la</strong>irement que l’ont estbien en face d’un problème <strong>de</strong> fond. Le DG <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong> a d’ailleurs confirmé au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> réunion que cesproblèmes <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une « culture <strong>de</strong> travail et d’efficacité » était bien <strong>la</strong> principale pierred’achoppement <strong>de</strong> son entreprise <strong>de</strong> réforme interne.En prolongeant ces réflexions, le représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coopération française a rappelé qu’en matière <strong>de</strong><strong>statistique</strong>s à Madagascar, on part <strong>de</strong> très loin, que ce soit pour <strong>la</strong> production, l’analyse économique ou <strong>la</strong>modélisation macro-économique. Pour lui, il ne fait aucun doute que le projet MADIO a donné un « coup <strong>de</strong>fouet » salutaire à l’<strong>INSTAT</strong>, en le p<strong>la</strong>çant sur <strong>la</strong> trajectoire <strong>de</strong> l’excellence. Il note que l’<strong>INSTAT</strong> a c<strong>la</strong>irementprogressé ces <strong>de</strong>rnières années, et que les transferts <strong>de</strong> MADIO vers l’<strong>INSTAT</strong> ont beaucoup avancé. Cependant,l’<strong>INSTAT</strong> est aujourd’hui à <strong>la</strong> croisée <strong>de</strong>s chemins. La capitalisation <strong>de</strong>s acquis <strong>de</strong> MADIO est une absoluenécessité, mais il s‘interroge sur <strong>la</strong> stratégie à mettre en oeuvre pour <strong>la</strong> réussir. En particulier, il semble c<strong>la</strong>ir quele changement <strong>de</strong> statut, même s’il est nécessaire, ne saura à lui seul résoudre le problème « par un coup <strong>de</strong>baguette magique ». Les ressources financières générées par l’<strong>INSTAT</strong> nouvelle formule seront-elles suffisantespour assurer l’autonomie budgétaire?Plus ponctuellement, <strong>de</strong>ux thèmes intéressent particulièrement <strong>la</strong> Coopération française. D’une part, leMinistère souhaite <strong>la</strong>ncer une série d’étu<strong>de</strong> sur les perspectives <strong>de</strong> moyen terme <strong>de</strong>s pays relevant <strong>de</strong> sonchamp d’intervention, afin <strong>de</strong> mieux cibler sa stratégie d’ai<strong>de</strong>s et d’interventions. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong>MADIO, il a été convenu que Madagascar serait le premier pays où ce type d’étu<strong>de</strong>s serait <strong>la</strong>ncé. Le produit <strong>de</strong>cette réflexion répondra à un double objectif :- servir <strong>de</strong> document <strong>de</strong> référence dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> prochaine commission mixte franco-<strong>malgache</strong> ;- servir <strong>de</strong> modèle dans <strong>la</strong> perspective d’une extension à d’autres pays du champ.D’autre part, dans le cadre d’un nouveau projet d’appui au secteur privé à Madagascar, l’Ai<strong>de</strong> Française est<strong>de</strong>man<strong>de</strong>use d’étu<strong>de</strong>s spécifiques, notamment dans le prolongement <strong>de</strong>s travaux déjà réalisés sur le secteurintermédiaire (« le missing middle » ; voir revue « Economie <strong>de</strong> Madagascar », n°1).Le représentant du Ministère <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l’Economie a tenu à féliciter le projet MADIO pourles résultats <strong>de</strong> son action, qu’il jugeait, en tant que « mémoire <strong>de</strong> l’administration <strong>malgache</strong> », avec d’autant plus<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur qu’il était, avec M. ROUBAUD, le seul membre du comité d’orientation à avoir participé à toutesles réunions du dit comité <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce du projet, fin 1994. Il s’est montré d’autant plus satisfait, queMADIO a suivi, avec le succès qu’on connaît (citation par le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnièrecérémonie <strong>de</strong> voeux à <strong>la</strong> Nation, qu’il a qualifié « d’institution »), une recommandation qu’il avait lui-mêmesuggérée : <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un modèle <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong> court terme, dont les résultats seraient utilisés par lesautorités du pays. L’effort et le succès <strong>de</strong> MADIO en matière <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s résultats, avec leurs répercutions
au niveau <strong>de</strong> l’action, constitue aussi à ses yeux un <strong>de</strong>s points essentiels du bi<strong>la</strong>n positif <strong>de</strong> MADIO, en redonnantaux statisticiens et aux économistes le rôle auquel ils peuvent légitimement aspirer dans <strong>la</strong> société <strong>malgache</strong>.Il a tenu à féliciter M. ROUBAUD, dont <strong>la</strong> personnalité, « sa ténacité et sa pugnacité », ont été unélément central dans <strong>la</strong> réussite du projet MADIO. Cependant, cette caractéristique individuelle l’induit às’interroger sur <strong>la</strong> continuité du projet, une fois que les chercheurs <strong>de</strong> l’ORSTOM se seront retirés. Cetteinquiétu<strong>de</strong> est renforcée par l’analyse <strong>de</strong>s publications effectuées. Il note que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fond sont lefait <strong>de</strong> Mlle RAZAFINDRAKOTO et <strong>de</strong> M. ROUBAUD, et que celles <strong>de</strong>s autres membres du projet sont le plussouvent cosignées. Quelle est donc <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong>s jeunes chercheurs <strong>malgache</strong>s du projet à réaliser <strong>de</strong> tellesétu<strong>de</strong>s?Le représentant du MFE mentionne le courage <strong>de</strong> ton du rapport d’activité <strong>de</strong> MADIO en 1997, quiinterpelle directement l’<strong>INSTAT</strong>, sur <strong>la</strong> question du transfert <strong>de</strong> méthodologie, mais aussi les autorités <strong>de</strong> tutellesur <strong>la</strong> question du statut <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong>. Il affirme que sur ce point se pose une question <strong>de</strong> fond : le changementfondamental <strong>de</strong> statut proposé par <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong> est-il compatible avec sa mission naturelle<strong>de</strong> service public? La question <strong>de</strong> l’autosuffisance financière est à nouveau posée.Le représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque Centrale se joint aux autres membres du comité d’orientation pouraccor<strong>de</strong>r ses félicitations au projet MADIO. Entre autres sujets <strong>de</strong> satisfaction, il tient à souligner l’apportfondamental apporté par MADIO aux <strong>statistique</strong>s à Madagascar en général, et à <strong>la</strong> Banque Centrale enparticulier. Trois opérations menées par MADIO intéressent au premier chef <strong>la</strong> Banque Centrale :- l’opération prix à <strong>la</strong> consommation (<strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> monnaie tant interne qu’externe est une <strong>de</strong>s principalefonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque Centrale) ;- <strong>la</strong> publication sur le commerce extérieur ;- l’enquête annuelle dans l’industrie, dont les résultats sont d’ores et déjà utilisés par plusieurs directions <strong>de</strong> <strong>la</strong>Banque.Il suggère que MADIO, qui jusqu’à maintenant a centré ses travaux sur <strong>la</strong> sphère réelle <strong>de</strong> l ’économie,éten<strong>de</strong> son champ d’intervention pour traiter <strong>de</strong> thèmes qui intéressent tout spécialement <strong>la</strong> BCM, notamment lesquestions d’en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s entreprises ou <strong>de</strong>s ménages. Une col<strong>la</strong>boration pourrait intervenir sur ces points.Le <strong>de</strong>rnier à s’exprimer, le Représentant <strong>de</strong> l’ORSTOM a simplement rappelé, que du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>son institution, à partir du moment où un projet entre dans une phase <strong>de</strong> « routine », l’ORSTOM est conduit à sedésengager : seul un projet nouveau avec <strong>de</strong> nouveaux objectifs serait susceptible <strong>de</strong> faire l’objet d’un suivi <strong>de</strong>l’ORSTOM.A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce premier tour <strong>de</strong> table, un consensus <strong>de</strong>s membres du comité d’orientation s’estc<strong>la</strong>irement fait jour. Il porte sur sur <strong>de</strong>ux points essentiels :- le projet MADIO constitue une réussite qui va sans doute au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s ambitions initiales du projet ;- <strong>la</strong> question est maintenant <strong>de</strong> savoir comment capitaliser cet acquis pour que l’<strong>INSTAT</strong> puisse s’inscrire sur <strong>la</strong>trajectoire impulsée par le projet MADIO.La question <strong>de</strong> l’après 1998 est au centre du débat qui suit. Le comité d’orientation redonne <strong>la</strong> parole à M.ROUBAUD pour intervenir dans ce sens.Ce <strong>de</strong>rnier commence par préciser, en réponse notamment au DG <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong>, que si par le passé, etsurtout au cours <strong>de</strong>s premières années, le projet MADIO avait rencontré quelques difficultés dans son intégrationà l’<strong>INSTAT</strong>, réaction somme toute naturelle compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture qu’imposait à l’<strong>INSTAT</strong> l’ « hyperactivité» <strong>de</strong> MADIO (rythme <strong>de</strong> travail, normes <strong>de</strong> qualité, politique <strong>de</strong> diffusion, etc.), <strong>de</strong>puis un certain tempsdéjà, <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong> et MADIO marchait <strong>la</strong> main dans <strong>la</strong> main et partageait totalement un objectifcommun : transformer l’<strong>INSTAT</strong> en une institution d’excellence, reconnue aussi bien à Madagascar qu’au niveauinter<strong>national</strong>. Aucune ambiguïté ne subsistait quant à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> MADIO au sein <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong> : un instrumentparmi d’autres lui permettant <strong>de</strong> retrouver <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’il mérite <strong>de</strong> droit.Sans revenir sur les orientations <strong>de</strong> MADIO en 1998, c<strong>la</strong>irement exposée dans le rapport d’activité, etdont M. ROUBAUD pense qu’en toute probabilité elles seront menées à leur terme, il a insisté sur les problèmesstructurels qui pèsent sur l’avenir <strong>de</strong> l’<strong>INSTAT</strong>. Les problèmes rencontrés par MADIO dans son action <strong>de</strong>transfert à l’<strong>INSTAT</strong> bute principalement sur <strong>de</strong>s contraintes institutionnelles qui ne peuvent pas être résolues <strong>de</strong>l’intérieur. Le gel <strong>de</strong>s embauches et l’absence d’autonomie financière en sont les principales causes.