pdf 388 ko - Institut national de la statistique malgache (INSTAT)

Ainsi, si d’un point de vue strictement personnel, M. ROUBAUD ne s’inquiète pas de l’avenirprofessionnel des membres malgaches de MADIO, qui n’auront aucune difficulté à valoriser leur expérienceacquise dans le projet sur le marché du travail (à Madagascar ou l’extérieur), un tel éclatement constituerait unegrande perte pur l’INSTAT, et un échec pour la logique institutionnelle du projet. Il rappelle qu’en l’état, le projetdoit se terminer à la fin 1998, sans perspectives claires pour la suite. Dans ces conditions, il est tout à fait légitimeque les non-fonctionnaires du projet entreprennent dès aujourd’hui des démarches pour trouver un nouvel emploià l’extérieur de l’INSTAT dès la fin de l’année. Cette dynamique est d’ailleurs déjà à l’oeuvre.L’INSTAT, en collaboration avec ses partenaires extérieurs et ses organismes de tutelle, doit doncréagir de toute urgence pour trouver les moyens de retenir ces jeunes cadres qui auront bénéficié d’uneexceptionnelle période de formation au sein du projet. D’une part, leurs compétences pourront être directementutilisées par l’INSTAT qui souffre cruellement de jeunes cadres dynamiques et opérationnels. D’autre part, lenoyau dur formé par les chercheurs de MADIO constitue la base de départ pour qu’un processus de capitalisationdu savoir et du savoir-faire puisse enfin se développer au sein de l’INSTAT. Les cadres de MADIO formeront lesnouveaux arrivants issus de l’enseignement supérieur, qui formeront à leur tour les suivants, et ainsi de suite.Enfin, le potentiel et l’effet multiplicateur attendu des cadres de MADIO ne pourra s’exprimer pleinement àMadagascar que si ceux-ci restent groupés dans une institution. Il y a tout à parier, qu’une dispersion dansdifférents organismes/institutions/entreprises les conduira sur la même trajectoire que nombre de leurs brillantsaînés, qui, trop isolés et faute de masse critique, n’ont pas réussi à mettre seuls en mouvement l’énorme forced’inertie qui caractérise en particulier l’administration publique.Par ailleurs, les retards accumulés par STATMAD pose de sérieux problèmes à la cohérence dudispositif de transfert et plus généralement à la mise en oeuvre de la réhabilitation de l’INSTAT. Outrel’incertitude qu’elle fait planer sur le financement européen de MADIO en 1998, c’est l’ensemble du processusqui risque d’être remis en question. Il cite un exemple parmi d’autres : l’opération d’envergure que constitue larefonte et l’extension de l’indice des prix à la consommation aux 7 grandes villes du pays, satisfaisant auxobjectifs constitutionnels de décentralisation et inscrite dans le DCPE, risque de ne jamais voir le jour, si lesmicro-ordinateurs nécessaires au traitement des prix au niveau des services provinciaux ne sont pas effectivementlivrés.Dans ces conditions, la question du changement de statut de l’INSTAT, qui doit permettre de proposer àces jeunes, comme à leurs cadets, des conditions de travail et un cadre attractif, devient une impérieuse nécessitédans les plus brefs délais. Si la solution à cette contrainte pouvait être trouver rapidement, M. ROUBAUDpropose le calendrier de désengagement suivant :- 1998 : consolidation du transfert aux cadres de l’INSTAT en matière de production statistiques, formation denouveaux jeunes cadres embauchés par les membres de MADIO, et consolidation de la formation des cadres deMADIO en matière d’analyses économiques ;- 1999 et années suivantes : retrait de l’assistance technique permanente, accompagné d’un suivi rapproché sousforme de missions de courte durée ; et ce jusqu’à l‘autonomie intégrale.En complément des propositions avancés par M. ROUBAUD, M. RANDRIANARISON, coresponsabledu projet MADIO et chef de service de l’INSTAT, insiste sur l’effet « boule de neige » attendude l’intégration des cadres malgaches de MADIO. Il regrette qu’il ait fallu attendre la venue de M. ROUBAUD,« avec sa pugnacité et sa ténacité », pour servir de déclencheur au processus de changement, alors que cettedynamique aurait tout aussi bien pu être enclenchée par la hiérarchie de l’INSTAT.Il confirme que la question du changement de statut de l‘INSTAT est le problème fondamental qui doitêtre résolu à court terme. Mais il rappelle aussi que la volonté ferme de l’INSTAT d’intégrer les membres deMADIO doit être clairement affichée. Ce qui n’a pas été le cas par le passé. Ainsi, les péripéties dont ont souffertles deux membres de MADIO qui sont devenus fonctionnaires de l’INSTAT en cours de projet est révélatrice del’ambiguïté de la position de l’INSTAT. Alors que 5 postes avaient été ouverts pour l’INSTAT en 1995 et queplusieurs membres de MADIO s’étaient montrés attirés par cette perspective d’intégration, le manque d’intérêtdes autorités de l’INSTAT à défendre ces postes avaient conduit à leur affectations à d’autres administrations.Cette absence de volonté à plaider ce dossier a conduit plusieurs membres du projet à renoncer à leur aspiration,tandis que les deux cadres cités pus hauts ont dû batailler seuls pendant plus de 8 mois, sans aucun appui de leurhiérarchie, pour obtenir un poste à l’INSTAT. Il demande aussi que les membres du projet MADIO soient