pdf 388 ko - Institut national de la statistique malgache (INSTAT)

informés en temps réel de l’avancée des réflexions sur leurs opportunités éventuelles d’emploi au sein del’INSTAT.Le représentant du Ministère de la Recherche confirme que même dans cette période de restrictionbudgétaire, une action volontaire menée au plus haut niveau est susceptible de débloquer des postes. Ainsi, lenouveau Ministre de la Recherche, fort de ses convictions, a réussi « en menant la bagarre » à obtenir 21 postesde chercheurs supplémentaires. Les autorités de l’INSTAT sont donc invitées à se montrer plus entreprenantes.Le représentant de la Délégation Européenne rappelle que lors d’une précédente réunion, la directionde l’INSTAT avait émis des doutes quant à la réussite du transfert de MADIO vers l’INSTAT à cause de ladifférence de rémunération entre les cadres de l’INSTAT et ceux de MADIO, qui avait été estimée commevariant de 1 à 4.M. ROUBAUD intervient pour relativiser le rôle de cette question de la rémunération différentielle. Enpremier lieu, il précise que l’écart est de l’ordre de 1 à 3 et non de 1 à 4. Ensuite, il rappelle que pour tout chefd’entreprise, la variable stratégique en matière d’emploi n’est pas tant la rémunération des salariés que le coûtunitaire du travail, c’est à dire la rémunération rapportée à la productivité. Or, il ne fait aucun doute que le coûtunitaire du travail des cadres de MADIO est largement inférieur que celui de la moyenne des cadres équivalentsde l’INSTAT, eut égard à leur rythme et à la qualité du travail fourni. Cette question du coût unitaire, etl’avantage comparatif des cadres de MADIO, apparaîtront avec d’autant plus d’acuité lorsque l’INSTAT aurachangé de statut, et que la rémunération dépendra en partie de la capacité de l‘INSTAT a obtenir des contratspour des opérations statistiques où des analyses, et que le salaire ne sera plus perçu, comme trop souventaujourd’hui, comme une rente sans contrepartie productive.De plus, il rappelle qu’il est de notoriété publique que la productivité de nombreux de cadres del’administration, dont fait partie l’INSTAT, est d’autant plus faible qu’ils sont engagés dans des entreprises deconsultations privées, leur salaire ne constituant que la partie émergée, pas toujours la plus importante, de leurrémunération réelle. Cette pratique courante et tolérée de la consultation privée est problématique à plus d’untitre. En premier lieu, elle pose une problème déontologique : l’utilisation des données publiques (commes lesrésutats d’enquêtes officielles) à des fins privées est contraire à l’éthique la plus élémentaire, et génératrice decorruption. En second lieu, l’INSTAT n’en tire aucun bénéfice, alors que l’institut est à l’origine des données.Enfin, elle crée des distorsions dans les mécanismes de marché (concurrence déloyale), que la politique affichéedu gouvernement cherche à instaurer à Madagascar.Réglementée au niveau de l’institut, la consultation devrait au contraire être un instrument de promotionde l’INSTAT, pour une plus grande efficacité et la satisfaction de sa mission de service public. Les fonds généréspar une consultation dûment organisée au niveau institutionnel devrait permettre d’une art d’améliorer la qualitédes services fournis par l’INSTAT (achat de matériels, etc.), et d’autre part de dégager des ressources pour liés larémunération de ses cadres les plus actifs au travail effectivement réalisés.Le représentant du MFE suggère que la question des rémunérations pourraient être résolue dans lecadre de la réforme de la fonction publique en cours. Celle-ci prévoit la définition de « postes-clefs » susceptiblesde percevoir une rémunération supérieure à la grille salariale des fonctionnaires. Dans le cas des cadres deMADIO, la solution consisterait à identifier les « postes-clefs » qu’ils pourraient remplir au sein de l’INSTAT.M. ROUBAUD affiche son scepticisme sur cette solution. Il rappelle que du point de vue de l’aide audéveloppement, la réforme de la FOP est un véritable serpent de mer, sur lequel se sont cassées les dents lespolitiques mises en oeuvre dans ce sens depuis plus de 30 ans. Dans le cas particulier de l’INSTAT et des cadresde MADIO, il serait extrêmement risqué de s’en remettre à la politique de réforme de la FOP qui durera aumieux de nombreuses années, si tant est qu’elle réussisse, alors même qu’il y a urgence à retenir les cadres enquestion, et à en recruter de nouveaux. Dans ce contexte, la réussite de la consolidation institutionnelle del’INSTAT revêt un intérêt stratégique, car en cas d’issue positive, elle pourrait servir de modèle pour d’autresopérations de ce type ailleurs.Quoi qu’il en soit, les représentants de la Coopération française et de l‘Union Européenne font partde leurs doutes quant à la solution de désengagement de l’assistance technique de longue durée dès l’année 1999proposée par M. ROUBAUD. Afficher une date butoir aussi rapprochée leur semble peu réaliste compte tenu del’objectif de transfert réellement maîtrisé par l’INSTAT.