CHAPITRE7LES EXPÉRIENCES DES FEMMES ET DES HOMMESEN MATIÈRE DE VIOLENCESelon les résultats de l’étude sur les expériences des femmes et des hommes en matière deviolence en Belgique 74 , 48% des répondants ont été confrontées au cours de leur vie adulte à laviolence. Ces résultats portent sur la mesure de la violence prise dans son ensemble et qui inclueà la fois les violences verbales, les violences physiques, psychologiques et sexuelles, dans lasphère privée et publique. De manière générale, les hommes sont plus touchés par la violenceque les femmes : ils sont 51% à avoir subi des violences au cours de leur vie adulte pour 45%des femmes interrogées. Les jeunes de 18-24 ans, mais aussi la tranche d’âge des personnes de35 à 44 ans sont ceux qui déclarent le plus avoir subi de violence, quelle qu’en soit la forme. Parailleurs, l’écart entre les violences subies par les femmes et les hommes est plus élevé parmi lesjeunes générations : 37% des jeunes filles de 25-34 ans ont subi des violences (quelle que soit laforme) après l’âge de 18 ans contre 51% des garçons dans la même tranche d’âge.Si l’on observe le contexte dans lequel se produisent ces violences, on constate que les violencescommises par un-e inconnu-e sont les plus fréquentes (28% des personnes interrogées), suiviesdes violences de la part de membre de la famille (22%) et, en troisième position, des violencessubies dans le cadre du travail (20%).La différence principale dans les violences subies par les hommes et les femmes touche à lasphère de vie dans laquelle elles surviennent. Ainsi, les hommes subissent principalement desviolences dans la sphère publique (violences commises par des inconnus, violences subies autravail). Les violences considérées comme étant les plus graves par les hommes sont, dans40% des cas, commises par des inconnu-e-s et, dans 22% des cas, commises dans le cadre dutravail (respectivement 13% et 17% chez les femmes). A l’inverse, les femmes sont plus souventvictimes de violence dans la sphère privée. Plus de 30% des faits les plus graves identifiés parles femmes ont été commis par le partenaire et 27% des faits ont été commis par un parent(contre 6% et 16% chez les hommes). Enfin, nous ajouterons que les faits de violence retenuspar les hommes sont souvent des faits isolés, ce qui paraît assez logique si l’on se réfère auxobservations précédentes. Par contre, chez les femmes, les faits de violence sont davantagerépétés et, plus souvent, par des personnes faisant partie de l’entourage proche que par desinconnu-e-s.En ce qui concerne les violences subies dans les relations de couple (avec le-la partenaire oul’ex-partenaire), 12,5% des personnes interrogées déclarent avoir été victimes d’au moins un faitde violence au cours des 12 derniers mois. L’analyse a, par ailleurs, montré que les femmes sontplus victimes de violence entre partenaires que les hommes (15% des femmes sont victimes deviolence dans leur couple pour 10% des hommes). Mais il est cependant important d’identifierégalement les formes de violences au sein des relations conjugales. Il ressort que les violencespsychologiques ou verbales sont prépondérantes dans les formes de violences conjugales. Ellesconcernent 11% des personnes victimes de violence entre partenaires. 1,3% des répondant-e-sdéclarent avoir subi de la violence physique. La violence sexuelle au sein du couple a quant à elleété déclarée par 1% des femmes victimes de violences.PHOTOGRAPHIE STATISTIQUE127ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES EN WALLONIEPour conclure, on retiendra des principaux résultats de l’enquête, que c’est moins le fait d’avoirété victime ou non d’un acte de violence qui différencie la situation des femmes de celle deshommes que la gravité des actes subis (liée à la fréquence et à la forme de violence) et la sphèredans laquelle interviennent ces violences : les femmes se retrouvant davantage que les hommesdans les faits de violence subis et vécus comme « graves » ou « très graves » et l’auteur de cesfaits de violence se trouve être plus souvent leur partenaire ou un parent.74Voir PIETERS, J., ITALIANO, P., OFFERMANS, A.-M. et HELLEMANS, S. Les expériences des femmes et des hommes enmatière de violence psychologique, physique et sexuelle. Bruxelles : IEFH, 2010.Téléchargeable sur : http://igvm-iefh.belgium.be/fr/publications/ervaringen_van_vrouwen_en_mannen_met_psychologisch_fysiek_en_seksueel_geweld.jsp?referer=tcm:337-102291-64
CHAPITRE7LES EXPÉRIENCES DES FEMMES ET DES HOMMESEN MATIÈRE DE VIOLENCEPrévalence de l’expérience de violence au cours de la viePHOTOGRAPHIE STATISTIQUE128ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES EN WALLONIEEn 2009, sous l’impulsion de l’Institut pour l’égalitédes femmes et des hommes, une enquête de grandeéchelle a été réalisée sur les expériences des femmeset des hommes en matière de violence en Belgique.L’objectif de cette étude visait à mieux appréhenderl’ampleur du phénomène des violences, les formes et lagravité de la violence interpersonnelle dont les femmeset les hommes peuvent faire l’expérience ainsi que lessphères dans lesquelles se produisent ces différentesformes de violence. Au total, ce sont 2 014 individus,âgés de 18 à 75 ans, qui ont répondu à l’enquête. Dansle cadre de l’enquête, les chercheurs s’en réfèrent àla notion « d’atteinte à l’intégrité physique ou moraled’une personne » 75 . Pour quantifi er le phénomène, il aété décidé de prendre en compte, dans le questionnaired’enquête, les différentes formes de violence - verbale,psychologique (ou émotionnelle), économique (oufi nancière), physique, sexuelle - et les sphères de viedans lesquelles ces violences peuvent se produire. Nousallons, dans un premier temps, présenter l’indicateur surla prévalence de l’expérience de la violence au cours dela vie afi n d’avoir une idée plus précise de l’ampleur duphénomène en Belgique.Plusieurs périodes d’observation ont été appréhendéesà travers cette enquête. Nous avons choisi, dans cettepartie, de nous intéresser plus particulièrement aux faitsde violence survenus après l’âge de 18 ans 76 .Parmi les répondants, 48% 77 des personnes ont étéconfrontées au cours de leur vie adulte à la violence.Les résultats de l’étude montrent des différences selonle sexe et l’âge.Sur la base des déclarations, les hommes sont plustouchés par la violence que les femmes (ce résultat est<strong>statistique</strong>ment signifi catif) : ils sont 51% à avoir subides violences au cours de leur vie adulte pour 45% desfemmes interrogées. Rappelons toutefois qu’il s’agit icide la mesure de la violence prise dans son ensemble etqui inclue à la fois les violences verbales, les violencesphysiques, psychologiques et sexuelles, dans la sphèreprivée et publique.Concernant l’âge des personnes victimes de violence, ilapparaît, comme le montre le graphique suivant, que lespersonnes âgées (hommes et femmes) sont celles quidéclarent le moins avoir subi de violence, quelle qu’ensoit la forme. Les personnes âgées, ayant une longuepériode de vie derrière elles, au cours de laquelle ellesauraient pu être victimes de violence, n’ont pourtantpas retenu ces événements dans leurs mémoires. Cesrésultats surprenants peuvent être en partie expliquéspar un processus de sélection de la mémoire. D’aprèscertaines études qualitatives, il existerait, par ailleurs,un manque de reconnaissance de la spécifi cité dela problématique de la violence conjugale vécuepar les aînées aujourd’hui comme par le passé, etpar conséquent, un manque de connaissance duphénomène 78 . D’autres approfondissements seraientcependant nécessaires pour parvenir à appréhender laviolence chez les personnes âgées.75Op cit., p. 13.76Le questionnaire de l’enquête portait sur les expériences de violence survenues au cours de la vie, mais nous nousconcentrerons, dans cette partie, sur les violences après 18 ans.77Les valeurs de l’étude ont été arrondies à l’unité supérieure.78Pour plus d’information sur le sujet, voir :http://www.criviff.qc.ca/cms/personne_detail.php?id_personne=114&lang=frhttp://www.agencesss04.qc.ca/images/images/reseauregional/services_sociaux/forum_violence/la%20violence%20conjugale%20vecue%20par%20les%20femmes%20agees%20les%20mythes%20et%20realites.pdf