CHAPITRE4REVENUS ET PAUVRETÉÉvolution du nombre de dossiers traitéspar les services de médiation de dettesagréés en Région wallonneL’Observatoire du Crédit et de l’Endettement (OCE)effectue chaque année une enquête auprès desservices de médiation de dettes agréés en Wallonie.Cette enquête permet d’avoir des informations surles dossiers traités par ces services, qu’il s’agissede procédures de règlement collectif de dettes ou dedossiers de médiation non judiciaire. Notons que lenombre de dossiers de médiation de dettes ne peutrefl éter le nombre total de ménages surendettés. Eneffet, un certain nombre de personnes surendettéesne feront jamais appel à un service de médiation dedettes, d’autres n’ont pas connaissance de l’existencede ces services etc.Profil des surendettésEn 2008, 18 603 dossiers ont été traités par les servicesde médiation de dettes agréés en Wallonie. Depuis2003, le nombre de dossiers traités annuellement aaugmenté de 47,5%. Ce dispositif touchait, en 2008,environ 1,2% des ménages wallons ou encore 0,9% dela population vivant en Wallonie.L’enquête annuelle réalisée par l’OCE auprès des services de médiation de dettes permet d’avoir une meilleureconnaissance du profi l des personnes surendettées.Tableau 4.5Profil des ménages et des personnes surendettées suivies par un service de médiation de dettes, en Wallonie,en 2008, en %Source : Observatoire du Crédit et de l’EndettementPHOTOGRAPHIE STATISTIQUE81SexeHommes 53,5Femmes 46,5Type de ménageIsolés 42,6Couples sans enfant 11,1Couples avec enfant(s) 20,3Familles monoparentales 25,8Situation socioprofessionnelleSans emploiDemandeur principal 70,2Conjoint 72,9SalariésDemandeur principal 22,4Conjoint 21,5RetraitésDemandeur principal 6,9Conjoint 4,8IndépendantsDemandeur principal 0,2Conjoint 0,8ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES EN WALLONIE
CHAPITRE4REVENUS ET PAUVRETÉPHOTOGRAPHIE STATISTIQUE82Selon les résultats de cette enquête, on constate qu’en2008, 46,5% des demandeurs d’intervention du servicede médiation de dettes sont des femmes et 53,5% deshommes. Toutefois, si on comptabilise l’ensemble despersonnes concernées par la démarche de médiationde dettes (demandeurs et conjoint-e-s), les femmessont un peu plus nombreuses que les hommes(52,4% contre 47,6%). Il ne s’agit cependant pasd’une surreprésentation dans la mesure où ces chiffrescorrespondent plus ou moins à la répartition par sexeau sein de la population majeure wallonne. Toutefois,on notera que la représentation des femmes dans lesdossiers a fortement augmenté. Elles ne représentaienten effet que 28,8% des demandeurs en 1999 et 40%en 2004.En ce qui concerne les types de ménages, on peutrelever que les personnes qui ne vivent pas en couplesont particulièrement exposées au surendettement.Ainsi, 42,6% des ménages suivis en médiation de dettessont des isolés (parmi ceux-ci 38,3% sont des femmeset 61,7% sont des hommes) et 25,8% sont des famillesmonoparentales (dont 82,3% où le chef de ménage estune femme). Les couples avec enfants représentent20,3% des demandeurs et les couples sans enfant,11,1%. Dès lors, si l’on analyse ces résultats en tenantcompte à la fois du sexe et du type de ménage, onretiendra que les hommes isolés et les femmes chefsde ménage monoparental sont surreprésentés parmiles personnes surendettées.Un regard sur la situation socioprofessionnelle despersonnes suivies par les services de médiation dedettes montre clairement qu’une grande proportionde personnes surendettées sont sans emploi (70,2%des demandeurs principaux et 72,9% des conjoint-e-ssont sans emploi). Viennent ensuite les salarié-es, lesretraité-e-s ou préretraité-e-s et enfi n les indépendante-s51 .Il n’est pas inutile de rappeler que la perte d’unemploi reste une des sources principales du risque desurendettement, même si en 2008, c’est l’insolvabilitéstructurelle (soit l’insuffi sance de revenus pour faireface aux besoins vitaux) qui constitue la première causede surendettement. Jusqu’en 2007, les « accidentsde la vie » (maladie, perte d’emploi, séparation…)apparaissaient comme principal élément déclencheur.Retenons enfi n qu’environ ¾ des personnes suiviespar un service de médiation de dettes sont âgées de25 à 54 ans, l’âge moyen du demandeur étant 43 ans.Ainsi, la part des moins de 25 ans et des plus de 55 ansest inférieure à ce qu’elle représente au sein de lapopulation wallonne.ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES EN WALLONIE51La part des indépendants peut sembler faible au regard des autres catégories. L’Observatoire du crédit et de l’endettementavance plusieurs pistes d’explications : beaucoup d’indépendants ont cessé leur activité lorsqu’ils sollicitent la médiation dedettes ; certains éprouvent peut-être beaucoup de difficultés à entamer une démarche vis-à-vis des services de médiationde dettes et préfèrent affronter seuls leurs difficultés ; d’autres encore suivent une procédure de règlement collectif dedettes pour laquelle un avocat a été désigné…