5PHOTOGRAPHIE STATISTIQUE83SANTÉÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES EN WALLONIE
CHAPITRE5SANTÉLes femmes et les hommes ne sont pas égaux face aux problèmes de santé. Ils présentent desrisques différents en raison notamment de leur patrimoine génétique, des différences hormonales,du rôle social endossé par les uns et les autres ou encore des habitudes de vie différentes quece soit en termes de consommation ou d’emploi du temps. Ces inégalités peuvent avoir desconséquences sur le parcours des individus. Il est donc important d’en comprendre l’ampleur.Les <strong>statistique</strong>s commentées dans ce chapitre sont issues des différentes vagues de l’enquêtede santé belge (1997, 2001, 2004 et 2008) réalisée par interview par l’Institut Scientifique deSanté Publique. L’enquête de santé s’adresse à toutes les personnes qui résident sur le territoirebelge, sans restrictions de nationalité, d’âge ou de statut légal 52 .Les indicateurs présentés dans ce chapitre concernent la santé subjective, les maladieschroniques, la santé mentale, l’obésité et la carence pondérale, les maladies sexuellementtransmissibles, les consommations d’alcool et de tabac.La santé subjective est l’un des meilleurs indicateurs de la santé et est fortement corréléeavec la mortalité et la morbidité. Selon les résultats de l’enquête 2008, les femmes wallonnesse sentent en moyenne en moins bonne santé que les hommes (respectivement 28% et 24%).Entre 2004 et 2008, les chiffrent indiquent une amélioration de la perception de l’état de santé,tant chez les femmes que chez les hommes. Notons également que les écarts entre les sexessemblent se réduire au fil des différentes vagues de l’enquête.On observe également des différences au niveau de l’évaluation de l’état de santé selon l’âge,que ce soit pour les hommes ou pour les femmes. Si, de manière générale, l’état de santé sedétériore avec l’âge, on constate cependant que les femmes se perçoivent plus fréquemment en«mauvaise santé» que les hommes pour toutes catégories d’âge exceptés pour la tranche des45-64 ans, au sein de laquelle les hommes déclarent plus souvent être en «mauvaise santé».En comparant, les pourcentages d’hommes et de femmes affectés par des maladies chroniques,de longue durée ou handicaps, les femmes présentent sensiblement plus de risques que leshommes : 29% des femmes et 27% des hommes sont concernés. Des différences significativesse marquent notamment au niveau du nombre de pathologies les plus souvent citées. En effet,6 pathologies sont citées par plus d’une femme sur dix (arthrose, affection du bas du dos,hypertension artérielle, allergies, affection du cou et du bas de la nuque et maux de tête graves(y compris les migraines)) contre 3 pour les hommes (affection du bas du dos, hypertensionartérielle et allergies).Pour approcher les différences hommes-femmes dans le domaine de la santé mentale, lesquestions sur les troubles dépressifs et les suicides (idéation et tentatives) ont été étudiées :La prévalence des troubles dépressifs est associée au sexe : en 2008, les troubles dépressifstouchent environ 14% de femmes wallonnes contre 7% des hommes. Les femmes sont doncproportionnellement près de 2 fois plus nombreuses à être concernées par les troubles dépressifs.Alors que, chez les femmes, la prévalence de ces troubles augmentent régulièrement avec l’âge,c’est entre 45 et 54 ans que les hommes sont le plus à risque d’en souffrir. On observe égalementque la prévalence de ces troubles s’accentue avec l’isolement : les femmes seules avec enfantsen souffrent plus (23% d’entre elles et 14% pour les hommes seuls avec enfants). Les femmescélibataires quant à elles sont aussi plus sujettes que les hommes célibataires aux troublesPHOTOGRAPHIE STATISTIQUE85ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES EN WALLONIE52Sur base du Registre National de la population, l’échantillon de base de l’enquête de 2008 comptait 10 000 individus.Afin d’améliorer la représentativité du groupe d’âge des 85 et plus, un échantillon supplémentaire de 1 250 personnesâgées, financé par le Service Public Fédéral (SPF) de la Sécurité sociale, a été ajouté. Cette enquête concerne dès lors11 254 personnes au total, soit 3 897 personnes en Flandre, 4 006 personnes en Wallonie (dont 300 en Communautégermanophone) et 3 351 personnes pour la Région de Bruxelles-Capitale.