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Mauvaises intentions #3 [80p. A4] - PDF (10.7 Mo) - Infokiosques.net

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danse avec l'étatdanse avec l'état 21Danse avec l'étatmars 2009 – L'Envolée n° 25 – lejournalenvolee.free.frSans se prononcer sur la défensejuridique des présumés saboteurs decaténaires, l’objet de ce texte est decontribuer aux discussions entaméesdans des comités de soutien ; il prolongela réflexion entamée dans l’articleBriser les prismes de l’État paru dansL’Envolée n°23. Depuis quelque temps,les services de l’État tentent de renouvelerla panoplie de l’ennemi intérieurà la mode « anarcho-autonome » (1) .Vieille figure de la « mouvance », unpeu rajeunie façon postmoderne ; vieilleméthode aussi, dite « antiterroriste »,pour isoler des individus, empêcher despratiques, borner le champ des expressionspolitiques à sa guise. Depuisles années soixante-dix, l’épouvantail« terroriste » agité par les États étaitrouge ; dans les années quatre-vingtdix,on lui a fait pousser la barbe ;aujourd’hui, il se déclinerait aussi enrouge et noir. Pour autant, une critiquede l’outil antiterroriste ne peut pas sefaire sans critique de la justice.Les arrestations de Tarnac etd’ailleurs, le 11 novembre, sont àremettre dans leur contexte. Ellessont un moment spectaculaire ettélégénique d’une campagne « antiterroriste» qui court depuis plusd’un an et qui a déjà envoyé derrièreles barreaux plus de dix personnes.Au moins deux instructions sontouvertes, une sur une prétendue« mouvance anarcho-autonome francilienne» (MAAF) et l’autre sur unenon moins hypothétique « celluleinvisible » : des milliers d’heures desurveillance, d’écoutes, des perquisitionsà gogo, la « sensibilisation »de tout l’appareil judiciaire au moyend’une note ministérielle envoyée auxparquets au mois de juin (2) , – et labonne vieille parole médiatique mensongèreà chaque arrestation.Cette presse servile qui s’empressaitdepuis un an de reprendre mot pourmot les communiqués du ministre del’intérieur a soudainement fait volteface,arrêtant de nous servir la soupede « l’ultragauche qui déraille » (3)au bout de deux petites semaines. Levide du dossier n’est que la partieémergée – et rabâchée – de ceretournement, comme si la presse,prise en flagrant délit de collaborationouverte, tâchait de se racheterune conduite en prenant fait et causepour des « terroristes du rail » redevenus« présumés innocents »…et chaque gratte-papier d’annoncerun « Outreau de la jeunesse » (4) ,de brosser le tableau d’un possiblescandale – du fait de l’identité declasse des accusés : rejetons lettrés dela classe moyenne, enfants aimantset choyés de la bourgeoisie, brillantsétudiants... un profil idéal, sur mesure,pour papa soixante-huitard etmaman bobo (allô ?).Dans le même temps, un énième etéphémère mouvement citoyen naissaitet se structurait. Aux proches desinculpés et à une pléthore de « comitésde soutien » du monde entierse sont agglutinés les partis d’unegauche institutionnelle en perte devitesse, d’innombrables associationsde défense des droits de l’homme etles débris de l’altermondialisme. Decommuniqués de comités de soutienen lettres ouvertes d’intellectuels,une parole publique unifiée s’estconstruite : celle de la confusionpolitique. Indignée par l’utilisationd’une procédure antiterroriste – unearrestation « spectaculaire » suivied’une « interminable garde à vue »puis d’une détention préventive nonmoins « disproportionnée »… – la« mouvance alterno-citoyenne internationalistefrançaise » (MACIF)organise son discours autour de deuxpoints : la défense d’inculpés qui seraientattaqués pour leur mode de viealternatif et la mise en cause de ce quiest décrit comme une dérive du droit.Le premier point permet à beaucoupde gens de se reconnaître, maisrepose sur la notion d’innocence ; etle second sur la défense d’une « vraiejustice démocratique ».De la promotion de l’épicerie decampagne à la présentation desinculpés comme « de jeunes paysanscommunistes » ou des « planteursde carottes » (5) , la défense ratisselarge à la manière des comités Bové.Les séparations qui structurent lasociété sont magiquement dissoutes: tous unis, du bobio éthique au

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