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Mauvaises intentions #3 [80p. A4] - PDF (10.7 Mo) - Infokiosques.net

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pratiques, de ficher un grand nombre de personnes et surtout de donner uncadre, une existence judiciaire et policière à la mouvance. L’acharnement dela répression à définir la “mouvance anarcho-autonome” lui donne une réalitépublique et constituée dont il n’y a pas lieu de se revendiquer. Malgré tout onne peut pas nier la pré-existence d’une mouvance ou d’un milieu se retrouvantautour d’idées révolutionnaires et de pratiques autonomes vis-à-vis desorganisations politiques institutionnelles.Cette répression polarise l’attention sur l’identité des “anarcho-autonomes”.Elle crée un double phénomène, poussant les individus à questionner cetteidentité et trop souvent à s’y référer alors même que cette identité les enfermedans les catégories du pouvoir. La complexité de ce phénomène tient à ce quela répression plonge l’individu ou le groupe dans un rapport binaire de bras defer, et de face à face avec l’État ( parfois fantasmé comme un rapport de force),l’isole dans sa situation, dans une confrontation qui ne peut pas avoir d’issueen elle-même.Pour s’organiser collectivement contre la répression, il est nécessaire des’armer de patience et d’outils de solidarité (caisse de soutien, aides juridiques,partages des expériences). Mais l’antirépression, comme moment delutte à part, séparé, au-delà de l’auto-défense élémentaire, a lieu dans un momentde faiblesse. Parvenir à dépasser ce moment, à le lier à d’autres types derépression, ou à des luttes en cours est très compliqué. Le rôle même de la répressionétant de cibler et d’isoler, il est difficile de construire une offensive ouun rapport de force à partir de cette question. A travers une analyse de la sociétéde classe, on peut théoriquement faire le lien entre toutes les répressionsmais il ne suffit pas de nier les séparations ou de mettre en avant leur absurditépour les déconstruire. Il ne s’agit pas de créer une échelle de légitimité ou depertinence des différentes réactions à la répression mais plutôt de réussir àappréhender une forme de reproduction des séparations ou d’enfermementque peut produire l’antirépression. Il ne s’agit pas non plus d’envisager un mutismepassif qui pourrait s’apparenter à l’intégration complète de l’isolementet de la peur produits par la répression.La répression enferme souvent les gens "figés" par l'état dans une identité(comme celle de "la mouvance anarcho-autonome"), enferme souvent dans unealternative entre la volonté de défendre des pratiques, en elles-mêmes et coûteque coûte, et celle de s’en démarquer à tout prix. Le jeu de la répression pousseles individus à se positionner en termes d’association ou de dissociation, on nes’autorise plus à remettre en cause, à questionner la pertinence des actes dontles personnes sont accusées. De la même manière, la discussion sur les pratiqueset les actions mises en place dans l’antirépression est souvent évacuée.Nous l’avons dit, il nous importe de partager des expériences et de construireun discours collectif et une solidarité la plus large possible face à la répression.Partager ses expériences, c’est aussi tenter de comprendre et d’expliquercertaines limites de l’antirépression qui reste un moment auquel il est difficiled’échapper.

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