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Mauvaises intentions #3 [80p. A4] - PDF (10.7 Mo) - Infokiosques.net

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adn 51plus il y a de profils Adn dans le fichier, plus il y a de chancesde retrouver la personne à accuser ou la chose dont on peutaccuser la personne qu’on a sous la main. Alec Jeffreys est lechercheur anglais qui a découvert la « preuve par l’ Adn »,c’est-à-dire la possibilité d’identifier quelqu’un à partir deson empreinte génétique. Selon lui, pour que cette techniquefonctionne au mieux, il faudrait ficher l’ensemble de lapopulation (ce qui est en train de se réaliser en Angleterre).On entend souvent à la radio cette idée que cela fonctionneraitmieux si le fichier des empreintes était complet : « ona retrouvé une trace Adn, les policiers l’ont entrée dans le fichier(FNAEG), mais malheureusement, elle ne correspond à aucunindividu ». Mais Jeffreys avoue lui-même que l’extension dufichage ne peut que provoquer une augmentation des erreurs: « créée et maintenue par des êtres humains, il y aura bienévidemment des erreurs, c’est mathématique ». Correspondancesfortuites — lorsque deux profils Adn correspondent alorsqu’ils n’appartiennent pas à la même personne —, confusiondans l’enregistrement des données… Plus la base de donnéesest importante, plus le risque d’erreur est grand.Une hypothèse scientifique considérée comme vraie à uneépoque pourra être considérée comme fausse un peu plustard. Ce n’est pas un scoop de dire ça, il en a toujours été ainsiavec la science, et il en sera toujours de même, bien qu’onveuille très souvent nous faire croire exactement le contraire.Cela ne veut pas dire que la science c’est toujours tout etn’importe quoi, que ça n’a aucun rapport avec le réel.Mais, alors que les scientifiques présentent leurs découvertescomme des certitudes, celles-ci ne reposent que sur des doutes,et il ne peut en être autrement.« C’est vrai, c’est prouvé scientifiquement. » Pourtant, toutethéorie scientifique se fonde sur une représentation qui estdéterminée par une idéologie. Ainsi, les sciences biologiquesinterprètent le vivant comme une machine qui répond auxcommandes d’un programme que sont les gènes. Cette approcheou paradigme, appelé programmiste, qui réduit l’êtrevivant à une machine ordinateur, n’est pas le résultat des observations.Elle est construite, plaquée sur le réel, c’est ellequi produit et détermine les observations. Ce ne sont pas lesobservations qui la produisent. Au contraire, le programmeest posé a priori comme une interprétation du vivant. Cen’est pas l’observation du vivant qui suggère l’existence d’unprogramme, mais bien la vision programmiste qui fait qu’onobserve le vivant d’une certaine manière. Ce n’est pas l’accumulationdes données qui crée ce qu’on appelle les “révolutionsscientifiques” (bouleversements des visions scientifiquesdu monde). Ce sont des changements dans la manièrede concevoir l’objet d’étude, des changements de paradigme.Or cette conception est, elle, idéologique. Toute science, dureou molle, s’appuie sur des a priori qui ne sont pas testables etdonc ne peuvent pas être remis en cause par les données.Pourtant, dans la société actuelle, la science est présentée commel’archétype, le modèle de ce que constitue la vérité. S’il enest ainsi, c’est que la science trouve aujourd’hui de multiplesapplications à travers les techniques et les technologies. Ellepermet d’ouvrir sans cesse de nouvelles productions de marchandises,de nouveaux marchés, et c’est ce qui permet à la sociétécapitaliste de survivre et de s’étendre. De fait, aujourd’hui,beaucoup d’opinions utilisent des arguments apparemmentscientifiques pour se donner une légitimité, pour qu’on lesconsidère comme vrais. Ainsi, tel avion n’a pas pu s’écraser surh t t p ://a d n . i n t e r n e t d o w n . o r gContre le fichage adn et pour contrer l'utilisation de l'adn en justiceCe site inter<strong>net</strong> est consacré à l’usage policier et judiciaire de l’Adn, qu’il s’agisse du refus du fichage ou des cas où on est accusé parson Adn. Son objectif est d’informer, de proposer des outils pour se défendre juridiquement et donner des pistes pour s’organisercollectivement.Y sont publiés des brochures, mais aussi des témoignages personnels, des argumentaires d’avocats et des jurisprudences…Pour cela, chacun est invité à alimenter le site en faisant part de son expérience et des documents juridiques auxquels il a pu avoir accès :écrivez à dusangdelachique@riseup.<strong>net</strong>Deux autres brochures sont disponibles sur le même site:« Ouvrez la bouche » dit le policierCette brochure reprend deux textes publiés dans le journal anti-carcéral et anti-pénal, L'Envolée fin 2006 et fin 2008.Fichage über Alès paru dans le numéro 18 du journal revient sur un procès tenu en août 2006 pour refus de prélèvement ADN. Contribution à lacritique de la justice et de son fichage ce texte analyse entre autre les limites d'une défense où se rejoue la distinction entre bons et mauvaisdélinquants. « Ouvrez la bouche » dit le policier paru dans le numéro 24. De la mise en place du FNAEG à la logique de fichage généralisé, del'apparition des « experts en ADN » dans les tribunaux au marché lucratif des laboratoires d'analyse, ce texte tente de démêler les liens quel'ADN a permis de resserrer entre sciences et justice. « Comprendre en quoi l'usage de l'ADN dans la machine judiciaire et ailleurs fait surgir d'autreslogiques bien plus menaçantes qu'un fichier central à la Big Brother. Cracher sur l'ADN donc, pour ne pas le cracher, ou le plus tard possible. »L'apparence de la certitude,l'ADN comme « preuve » scientifique et judiciaire« On a rarement rappelé le fait que la preuve par l’ADN n’est, tout simplement, pas infaillible. Il y a, à cela, une raison évidente. En venantcontester la valeur technique de la preuve par l’ADN, on se place sur le même terrain que la science et la justice. On paraît admettre que, si lapreuve par l’ADN pouvait être absolument fiable, il n’y aurait plus de raison de la contester. On semble réduire la critique de l’ADN à une querelled’expertise au lieu de la replacer dans le contexte plus global de la critique radicale de la science et de la justice en tant qu’auxiliaires de la dominationcapitaliste. Mais, d’un autre côté, peut-on déserter entièrement le terrain que se sont choisi la science et la justice pour se donner ainsiune apparence d’infaillibilité ? Refuser d’entrer dans ce débat, c’est paraître entériner le discours dominant sur l’irréfutabilité de la preuve ADN.Le but de ce texte est donc de porter l’attaque sur cet aspect des choses sans pour autant l’isoler d’une critique plus générale : l’exploration duterrain de la preuve scientifique et judiciaire sera un moyen de jeter une lumière crue sur le fonctionnement de la justice et de la science combinéespour mieux servir la répression. »

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