Aspect psychologique de la douleur chronique - Institut upsa de la ...
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e<strong>la</strong>tion ou une interaction thérapeute-patient qui se déroule dansun état <strong>de</strong> conscience modifié, associé à un état <strong>de</strong> régression(Hoareau J,1992). Pour Milton H. Erickson, l’hypnose est “uneconscience inconsciente” et, pour François Roustang, elle est “<strong>la</strong>perceptu<strong>de</strong>” (Roustang F, 2003). Mais quelle qu’en soit <strong>la</strong> définition,<strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> l’hypnose nécessite <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du thérapeute uneformation adéquate et reconnue.Si l’effet antalgique <strong>de</strong> l’hypnose est c<strong>la</strong>irement démontré par <strong>de</strong>nombreuses étu<strong>de</strong>s tant expérimentales que cliniques, les mécanismesneurologiques sous-tendant les réponses aux suggestions hypnotiquesantalgiques sont encore peu c<strong>la</strong>irs. Une étu<strong>de</strong> expérimentale incluantl’imagerie cérébrale fonctionnelle a montré une diminution du désagrémentprovoqué par une stimu<strong>la</strong>tion thermique à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> suggestionstendant à diminuer le caractère désagréable <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong>, sans changer<strong>la</strong> perception <strong>de</strong> l’intensité (Rainville P, 1997). La modu<strong>la</strong>tion hypnotiquedu désagrément <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> était corrélée à <strong>de</strong>s modifications<strong>de</strong> l’activité dans le cortex cingu<strong>la</strong>ire antérieur,sans modification d’activité<strong>de</strong>s autres aires corticales activées lors <strong>de</strong> stimu<strong>la</strong>tions douloureuses,comme les aires somesthésiques. L’induction d’une hypnoseneutre, sans suggestions, n’a pas conduit à <strong>de</strong>s modifications significatives<strong>de</strong> l’activité corticale, y compris dans le cortex cingu<strong>la</strong>ireantérieur, ni à <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> l’évaluation du désagrément ou <strong>de</strong>l’intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong>. Ces résultats suggèrent qu’en présence <strong>de</strong>processus compétitifs, <strong>la</strong> prééminence <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> est probable, àmoins que <strong>de</strong>s suggestions additionnelles faisant intervenir <strong>de</strong>s effortsd’attention, <strong>de</strong> visualisation et/ou <strong>de</strong> mémoire par exemple soientutilisées (Rainville P, 1999).Dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> aiguë, l’hypnose peut permettre d’effectuer<strong>de</strong>s gestes diagnostiques ou thérapeutiques douloureux en épargnantou diminuant <strong>la</strong> consommation d’antalgiques. Lors <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>s <strong>chronique</strong>s,l’hypnose et surtout <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> l’auto-hypnose donnent aupatient un moyen personnel <strong>de</strong> mieux gérer les <strong>douleur</strong>s et les limitesqu’elles imposent dans les activités quotidiennes. Au cours <strong>de</strong> quelquesséances d’apprentissage avec le thérapeute, le patient va acquérir unemétho<strong>de</strong> structurée lui permettant <strong>de</strong> se mettre en état d’hypnose.Au fil<strong>de</strong> sa pratique, il lui sera loisible <strong>de</strong> l’utiliser par exemple comme préparationau sommeil, préparation à une activité ou un examen diagnosticou thérapeutique, maîtrise d’un pic douloureux, d’un état d’irritation…LA THÉRAPEUTIQUE139