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Cipière, 2012 - Centre de ressources Trame verte et bleue

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Les corridors, qui sont un <strong>de</strong>s éléments majeurs <strong>de</strong> la constitution d’un réseau écologique, sontdéfinis par certains auteurs comme <strong>de</strong>s couloirs favorables à la dispersion <strong>et</strong> au déplacement <strong>de</strong>sespèces, qu’elles soient végétales ou animales, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent donc d’augmenter la connectivité ausein du paysage (Clergeau & Désiré, 1999 ; Beier & Noss, 1998). Les déplacements peuvent se fairedans le cadre <strong>de</strong> migrations, <strong>de</strong> phénomènes <strong>de</strong> dispersion, ou encore <strong>de</strong> déplacements en réponse àun stress ou à un changement environnemental soudain (Beier & Loe, 1992). Ces corridors peuventperm<strong>et</strong>tre la recolonisation d’habitats <strong>et</strong> l’introduction <strong>de</strong> nouveaux individus dans <strong>de</strong>s tachesd’habitats isolées, améliorant ainsi la survie à long terme <strong>de</strong>s population isolées (Bergès <strong>et</strong> al., 2010 ;Beier & Loe, 1992).Une étu<strong>de</strong> menée par Beier & Noss (1998) a permis <strong>de</strong> montrer l’intérêt <strong>de</strong>s corridors écologiquesdans la conservation <strong>de</strong>s espèces <strong>et</strong> la viabilité <strong>de</strong>s populations, m<strong>et</strong>tant en avant une plus gran<strong>de</strong>facilité <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong>s espèces au sein d’un paysage connecté par rapport à un paysagefragmenté. Les corridors peuvent remplir plusieurs rôles : habitat, source, puits, barrière ou couloir(Bergès <strong>et</strong> al., 2010). Néanmoins, les corridors pourraient aussi induire <strong>de</strong>s limites citées par certainschercheurs, comme la dispersion <strong>de</strong>s espèces invasives, la perte <strong>de</strong> variabilité génétique, <strong>et</strong>c. Ceslimites seront abordées au sein <strong>de</strong> la discussion.Deux types d’utilisateurs peuvent être distingués au sein <strong>de</strong>s corridors : les « individus passagers »,qui ne font que suivre le corridor sur une pério<strong>de</strong> assez courte (individus juvéniles qui se dispersent,individus en migration…), <strong>et</strong> les individus habitant dans les corridors, les « corridor dwellers », quieux sont présents beaucoup plus longtemps dans les corridors <strong>de</strong> plusieurs jours à plusieursgénérations. Ces <strong>de</strong>rniers appartiennent, le plus souvent, à <strong>de</strong>s espèces ayant une dispersion limitéecomme les p<strong>et</strong>its mammifères, les amphibiens, les végétaux <strong>et</strong> les insectes marcheurs (Beier & Loe,1992).D. Définition <strong>de</strong> la dispersionLa dispersion est la tentative (passive ou active) d’un individu ou propagule pour se déplacer d’unsite vers un autre ; chez les animaux supérieurs, c<strong>et</strong>te dispersion s’opère essentiellement la premièreannée <strong>de</strong> vie (dispersion post-natale), les dispersions ultérieures ayant souvent une portée inférieure(Clobert, 2001). C’est un processus écologique que la plupart <strong>de</strong>s espèces animales <strong>et</strong> végétaleseffectuent durant leur cycle <strong>de</strong> vie afin <strong>de</strong> coloniser <strong>de</strong> nouveaux sites écologiquement viables. Parexemple, chez les passereaux, les mâles ten<strong>de</strong>nt à s’établir proche <strong>de</strong> leur site <strong>de</strong> reproduction, <strong>et</strong> lesfemelles à une certaine distance (Archaux, com.pers.). La capacité <strong>de</strong> dispersion peut êtredifférenciée <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> mouvement. La première représente la capacité d'une espèce às'implanter <strong>et</strong> à coloniser un milieu distant spatialement <strong>de</strong> son lieu <strong>de</strong> naissance, la secon<strong>de</strong> peutcaractériser la capacité <strong>de</strong>s individus d'une espèce à se mouvoir dans le but d’exercer <strong>de</strong>s besoinstels que la recherche <strong>de</strong> nourriture ou la défense d’un territoire. Par exemple, la quasi-totalité <strong>de</strong>soiseaux migrateurs transsahariens s’installent à proximité <strong>de</strong> leur lieu <strong>de</strong> naissance (Archaux,com.pers.).Les individus <strong>et</strong> diaspores 5 qui effectuent c<strong>et</strong>te dispersion peuvent être nommés <strong>de</strong>s propagules. Lesdistances parcourues par les espèces sont très diverses, <strong>de</strong> l’échelle du centimètre à plusieurskilomètres (Bertoud, 2010).Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s botanistes, la dispersion est un phénomène qui se déroule en trois étapes : lapremière est caractérisée par le départ d’une diaspore <strong>de</strong>puis le plant parent, puis la diaspore esttransportée, <strong>et</strong> si le milieu où la diaspore se r<strong>et</strong>rouve est favorable, celle-ci entamera le processus <strong>de</strong>germination (Howe & Smallwood, 1982).5 Les diaspores désignent les organes <strong>de</strong> dissémination d’un organisme végétal aux fins <strong>de</strong> reproduction :graines, fruits, boutures, bulbilles, <strong>et</strong>c. (Bastien & Gauberville, 2011).21

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