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Cipière, 2012 - Centre de ressources Trame verte et bleue

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Néanmoins il ne semble pas que c<strong>et</strong>te augmentation se soit produite au détriment <strong>de</strong>s espècesspécialistes <strong>de</strong>s hautes altitu<strong>de</strong>s. La migration <strong>de</strong>s espèces en altitu<strong>de</strong> a été en moyenne <strong>de</strong> 27,8 ±14.6 mètres par décennie dans l’étu<strong>de</strong>.Figure 19. Changements dans l'abondance <strong>de</strong>s plantes vasculaires sur les somm<strong>et</strong>s à sol siliceux. Lescolonnes blanches <strong>et</strong> noires représentent respectivement les changements opérés sur les pério<strong>de</strong>s 1905-1985 <strong>et</strong> 1905-2003, Walther <strong>et</strong> al. (2005)Une autre étu<strong>de</strong> menée par Lenoir <strong>et</strong> al. (2008) dans les montagnes françaises a montré que leréchauffement climatique a entrainé un changement significatif dans la distribution altitudinale <strong>de</strong>171 espèces végétales forestières, même si le changement climatique n’est probablement pas le seulfacteur en jeu. Ces espèces se sont en eff<strong>et</strong> déplacées <strong>de</strong> 29 mètres par décennie en moyenne.En théorie, une augmentation <strong>de</strong> 0,5°C par décennie aurait dû entrainer la migration <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>89 mètres par décennie. Cependant dans l’étu<strong>de</strong> menée dans la vallée <strong>de</strong> la Maurienne, entre 1955<strong>et</strong> 2002, le réchauffement a été <strong>de</strong> 0,16°C par décennie <strong>et</strong> la migration <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>28,8m/décennie (Bodin, 2010). Le fait que les espèces n’aient pas migré à hauteur <strong>de</strong>saugmentations <strong>de</strong> température s’explique en gran<strong>de</strong> partie par le fait que les espèces possè<strong>de</strong>nt uneforte inertie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> résilience <strong>et</strong> d’adaptation aux changements. Les espèces ne migrentque si l’habitat <strong>de</strong>vient favorable, <strong>et</strong> l’augmentation <strong>de</strong> température ne le rend pas forcémentfavorable. En eff<strong>et</strong>, les espèces présentes peuvent se maintenir dans <strong>de</strong>s conditions dans lesquelleselles ne pourraient pas s’installer (Baudry, com.pers.).Les espèces situées dans les habitats montagnards <strong>et</strong> plus particulièrement les espèces herbacées(caractérisées par un renouvellement rapi<strong>de</strong>) ont subi un changement plus prononcé que les autres.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bodin s’est axée sur les espèces végétales forestières car ces <strong>de</strong>rnières sont plusrévélatrices <strong>de</strong>s changements à long terme car la canopée agit comme une zone tampon en lissantles écarts annuels <strong>de</strong> température au sein <strong>de</strong>s massifs forestiers. La plupart <strong>de</strong>s espèces ont vu leuroptimum d’élévation à <strong>de</strong>s hauteurs plus élevée entre 1986 <strong>et</strong> 2005 que durant la pério<strong>de</strong> 1905-1985. Les espèces montagnar<strong>de</strong>s ont montré <strong>de</strong> plus grands changements dans leurs aires <strong>de</strong>répartition que les espèces ubiquistes. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> montre également que les dépôts d’azote seulsne perm<strong>et</strong>tent pas d’expliquer la migration <strong>de</strong>s espèces. Les eff<strong>et</strong>s dus aux changements <strong>de</strong>l’occupation <strong>de</strong>s sols ont été écartés dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> car seules les forêts matures gérées ont étéétudiées.On peut donc en conclure que le réchauffement climatique qui s’opère <strong>de</strong>puis plusieurs années estune <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> migration mais d’autres facteurs importants sont àprendre en compte comme, par exemple, la déprise agricole <strong>et</strong> la hausse <strong>de</strong>s dépôts d’azote.41

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