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Cipière, 2012 - Centre de ressources Trame verte et bleue

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3. Mammifèresa) ChiroptèresUne étu<strong>de</strong> dirigée par Jaberg <strong>et</strong> al. (2006) a permis <strong>de</strong> constater qu’une forte proportion <strong>de</strong>schiroptères contactés en milieu forestier y chassait, soulignant le rôle <strong>de</strong> réservoir trophique joué parla forêt pour <strong>de</strong> nombreuses espèces. Les boisements <strong>de</strong> feuillus mésophiles <strong>et</strong> thermophiles, plusclairs que ceux <strong>de</strong> conifères, constituent selon ces chercheurs, <strong>de</strong>s habitats particulièrementattractifs, probablement en raison <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>s <strong>ressources</strong> qu’ils offrent. Le fait que troisespèces radio-pistées ont suivi <strong>de</strong>s structures linéaires <strong>de</strong> chemins forestiers pendant leur chassesemble indiquer que ces <strong>de</strong>rnières recherchent <strong>de</strong>s boisements structurés par <strong>de</strong>s ouvertureslinéaires. La tolérance <strong>de</strong>s chiroptères à la perte d’habitat <strong>et</strong> à la fragmentation du paysage peut êtreliée à leur capacité à traverser <strong>de</strong>s zones ou<strong>verte</strong>s pour atteindre <strong>de</strong>s patchs forestiers <strong>et</strong> à utiliserses zones en tant que puits <strong>de</strong> <strong>ressources</strong> (Estrada & Coates-Estrada, 2002). Des individusappartenant à l’espèce Pterotonus parnellii ont été recapturés dans <strong>de</strong>s fragments isolés <strong>de</strong> forêts auMexique ainsi que dans <strong>de</strong>s zones artificialisées à <strong>de</strong>s distances d’environ <strong>de</strong>ux kilomètres du sited’origine <strong>de</strong> capture. Ceci suggère que les chiroptères peuvent se déplacer sur quelques kilomètresau travers <strong>de</strong> zones ou<strong>verte</strong>s. Par exemple, le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) vautiliser <strong>de</strong>s corridors pour aller chasser, son territoire <strong>de</strong> chasse est un milieu semi-ouvert. Les haiesvont lui servir <strong>de</strong> protection contre le vent, la pluie <strong>et</strong> les prédateurs mais aussi <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> pour sesdéplacements. Exceptionnellement, il peut se déplacer en espace ouvert sur quelques centaines <strong>de</strong>mètres. Pour le p<strong>et</strong>it rhinolophe, qui est une espèce plus stricte sur ce point <strong>et</strong> qui affectionne lespaysages semi-ouverts entre forêts <strong>et</strong> bocages, un espace ouvert <strong>de</strong> dix mètres est un espaceinfranchissable (Bracco & Prevost, 2010).Les chiroptères étant à l’origine <strong>de</strong> la dispersion d’espèces végétales, il est important qu’ils puissentse déplacer entre les taches d’habitats à conditions qu’elles ne soient pas trop éloignées les unes <strong>de</strong>sautres.b) Grands mammifèresL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Schadt <strong>et</strong> al. (2002) qui s’intéresse à l’évaluation <strong>de</strong>s caractéristiques d’habitatnécessaires pour le Lynx eurasien (Lynx lynx) montre que l’on trouverait les individus dans <strong>de</strong>s forêtsd’au moins 30 km 2 non fragmentées par <strong>de</strong> grands linéaires routiers. Ces auteurs considèrent que<strong>de</strong>ux forêts seront connectées si elles ne sont pas éloignées <strong>de</strong> plus d’un kilomètre l’une <strong>de</strong> l’autre.Les barrières principales à leurs déplacements sont essentiellement les gran<strong>de</strong>s rivières, lesautoroutes <strong>et</strong> les zones urbaines.Ils précisent également que la capacité <strong>de</strong> dispersion d’un lynx, mesurée dans les montagnes suissesjurassiennes, est en moyenne <strong>de</strong> 43 kilomètres à travers un milieu forestier, bien que <strong>de</strong>s distances<strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> 98 kilomètres aient déjà été enregistrées par Zimmermann (2008). Schadt (2002)ont montré que les directions <strong>et</strong> les routes <strong>de</strong> dispersion <strong>et</strong> d’émigration <strong>de</strong>s lynx sont apparemmentliées à la distribution <strong>et</strong> à l’accessibilité <strong>de</strong>s massifs forestiers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s corridors forestiers. 75% <strong>de</strong>sdéplacements <strong>de</strong> Lynx recensés dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> ont été effectués en milieu forestier <strong>et</strong> seulement25% en milieux ouverts <strong>et</strong> aucun en milieu urbain.Une synthèse concernant les traits <strong>de</strong> vie du Chat forestier d’Europe (Felis sylvestris) a montré que lataille du territoire d’un individu est très variable selon la structure du paysage, d’une centained’hectares à plus <strong>de</strong> 1000 hectares pour les mâles <strong>et</strong> d’une dizaine d’hectares à 300 hectares pour lesfemelles (Schauenberg, 1981 ; Kraft, 2008 in Sor<strong>de</strong>llo, <strong>2012</strong>a). Les déplacements liés au cyclejournalier varient chez les individus en moyenne <strong>de</strong> 4,2 kilomètres à 12,1 kilomètres par jour (Stahl &Léger, 1992 in Sor<strong>de</strong>llo, <strong>2012</strong>a). Les distances <strong>de</strong> dispersion post-natale varient <strong>de</strong> 3 à 55 kilomètreschez les jeunes mâles (Stahl & Léger, 1992 in Sor<strong>de</strong>llo, <strong>2012</strong>a).46

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