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Cipière, 2012 - Centre de ressources Trame verte et bleue

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En ce qui concerne l’évolution <strong>de</strong>s espèces, l’isolement <strong>de</strong>s populations, où le nombre d’individus estsuffisant, a permis l’adaptation <strong>de</strong>s espèces aux changements du milieu ainsi que l’apparition <strong>de</strong>nouvelles espèces (Thompson & Ronce, 2010).Des suivis scientifiques spécifiquement orientés sur les échanges génétiques <strong>et</strong> l’adaptation <strong>de</strong>sespèces aux changements globaux sont absolument nécessaires afin d’obtenir <strong>de</strong>s éclairages à lamise en place <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> corridors.Les corridors pourraient également accentuer les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la prédation dans les corridors étroits <strong>et</strong>en lisière selon Clergeau & Désiré (1999) <strong>et</strong> Gosselin & Laroussinie (2004). La pression <strong>de</strong> prédationsur les différentes graines végétales pourrait être modifiée au sein <strong>de</strong>s corridors par la faune utilisantces linéaires (Haddad & Tewksbury, 2006 ; Tewksbury <strong>et</strong> al., 2002). Ces changements entraineraientalors potentiellement <strong>de</strong>s modifications dans la composition <strong>de</strong>s diverses communautés végétales(Orrock & Damschen, 2005 ; Orrock <strong>et</strong> al., 2003). Une autre limite potentielle <strong>de</strong> la mise en placed’un réseau écologique, est la propagation aisée <strong>de</strong>s incendies au travers <strong>de</strong>s corridors formant <strong>de</strong>slinéaires boisés (Gosselin & Laroussinie, 2004 ; Clergeau & Désiré, 1999 ; Beier & Loe, 1992).D’un point <strong>de</strong> vue méthodologique, la détermination <strong>de</strong>s espèces pour la mise en place <strong>de</strong> la TVB auniveau régional <strong>et</strong> local est principalement basée sur la présence/absence <strong>de</strong>s espèces <strong>et</strong> non surleurs effectifs qui ne sont souvent pas bien connus. Certaines espèces n’ont volontairement pas étéprises en compte, comme les oiseaux nicheurs migrateurs ou encore les organismes saproxyliques(inféodés aux vieux bois ou au bois mort) qui représentent pourtant 20 à 30 % <strong>de</strong>s espècesforestières. Le choix concernant les oiseaux migrateurs est discutable, en eff<strong>et</strong>, ces espèces peuventêtre influencées par la fragmentation <strong>de</strong> leur habitat <strong>de</strong> reproduction ; les espèces migratrices nesont pas forcément plus infidèles à leurs sites <strong>de</strong> reproduction que les espèces sé<strong>de</strong>ntaires (Archaux,com.pers.). Parmi les organismes saproxyliques, on trouve <strong>de</strong>s espèces appartenant à <strong>de</strong>s groupestaxonomiques très différents allant <strong>de</strong> l’avifaune aux mycètes en passant par l’entomofaune. Alorsque les oiseaux sont concernés par le critère <strong>de</strong> cohérence espèces <strong>et</strong> que certaines espèces sontainsi sélectionnées comme les pics, d’autres groupes se r<strong>et</strong>rouvent non pris en compte au sein <strong>de</strong>scritères <strong>de</strong> cohérence nationale. C’est le cas notamment <strong>de</strong>s insectes saproxyliques car pour lesinvertébrés seuls les rhopalocères, orthoptères <strong>et</strong> odonates sont couverts par le critère espèces. Lesgroupes taxonomiques non concernés portent cependant <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong> conservation importants.Les espèces les plus sensibles ont en eff<strong>et</strong> besoin <strong>de</strong> zones forestières hébergeant <strong>de</strong> vieux arbresprésentant <strong>de</strong>s micro-habitats nécessaires à leur développement (cavités <strong>et</strong> bois mortsprincipalement). Ces espèces n’ont toutefois pas été r<strong>et</strong>enues dans le rapport du COMOP TVB(Rapport SPN, 2011). Les données sur l’avifaune issues <strong>de</strong>s atlas régionaux n’ont pas été prises encompte car les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recensement employées ne sont pas homogènes à l’échellemétropolitaine.De plus, un manque <strong>de</strong> connaissances sur les espèces, notamment du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> leur écologie,ne perm<strong>et</strong> pas d’être très précis sur les mo<strong>de</strong>s <strong>et</strong> les distances <strong>de</strong> dispersion <strong>et</strong> donc sur la définition<strong>de</strong>s besoins en continuités qui reste alors assez approximative. D’autre part, le fait que les donnéessur les distances <strong>de</strong> dispersion soient hypothétiques suppose que les distances effectives sont le plussouvent bien différentes <strong>de</strong> la théorie <strong>et</strong> plus faibles comme il a été remarqué dans les migrationsconstatées pour la flore <strong>de</strong>s Alpes. Par ailleurs, le partage <strong>de</strong>s données entre les différents acteurs duterritoire n’est pas toujours réalisé <strong>et</strong> ces données sont parfois anciennes <strong>et</strong> non actualisées d’où lanécessité <strong>de</strong> l’implication <strong>de</strong> tous les acteurs <strong>et</strong> le partage <strong>de</strong>s informations.Concernant l’état <strong>de</strong> l’art <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> dispersion <strong>et</strong> <strong>de</strong> migration, il a été montré que ce sont<strong>de</strong>s phénomènes complexes multifactoriels qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt encore largement à être étudiés.60

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