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Cipière, 2012 - Centre de ressources Trame verte et bleue

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Selon Haddad (2005), certains papillons ont <strong>de</strong>s distances <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 150 mètres parjour <strong>et</strong> les plus mobiles se déplacent d’au moins un kilomètre en quelques jours.D’autres étu<strong>de</strong>s également menées par Haddad (2005) <strong>et</strong> Haddad & Baun (1999), démontrent queles corridors perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> limiter les impacts négatifs <strong>de</strong> la fragmentation <strong>de</strong>s habitats sur lesespèces pollinisatrices. Les connexions entre taches au sein d’une matrice forestière perm<strong>et</strong>tentd’accroitre la <strong>de</strong>nsité, la diversité <strong>et</strong> le mouvement <strong>de</strong>s espèces pollinisatrices. Il peut alors êtresupposé que la qualité <strong>et</strong> la quantité <strong>de</strong> pollen délivré aux fleurs sont plus élevées lorsque les tachesd’habitats sont connectées par <strong>de</strong>s corridors (Townsend & Douglas, 2005). Une autre étu<strong>de</strong> dirigéepar P<strong>et</strong>it & Burel (1998) s’est intéressée au mouvement du carabidé la Féronie noire (Abaxparallelepipedus) au sein d’un réseau <strong>de</strong> haies. La présence <strong>et</strong> la distribution <strong>de</strong>s espèces sur le siteont été fortement corrélées à la présence <strong>de</strong> corridors sous forme <strong>de</strong> haies dans le paysage. Noordijk<strong>et</strong> al. (2011) ont également montré l’importance <strong>de</strong>s corridors pour les carabidés sous forme <strong>de</strong>layons déboisés en milieu forestier. Ces layons perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> connecter <strong>de</strong>s réserves <strong>de</strong> lan<strong>de</strong>snaturelles, <strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreux individus adultes ont été capturés en <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s proportions quedans les <strong>de</strong>ux autres milieux non connectés étudiés. Les conclusions <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> montrent que lescarabes utilisent les corridors comme <strong>de</strong>s milieux qui facilitent la dispersion.2. OiseauxLes comportements <strong>de</strong> dispersion ont <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s importants sur la persistance <strong>et</strong> la recolonisation <strong>de</strong>spopulations d’oiseaux. La connaissance <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>s juvéniles lors <strong>de</strong> la dispersion postnataleou <strong>de</strong> la dispersion en vue <strong>de</strong> la reproduction, dans un environnement fragmenté, estimportante pour la mise en place <strong>de</strong> corridors fonctionnels.Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Haas (1995) réalisée aux Etats-Unis à partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> trois espèces d’oiseauxmigrateurs : le Merle d’Amérique (Turdus migratorius), le Moqueur roux (Toxostoma rufum) <strong>et</strong> la Piegrièchemigratrice (Lanius ludovicianus) a montré que ces oiseaux nicheurs sont assez communs dansle Dakota du Nord (USA) au sein <strong>de</strong>s boisements rivulaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lisières forestières. La plupart <strong>de</strong>smouvements recensés se sont déroulés au sein <strong>de</strong>s lisières. Les mouvements <strong>de</strong>s adultes entre lesdifférentes lisières, bien que rares, ont eu lieu beaucoup plus fréquemment entre les sites connectéspar <strong>de</strong>s corridors boisés que entre <strong>de</strong>s sites non connectés.Par exemple, pour le Merle d’Amérique, une moyenne <strong>de</strong> 2,5 comportements <strong>de</strong> dispersion a étéobservée entre <strong>de</strong>s sites connectés contre 0,17 entre les sites non connectés. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> a permis<strong>de</strong> conclure que dans ce cas <strong>de</strong> figure, où les distances entre les sites sont similaires <strong>et</strong> où lacomposition floristique est la même dans les taches, la dispersion se fait préférentiellement entre<strong>de</strong>s taches connectés par <strong>de</strong>s corridors (Haas, 1995). Les résultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> sont tout à faittransposables en France, les espèces prises en compte dans l’étu<strong>de</strong> étant écologiquement prochesd’espèces d’oiseaux présentes dans les forêts françaises.Les oiseaux, contrairement à d’autres animaux, ont la capacité <strong>de</strong> traverser <strong>de</strong>s milieux qui ne leursont pas favorables. C’est pour cela que les corridors écologiques <strong>de</strong> type « pas japonais » sontintéressants aux vues <strong>de</strong> ce groupe taxonomique à condition <strong>de</strong> connaitre les obstacles <strong>et</strong> habitatsinsurmontables pour les espèces. Les corridors mis en place entre <strong>de</strong>s patchs d’habitats forestiersjouent un rôle dans le maintien d’une richesse d’espèces d’oiseaux (Schmiegelow <strong>et</strong> al. 1997). Uneétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Paradis <strong>et</strong> al. (1998) (cf. Figure 20) a étudié les distances <strong>de</strong> dispersion pour 75 espècesd’oiseaux. Les distances <strong>de</strong> dispersion ont été plus faibles chez les espèces présentes en abondance<strong>et</strong> chez les espèces ayant <strong>de</strong> larges aires <strong>de</strong> répartition. Les espèces d’oiseaux migrateurs sedispersent plus loin que les espèces rési<strong>de</strong>ntes.44

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