ET AUX DROITS DE L’HOMME
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• Comment mesurer le développement « humain » ?<br />
Dans une logique très « économiste », on avait un peu oublié les indicateurs personnels. Le Programme des<br />
Nations Unies pour le développement (PNUD) a ajouté des indicateurs personnels pour mesurer l’état d’avancement<br />
d’un pays.<br />
Le produit intérieur brut (PIB)<br />
Le PIB est un indicateur économique de la richesse produite par année dans un pays donné. Cet indicateur<br />
représente la valeur ajoutée totale des biens et des services produits sur un territoire national. Il est utilisé pour<br />
mesurer la croissance économique d’un pays.<br />
L’indice de développement humain (IDH)<br />
L’IDH est un indice statistique composite, créé par le PNUD en 1990 pour évaluer le niveau de développement<br />
humain des pays du monde. L’IDH se fonde sur trois critères majeurs : l’espérance de vie à la naissance,<br />
le niveau d’éducation et le niveau de vie. Cet indice s’est développé depuis.<br />
• Et le culturel ?<br />
Lors du Sommet de Johannesburg en 2002, l’UNESCO et plusieurs mouvements de la société civile ont<br />
plaidé pour un quatrième pilier : le culturel. Cette dimension est souvent oubliée. Or, au vu de l’importance<br />
que revêtent la diversité culturelle et le développement des droits culturels, ce facteur devient de plus en plus<br />
d’actualité. Non seulement c’est un domaine essentiel et transversal (pensons à l’importance des langues,<br />
des savoirs traditionnels, des modes de vie, des sciences), mais c’est en outre un des leviers du développement,<br />
car il est impossible de se développer sans acquérir les savoirs nécessaires. Enfin, le culturel est une<br />
question de liberté de choix : il n’y a pas de raison de penser que le développement doit être le même pour<br />
toutes les sociétés. C’est à travers la dimension culturelle que chaque personne, chaque pays, peut choisir<br />
les valeurs qu’il veut développer. Autrement dit, on développe la richesse dans toutes ses dimensions en<br />
même temps que la dignité des valeurs culturelles et la paix.<br />
• Qu’est-ce que l’Approche basée sur les droits de l’homme (ABDH), ou développement<br />
« inclusif » ?<br />
L’approche par les piliers ne suffit pas, car on ne développe pas des secteurs les uns à côté des autres.<br />
Chaque personne est multidimensionnelle, il en va de même pour la société. L’ABDH est une méthode d’analyse<br />
et de planification qui pense les questions de développement de manière multidirectionnelle selon les<br />
droits de l’homme. Selon l’économiste indien Amartya Sen, chaque droit de l’homme est un facteur de développement<br />
: il indique à la fois un but à atteindre et une capacité nécessaire (par exemple, la liberté d’expression<br />
est à la fois un but et un moyen. C’est également vrai pour le droit à la santé, à l’alimentation et pour tous<br />
les autres droits de l’homme).<br />
Pour Amartya Sen, « la famine apparaît seulement là où il n’y a pas de démocratie ». Lorsque les libertés<br />
d’expression, d’information et d’association sont garanties, les populations apprécient les situations à leur<br />
juste valeur, elles communiquent les bonnes pratiques et ne tolèrent ni corruption, ni accaparement des<br />
richesses par une minorité de privilégiés.<br />
Ce développement est dit « inclusif » parce qu’il s’applique à tous les domaines et tente d’inclure toutes les<br />
personnes. Les droits de l’homme sont indivisibles et interdépendants, il en va de même pour les dimensions<br />
culturelles, écologiques, économiques, politiques et sociales du développement, des personnes et des<br />
peuples.<br />
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