ET AUX DROITS DE L’HOMME
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• Quels sont les objectifs de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de<br />
la gouvernance ?<br />
La Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance s’assigne comme objectif de « promouvoir<br />
et protéger l’indépendance de la justice » (article 2, alinéa 5).<br />
Les standards internationaux d’indépendance de la justice et les principes fondamentaux de l’ONU relatifs à<br />
l’indépendance de la magistrature ont été adoptés à l’issue du septième Congrès des Nations Unies pour la<br />
prévention du crime et le traitement des délinquants, tenu à Milan, du 26 août au 6 septembre 1985, dans les<br />
résolutions de l’Assemblée générale 40/32 du 29 novembre 1985 et 40/146 du 13 décembre 1985, paragraphe<br />
2 qui propose la définition suivante de l’indépendance de la justice : « Les magistrats règlent les<br />
affaires dont ils sont saisis impartialement, d’après les faits et conformément à la loi, sans restrictions et sans<br />
être l’objet d’influences, incitations, pressions, menaces ou interventions indues, directes ou indirectes, de la<br />
part de qui que ce soit ou pour quelque raison que ce soit. »<br />
Les critères ci-après constituent des gages de l’indépendance de la justice :<br />
––<br />
l’indépendance de la magistrature est garantie par l’État et énoncée dans la Constitution ou la législation<br />
nationale ;<br />
––<br />
les magistrats règlent les affaires dont ils sont saisis impartialement, d’après les faits et conformément à la<br />
loi ;<br />
––<br />
la justice s’exerce à l’abri de toute intervention injustifiée ou ingérence ;<br />
––<br />
chacun a le droit d’être jugé par les juridictions ordinaires selon les procédures légales établies ;<br />
––<br />
chaque État a le devoir de fournir les ressources nécessaires pour que la magistrature puisse s’acquitter<br />
normalement de ses fonctions.<br />
B/ Qu’en est-il en Mauritanie ?<br />
1. Du système judiciaire mauritanien<br />
En Mauritanie le système judiciaire est bâti suivant une hiérarchie verticale et horizontale. Sur le plan vertical,<br />
les degrés de saisine sont la première instance, l’appel et la Cour suprême. Au niveau spatial, il existe le tribunal<br />
de la moughataa (préfecture) et le tribunal de wilaya (région).<br />
Parallèlement aux juridictions proprement dites, d’autres institutions sont chargées de recueillir les plaintes<br />
des citoyen(ne)s et de les aider à recouvrer leurs droits.<br />
C’est ainsi que le médiateur de la République reçoit, dans les conditions fixées par la loi, les réclamations des<br />
citoyen(ne)s relatives à des différends non réglés ; dans le cadre de leurs relations avec les administrations de<br />
l’État, les collectivités publiques territoriales, les établissements publics.<br />
Le Conseil islamique de la fatwa et des recours, lui, émet des fatwas d’ordre général dans les affaires qui lui<br />
sont soumises par son président et œuvre au règlement des plaintes portées pour sa médiation, à condition<br />
que ces affaires ou plaintes ne soient pas soumises à la justice ou au médiateur de la République.<br />
Le conciliateur traditionnel « mouslih » apporte, quant à lui, des solutions consensuelles parfois durables et<br />
moins coûteuses pour les groupes vulnérables, allégeant également la pression de travail au niveau des<br />
tribunaux.<br />
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