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“L’œuvre
de toute
sa vie”
FLAUBERT, Gustave.
La Tentation de saint Antoine. Paris, Charpentier & Cie, 1874.
In-8 (226 x 146 mm) de (3) ff., 296 pp. : maroquin janséniste rouge, dos à nerfs, coupes et
bordures intérieures filetées or, tranches dorées, couvertures conservées (Chambolle-Duru).
Édition originale.
Elle est dédiée “A la mémoire de mon ami Alfred Lepoitevin”, le meilleur ami de jeunesse de
Flaubert et l’oncle de Guy de Maupassant.
Écrite de 1870 à 1872, La Tentation de saint Antoine est en fait la troisième version d’un texte inspiré
par un tableau de Brueghel que Flaubert découvrit à Gênes en 1845 – mis de côté, car jugé trop
“romantique” par ses amis Du Camp et Bouilhet. Il réduisit alors la première version et en publia
des extraits en 1856, avant d’entreprendre la refonte complète de l’ouvrage, déclarant que c’était
“l’œuvre de toute sa vie”.
Splendide envoi autographe signé sur le faux titre :
Au Maître des Maîtres
c’est à dire a Victor Hugo
j’offre avec tremblement
La Tentation
de
Saint Antoine
G ve Flaubert
En décembre de cette même année 1874,
Gustave Flaubert rapporte à George Sand :
“Il n’y a guère qu’avec V. Hugo que je peux causer
de ce qui m’intéresse. Avant-hier, il m’a cité
par cœur du Boileau et du Tacite. Cela m’a fait
l’effet d’un cadeau, tant la chose est rare.
D’ailleurs, les jours où il n’y a pas de politiciens
chez lui, c’est un homme adorable.”
Hors son engagement politique et son élection
à l’Académie, qu’il critiquait, et malgré
quelques réserves envers certains de ses romans,
“Flaubert garda toujours une profonde admiration
pour un auteur qui l’avait profondément marqué
dans sa jeunesse” (Jean-Benoît Guinot).