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RENARD, Jules.
Deux fables sans morale. Paris, Mercure de France, 1893.
In-8 (223 x 143 mm) de (4) ff., 14 pp., (2) ff. : broché, couvertures vert pomme,
plat supérieur imprimé.
Édition originale en fac-similé des manuscrits de La Serrure enchantée et La Tempête de feuilles.
Tirage limité à 50 exemplaires : un des 14 sur Japon impérial hors commerce, non numéroté.
Dans le sillage de Max Elskamp, puis de Stéphane Mallarmé (Poésies photolithographiées, 1887),
plusieurs auteurs du Mercure de France ont été édités ainsi, sous forme de reproduction de
leurs manuscrits : Marcel Schwob, Remy de Gourmont, ou, plus tard, Alfred Jarry. La revue avait
été fondée trois ans plus tôt par la jeune garde littéraire, sous la houlette d’Alfred Vallette.
Dans son Journal, Jules Renard rapporte : “Hier, nous étions quelques-uns réunis chez Vallette
pour faire, du Mercure, une société anonyme par actions. Et nous étions honteux de
notre ignorance, et nous tâchions de la dissimuler par des attitudes, des hochements de tête
d’hommes d’affaires, et nous nous taisions prudemment, et celui qui parlait par hasard roulait
dans sa bouche endolorie des mots techniques qui lui faisaient mal comme des aphtes.”
Bords des couvertures passés.
400 / 600 €
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RICHEPIN, Jean.
La Chanson des gueux. Gueux des champs. Gueux de Paris. Nous autres gueux.
Paris, Librairie illustrée, sans date [1876].
In-12 (173 x 109 mm) de (2) ff., 248 pp. : demi-chagrin brun, dos à nerfs orné de caissons
de filets à froid (reliure de l’époque).
Édition originale.
Exemplaire de première émission, c’est-à-dire qu’il est complet des cinq poèmes
interdits et caviardés par la censure.
Ces poèmes (Idylle de pauvres, Fils de fille, Voyou, Frère il faut vivre et Ballade de joyeuse vie) furent remplacés
par des cartons comportant autant de points de suspension. C’est à la suite de la dénonciation du
Charivari (!) que La Chanson des gueux fut saisie le 24 mai 1876. Richepin fut condamné par le tribunal
de police correctionnelle de la Seine pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs
le 15 juillet suivant. Non content d’avoir à s’acquitter d’une amende de 500 francs, le poète dut
purger une peine d’un mois de prison à Sainte-Pélagie.