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L'Essentiel Prépas #16 _ Avril 2018

L'Essentiel Prépas, magazine dédié aux professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales. Magazine numérique édité par HEADway Advisory.

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suite de la page 10<br />

écoles qui ne font partie du top 5. Comment allez-vous<br />

vous y maintenir, ou y entrer selon les classements ?<br />

T. F : Il ne faut pas se masquer les yeux : nous devons d’abord<br />

répondre à un enjeu de masse critique. Nous devons parvenir<br />

à dépasser les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.<br />

Aujourd'hui nous en sommes à 35 M€ et nous atteindrons les<br />

40 M€ en <strong>2018</strong>. Cela ne veut pas dire qu’il faut lancer une<br />

course folle à la taille, avec des implantations dans le monde<br />

entier qui multiplient d’autant les dépenses sans garantir pour<br />

autant la qualité d’un développement.<br />

Être une marque internationale passe beaucoup par ses diplômés<br />

et il faut avoir des promotions relativement importantes<br />

pour avoir de l’influence. Un impact qu’on peut également<br />

mesurer par une recherche qui est délivrée par un corps<br />

professoral aujourd'hui composé à 94 % d’étrangers.<br />

O. R : La force de Rennes SB c’est d’abord d’être l’une<br />

des écoles de management françaises dont l’imprégnation<br />

internationale est la plus forte !<br />

T. F : Nous avons passé 280 accords de partenariat dans les<br />

mondes. Les étudiants étrangers que nous recevons dans<br />

nos MSc partagent beaucoup de cours avec nos étudiants du<br />

programme Grande École qui, pour beaucoup, sont venus nous<br />

rejoindre pour profiter d’une ambiance internationale qui se<br />

ressent dès qu’on traverse la cafétéria. Il nous reste à améliorer<br />

encore cette dimension interculturelle. Nous pourrions par<br />

exemple développer des cours anglo-allemands, anglo-chinois<br />

ou anglo-arabes dans lesquels nos professeurs enseigneraient<br />

dans leur propre langue.<br />

O. R : Et ce ne doit pas non plus être facile de recruter<br />

tous ces professeurs ? Sans parler de les garder…<br />

T. F : Ce n’est pas si difficile en passant des annonces sur<br />

les plateformes de recrutement. Le tout c’est de s’y prendre<br />

suffisamment à l’avance, au moins 1 an, pour avoir le temps<br />

d’accompagner les nouveaux recrutés et, éventuellement,<br />

leur famille. Heureusement Rennes fait aujourd'hui partie<br />

des métropoles qui attirent le plus : elle se classe même à la<br />

huitième place pour la recherche et l’enseignement supérieur.<br />

O. R : Cela n’est pas un peu compliqué de gérer un<br />

corps professoral qui ne maîtrise pas toujours très bien<br />

le français ?<br />

T. F : C’est effectivement parfois difficile de trouver des professeurs<br />

capables d’enseigner en français pour des formations<br />

plus tournées vers la grande région Ouest que vers l’international<br />

comme le sont notre programme Grande École ou nos<br />

MSc. Car nous sommes au fond une école internationale<br />

anglophone et ce n’est pas facile non plus de dénicher des<br />

professeurs susceptibles de favoriser le fundraising quand<br />

il faut aller prêcher la bonne parole en français dans les<br />

entreprises.<br />

O. R : Avec tout ce développement international Rennes<br />

SB est-elle restée assez proche de son territoire ?<br />

T. F : Nous avons un énorme travail à réaliser pour nous ancrer<br />

beaucoup plus dans notre communauté locale. Aujourd'hui les<br />

deux universités et les écoles d'ingénieurs sont en train de se<br />

rapprocher sans nous et c’est dommage. L’IGR-IAE de Rennes<br />

possède, par exemple, de très belles équipes en finance.<br />

Partout où j’ai travaillé j’ai toujours cherché à créer du lien avec<br />

l’écosystème de l’enseignement supérieur, de l’innovation et de<br />

l’entrepreneuriat et je le ferai ici aussi.<br />

O. R : Plus largement que vous inspire la question de<br />

l’évolution nécessaire des formations en gestion et<br />

management ?<br />

ENTRETIEN<br />

La salle des marchés<br />

de Rennes SB<br />

T. F : C’est notre grand chantier. Je crois d’abord que toutes les<br />

formes d’hybridation sont attendues par les entreprises qui se<br />

construisent sur un modèle que je qualifierais d’« ambidextrie ».<br />

Nous devons en effet former des professionnels tout à la fois<br />

capables d’être opérationnels et d’imaginer l’avenir, la disruption,<br />

de leur secteur. Nous formons plus que des professionnels, des<br />

pionniers qui doivent avoir une pensée extrêmement ouverte et se<br />

nourrir de la complexité de leur environnement.<br />

O. R : Mais comment faites-vous pour former vos étudiants<br />

à ces dimensions ?<br />

T. F : Nous devons proposer les pédagogies nécessaires pour<br />

former des jeunes qui vivent déjà dans une « humanité digitale<br />

». La vision digitale est dépassée et nous sommes déjà à<br />

nous interroger sur les effets du transhumanisme ou de l’intelligence<br />

artificielle (IA). Nous sommes dans Asimov ! Il faut être<br />

bien conscients de ce qu’est une « data driven » économie dans<br />

laquelle la donnée est la première richesse, surabondante et pour<br />

laquelle nous devons réinventer tous les business models !<br />

C’est aussi pour cela que les intitulés de cours évoluent. On ne<br />

parle plus simplement de « marketing », de « supply chain » ou<br />

de « stratégie d’entreprise » mais d’enseignements interdisciplinaires<br />

encapsulés dans des challenges. Avec Crédit Mutuel Arkéa<br />

nous avons par exemple demandé à nos étudiants de repenser<br />

entièrement le monde du retail bancaire en mode « design<br />

sprint ».<br />

Pour répondre à ces défis nous devons également faire évoluer<br />

les espaces dans nos campus pour mieux mettre en œuvre une<br />

pédagogie qui répond à des situations réelles. Sur notre campus<br />

toute une vie associative, bien caractérisée par notre « rue des<br />

associations », permet également cette mise en situation permanente<br />

des étudiants.<br />

O. R : Rennes SB est la seule école de management française<br />

à posséder un poste de « happy student officer ».<br />

Pourquoi ?<br />

T. F : Nous nous organisons pour apporter de plus en plus de<br />

valeur ajoutée à nos étudiants. Après la très forte croissance qu’a<br />

vécue Rennes SB ces dix dernières années nous pouvons encore<br />

nous améliorer sur le service apporté, le suivi des carrières ou la<br />

qualité au quotidien. C’est un sujet qui est tout en haut de la pile<br />

de tous ceux que je dois traiter.<br />

O. R : Vous avez déjà des idées de la stratégie que vous allez<br />

mettre en œuvre à la rentrée ?<br />

T. F : Je sais déjà que nous sommes au niveau, l’accréditation<br />

Equis est là pour le confirmer, sur tous les aspects internationaux.<br />

Maintenant il nous reste à mettre en avant des contenus distinctifs.<br />

Il y a trente ans nous étions les premiers sur l’international.<br />

Il y a dix ans nous avions décidé d’être global, responsable et de<br />

former des jeunes créatifs. Tout cela nous le faisons aujourd'hui. n<br />

© Rennes SB<br />

→ Thomas Froehlicher<br />

a succédé à Olivier Aptel<br />

à la direction générale de<br />

Rennes SB en novembre<br />

2017. À charge pour lui de<br />

continuer le formidable<br />

travail entrepris par son<br />

prédécesseur qui, en<br />

quelques années, a fait<br />

entrer une école en mal<br />

de modèle dans le top 10<br />

des meilleures écoles de<br />

management. Thomas<br />

Froehlicher était jusqu’au<br />

mois de juillet 2017, et<br />

depuis août 2014, directeur<br />

général de Kedge BS après<br />

avoir dirigé HEC Liège<br />

(2009 à 2014) et l’ICN de<br />

2002 à 2006.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 11 AVRIL <strong>2018</strong> | N°16

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