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Essais & Simulations n° 135

Mieux faire dialoguer les bureaux d’études et les départements d’essais

Mieux faire dialoguer les bureaux d’études et les départements d’essais

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dossier<br />

Quelles solutions existent aujourd’hui pour réduire ces temps caractéristique ?<br />

© ESI Group<br />

Simulation sur pièce de Toyota Yaris<br />

véritable changement de paradigme qui<br />

est en train de se produire et ce dans<br />

toutes les industries.<br />

Confirmez-vous le fait que les départements<br />

d’essais et d’ingénierie au<br />

sein de ces entreprises industrielles<br />

ont du mal à communiquer ?<br />

Je confirme ! Et ce n’est pas seulement<br />

entre ces deux services. La<br />

R&D tout comme l’ingénierie ainsi<br />

que les départements matériaux<br />

ou procédés, ou encore l’atelier de<br />

production, ne parviennent pas à se<br />

décloisonner – même si ces services<br />

bénéficient aujourd’hui de certains<br />

outils communs. La difficulté réside<br />

dans le partage des connaissances,<br />

des compétences, des moyens et<br />

des outils radicalement différents et<br />

pourtant, parfois, très complémentaires.<br />

À titre d’exemple, les machines<br />

des départements essais tournent<br />

indépendamment des ordinateurs<br />

des équipes ingénierie et encore des<br />

machines de l’atelier ; les échelles<br />

de temps des essais, des simulations<br />

et des machines de l’atelier s’avèrent<br />

trop différentes. Décloisonner nécessite<br />

des temps caractéristiques du<br />

même ordre de grandeur : en toute<br />

logique, tout devrait aller à la vitesse<br />

du procédé lui-même. C’est pourquoi<br />

ESI a compris et développé des outils<br />

de simulation temps réel permettant de<br />

calibrer, prédire, surveiller et contrôler<br />

simultanément. Beau défi, et les<br />

preuves sont là !<br />

Les outils de simulation numérique sont riches et permettent d’accélérer de<br />

manière considérable l’évaluation d’un concept, mais elle prend encore beaucoup<br />

de temps, parfois des semaines. La raison ? Des services qui ne dialoguent pas<br />

dans les mêmes temps caractéristiques. On sait bien que les modèles sont l’idéalisation<br />

d’une réalité qui s’avère parfois capricieuse, et qu’ils présentent des déviations<br />

par rapport aux résultats attendus. On peut ainsi imaginer les nombreux<br />

allers-retours entre le laboratoire d’essais, la R&D qui simule, le bureau d’études et<br />

l’atelier qui se renvoient la balle quand la qualité des prédictions n’est pas au rendezvous<br />

! Les jumeaux hybrides proposés<br />

par ESI permettent d’éviter ces multiples<br />

itérations, en intégrant les écarts observés<br />

entre les prédictions et les essais.<br />

Quand je dis hybrides, c’est parce que<br />

ces jumeaux intègrent une composante<br />

liée à la physique des matériaux d’une<br />

part et une autre basée sur les données<br />

d’utilisation obtenues grâce à l’IoT.<br />

Quel serait l’idéal à atteindre ?<br />

L’idéal serait de prendre la machine<br />

d’essais, de tester un échantillon et de<br />

pouvoir voir instantanément l’impact<br />

du choix d’un matériau sur la performance<br />

du produit à l’utilisation, puis<br />

de définir instantanément la géométrie<br />

la mieux adaptée. Mieux : le concepteur,<br />

à chaque fois qu’il dessine, pourrait<br />

directement prédire les conséquences de<br />

ses choix sur la performance du produit<br />

final, et cela en temps réel, afin d’y intégrer<br />

les matériaux adéquates, tout en<br />

s’interfaçant avec les autres services.<br />

Quelles solutions existent<br />

pour résoudre ce problème ?<br />

Aujourd’hui, il n’y a pas de difficulté<br />

majeure pour faire cohabiter les outils<br />

et mettre tout le monde dans la boucle<br />

avec un même temps de réaction. De<br />

même, nos équipes R&D ont démontré<br />

au niveau industriel que l’on était<br />

capable de faire un essai réel, puis de<br />

se baser dessus pour voir comment<br />

© ESI Group<br />

Les solutions d’ESI permettent aux ingénieurs<br />

simulation de travailler collaborativement<br />

à distance, en temps réel et sur des plateformes<br />

légères<br />

les matériaux vont réagir une fois le<br />

produit en service. Pour le moment,<br />

la communauté scientifique, le monde<br />

académique et les éditeurs de logiciels<br />

tentent d’expliquer et de démontrer<br />

l’intérêt de décloisonner les services.<br />

Il faudra ensuite prouver la robustesse<br />

et la fiabilité des solutions mises<br />

en œuvre si l’on veut aider les industriels<br />

à produire mieux, à plus bas<br />

coûts et plus vite ; à l’ère de l’industrie<br />

4.0. Nous réussirons ainsi à inverser<br />

le cycle de conception en partant<br />

des performances visées, pour définir<br />

les propriétés requises, les architectures<br />

qui conviennent, les procédés<br />

pour les obtenir et les matériaux à<br />

employer (comme la fabrication additive,<br />

qui élargit le champ des possibles),<br />

à l’inverse de la procédure actuelle qui<br />

compromet l’innovation et la découverte.<br />

●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

40I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>135</strong> • novembre 2018

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