Production Maintenance n°46
Spécial Enova Paris : LES MOYENS DE CND AU SERVICE DE LA MAINTENANCE
Spécial Enova Paris : LES MOYENS DE CND AU SERVICE DE LA MAINTENANCE
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Technologie<br />
Cloque percée montrant l’écoulement brunâtre<br />
du liquide osmotique d’une coque de bateau<br />
en composite verre-résine<br />
en temps réel l’évolution de la température<br />
individuelle des paliers sur leur écran<br />
d’ordinateur. Cette innovation de CND<br />
permet ainsi d’espacer les couteuses<br />
opérations de maintenance préventive<br />
sur ces paliers et d’anticiper toute détérioration<br />
relative à un dysfonctionnement<br />
de lubrification. Les récents retours d’expérience<br />
ont permis d’établir plusieurs<br />
centaines d’heures de gain entre deux<br />
périodes d’inspection préventive.<br />
D’une manière générale, lorsque le bateau<br />
est en mer, le contrôle non destructif<br />
intervient à plusieurs titres dans une amélioration<br />
sensible du taux de disponibilité<br />
opérationnelle dans le cadre de la maintenance<br />
préventive de telle sorte que l’on<br />
puisse :<br />
• surveiller régulièrement l’état des équipements<br />
• prédire le comportement des installations<br />
• prévenir les dysfonctionnements et les<br />
désordres<br />
• s’affranchir de certains démontages et<br />
remontages qui:<br />
• entraînent une indisponibilité en immobilisant<br />
l’équipement<br />
• créent des risques d’avarie et de dysfonctionnement<br />
dès la remise en fonction<br />
du fait d’une intervention à l’intérieur de<br />
l’équipement<br />
• sont sources de coûts (personnel, outillage,<br />
pièces de rechanges, produits<br />
connexes,…)<br />
• engendrent des risques de perte de<br />
pièces de rechanges (telles que des vis<br />
et des joints) et de détérioration de pièces<br />
(filet de raccord,…)<br />
La maintenance corrective<br />
Dans le cadre d’investigations en présence<br />
d’un dysfonctionnement ou suite à<br />
une avarie, on assiste trop souvent à des<br />
démontages systématiques pour tenter<br />
d’en trouver l’origine. Ces démontages,<br />
souvent précipités, sont malheureusement<br />
couplés à un manque d’analyse et<br />
de recul sur la situation. Tout au contraire,<br />
face à un dysfonctionnement ou une avarie,<br />
l’attitude se doit d’être posée et réfléchie,<br />
d’autant plus par mauvais temps<br />
en pleine mer durant lequel le stress est<br />
accentué, les sens altérés et la plateforme<br />
(i.e. le bateau) instable. Il s’agit<br />
alors de cerner l’état de l’équipement au<br />
mieux en analysant les paramètres de<br />
fonctionnement des dernières heures et<br />
en entamant des investigations avec tous<br />
Prélèvement d’huile d’un moteur de propulsion<br />
de bateau présentant une présence importante<br />
d’eau (aspect mayonnaise) et de paillettes<br />
ferreuses et non ferreuses<br />
les moyens de CND disponibles et adaptés.<br />
Une bonne documentation logistique<br />
et une parfaite connaissance de l’équipement<br />
sont également indispensables. Dès<br />
lors, on peut estimer obtenir une situation<br />
fiable nous permettant soit de conclure<br />
sur l’origine du désordre, soit avoir une ou<br />
plusieurs pistes pour poursuivre l’investigation<br />
et nous conduire alors aux premiers<br />
démontages. Dans l’exemple très<br />
simple d’une apparition d’une fuite d’eau<br />
à travers un faux-plafond, le réflexe ne<br />
doit être de démonter immédiatement la<br />
plaque de faux-plafond à l’endroit même<br />
de la tâche pour en trouver l’origine. Les<br />
mouvements du bateau peuvent en effet<br />
« brouiller » les pistes... Dans un premier<br />
temps on récupère un échantillon pour en<br />
évaluer au touché et à l’odeur la nature<br />
du fluide (huile, eau,…). S’il s’agit d’eau<br />
(autre que de l’eau usée que l’on repèrera<br />
très vite !), on la « goûte » pour déterminer<br />
si elle est douce ou salée. Une fois le<br />
fluide déterminé et connaissant le plan de<br />
tuyautage du bateau, une lampe adaptée<br />
et quelques miroirs télescopiques<br />
peuvent suffire pour repérer l’origine de<br />
la fuite. En cas de difficultés ou pour approfondir<br />
la recherche, un fibroscope est<br />
très souvent utile et performant. Enfin,<br />
si l’on est face à une fuite d’eau et si la<br />
configuration du circuit le permet, l’utilisation<br />
d’un liquide fluorescent dans le circuit<br />
d’eau est très efficace.<br />
Mais avant tout et comme énoncé à de<br />
multiples reprises, les cinq sens humains<br />
et la réflexion doivent être en premier lieu<br />
au cœur du CND comme peut l’illustrer<br />
l’anecdote suivante. Alors en mer depuis<br />
plusieurs jours, un bruit sec et périodique<br />
est entendu au niveau du stabilisateur<br />
dynamique tribord d’un navire. Ce bruit<br />
disparaissait aux très faibles allures ; ce<br />
qui du reste est cohérent dans le sens où,<br />
à petites vitesses, la stabilisation n’opère<br />
pas. Tous les efforts se sont alors concentrés<br />
sur le système hydraulique et mécanique<br />
du stabilisateur tribord avec de multiples<br />
essais et investigations incluant des<br />
manœuvres de toutes sortes et des démontages/remontages<br />
longs et risqués ;<br />
le tout, malheureusement, par mauvais<br />
temps. Et ce n’est qu’au bout d’une journée<br />
qu’un jeune matelot mécanicien a eu<br />
la présence d’esprit de coller une oreille<br />
contre la cloison de la coque pour finalement<br />
réaliser que ce bruit provenait de<br />
l’extérieur et que quelque chose, à l’ex-<br />
Embout aimanté avec des paillettes ferreuses<br />
récoltées dans le fond d’un carter moteur<br />
de propulsion de bateau<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 18