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Maintenance & Entreprise n° 628

Spécial maintenance expo 2012

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<strong>Maintenance</strong> Tertiaire<br />

Retour d'expérience<br />

Conseil ><br />

L'exploitation du bâtiment HQE<br />

Nous demandé à Didier Dufournet, président de la société Azimut Monitoring, quels sont les<br />

enjeux d’une exploitation responsable du bâtiment HQE.<br />

Quels sont, pour une entreprise, les enjeux du<br />

développement durable,en termes économiques,<br />

de bien-être au travail, de productivité,<br />

etc. ?<br />

Didier Dufournet. L’entreprise a plusieurs enjeux concernant le<br />

caractère « durable » d’un bâtiment.Cela dépend notamment de<br />

son lien patrimonial avec celui-ci.<br />

En tant que propriétaire, l’entreprise occupante a avant tout<br />

réalisé un investissement économique, basé sur un retour sur<br />

investissement dans la durée (versus location de locaux).<br />

En cas de revente recherchée du bien, ce retour sur investissement<br />

dépendra de bien des paramètres, mais notamment de la<br />

capacité de l’entreprise à démontrer la valeur de son patrimoine.<br />

Deux facteurs seront alors essentiels :un bâtiment « vertueux »<br />

en termes énergétiques : configuration d’exploitation en occupation<br />

nominale, faibles ré-investissements nécessaires… ; et<br />

« vertueux » en terme de bien vivre : aucun matériau dangereux<br />

intégré,ventilation procurant confort aux occupants, satisfaction<br />

des occupants quant au « bien vivre » dans le bâtiment.<br />

En tant qu’occupant, l’entreprise a des enjeux globaux, d’ordre<br />

économiques par la maîtrise des charges d’exploitation (conforts<br />

d’été et d’hiver, choix des sources d’énergie) ; des enjeux sociaux<br />

par la qualité de vie procurée aux occupants : espace,<br />

confort, expositions aux polluants sont autant de facteurs de<br />

productivité et de limitation d’absentéisme des salariés (donc<br />

impacts économiques également).Le bien-être au travail (non<br />

seulement sous l’angle managérial) est un facteur clé de préservation<br />

de la paix sociale dans l’entreprise.<br />

Moins ou pas du tout soumises aux lois du marché<br />

et à la concurrence, les organisations publiques<br />

sont-elles plus engagées dans des démarches environnementales<br />

?<br />

Plus que la nature de l’organisation (privée ou publique), on<br />

constate que les démarches environnementales sont avant tout<br />

engagées dans des terreaux rendus favorables par des personnes<br />

sensibilisées et éveillées à la démarche.<br />

Certes les réglementations concernent souvent en premier lieu<br />

les établissements publics sensibles ou recevant du public,<br />

mais la rapidité du processus de mise en œuvre est parfois<br />

très décalée avec les volontés affichées d’intervention.Pour les<br />

entreprises privées, on constate des enjeux qui dépassent aujourd’hui<br />

ceux du « greenwashing ». Il s’agit pour elles d’affirmer<br />

et de prouver des facteurs différenciant à forte valeur ajoutée<br />

pour leurs clients et prescripteurs.<br />

La prise en compte environnementale est notamment considérée<br />

comme une diminution du facteur « risque d’exploitation »,<br />

et d’une prise en compte en amont par les décideurs de maîtrise<br />

de ce risque de rupture avec le marché.Le rapprochement entreprise-client<br />

au travers de l’environnement est encore flou, notamment<br />

en comparaison avec une Europe du Nord où la population<br />

semble plus mûre sur sa démarche. Les leviers des coûts<br />

d’exploitation et la qualité de vie sont vus avanttout comme des<br />

investissements possibles si un retour sur investissement est lui<br />

aussi possible à moyen terme. Une certaine défiance perdure<br />

dans des attitudes plus marquées vis-à-vis des engagements<br />

environnementaux « gratuits ».<br />

Selon vous, les réglementations européennes sontelles<br />

un frein à la compétitivité de nos entreprises ou<br />

au contraire un stimulant à l'innovation ?<br />

Nous agissons dans un contexte qui est avant tout en marge<br />

du réglementaire. Parce que la voie réglementaire est souvent<br />

trop généraliste bien que nécessaire comme ligne directrice.Les<br />

entreprises réellement engagées vont par ailleurs bien souvent<br />

au-delà des réglementations, car elles n’attendent pas d’agir<br />

sous contraintes et recherchent des facteurs différenciant avant<br />

tout.Aussi je dirais que la présence réglementaire est stimulante<br />

pour les « déjà bons élèves » et perçue comme une contrainte<br />

non tenable pour les autres.<br />

Les entreprises sont-elles aujourd'hui suffisamment<br />

conscientes de ces enjeux ou devez-vous encore<br />

convaincre, et quels sont alors vos arguments ?<br />

Pour compléter ce que je viens de dire, j’ajouterai que, pour<br />

convaincre des engagements nécessaires, il faut avant tout<br />

convaincre du bien-fondé de ce pari dans les valeurs et le métier<br />

de nos clients. On ne vend pas de « l’environnement », on vend<br />

une « prise en compte adaptée de l’environnement » dans le<br />

quotidien économique et social et la stratégie moyens termes de<br />

nos clients. Il faut donc avant tout comprendre leurs enjeux et y<br />

glisser les « éléments verts » nécessaires.<br />

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Octobre-Novembre-Décembre 2012 – N°<strong>628</strong>

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