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L'essentiel Prépas n° 61 - Juin 2022

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Laurent Champaney<br />

PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE DES GRANDES ÉCOLES (CGE)<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DES ARTS ET MÉTIERS<br />

« Les Grandes écoles ont la responsabilité de former<br />

les futurs cadres dirigeants qui porteront les évolutions »<br />

Président de la Conférence des grandes<br />

écoles (CGE) et directeur général<br />

d’Arts et métiers, Laurent Champaney<br />

entend bien peser avec sa conférence<br />

sur les débats à venir dans le prochain<br />

quinquennat. Climat, frais de scolarité,<br />

apprentissage lutte contre les violences<br />

sexuelles et sexistes (VSS), il nous livre<br />

le fruit de ses réflexions.<br />

Olivier Rollot : A chaque remaniement la<br />

question revient : l’enseignement supérieur<br />

conservera-t-il un ministre de plein exercice.<br />

C’est important pour la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE) ?<br />

Laurent Champaney : Nous défendons l’idée d’un<br />

ministère dédié à l’enseignement supérieur mais aussi<br />

à la recherche et à l’innovation comme c’est le cas<br />

aujourd’hui. Si on considère les défis qu’il faut relever<br />

pour la planète, il faut positionner la recherche comme<br />

un outil d’évolution indispensable. Les Grandes écoles<br />

ont la responsabilité de former les futurs cadres dirigeants<br />

qui porteront les évolutions.<br />

O. R : Justement les étudiants d’Agro<br />

ParisTech ont porté, pendant leur cérémonie<br />

de remise des diplômes, un discours contre<br />

le système. Leur appel à se détourner<br />

de jobs « destructeurs », auxquels<br />

« AgroParisTech forme chaque année des<br />

centaines d’ingénieurs », a eu beaucoup<br />

d’échos. Comment l’analysez-vous ?<br />

L. C : Ils ont tout à fait le droit de porter ce discours.<br />

Je comprends leur démarche personnelle. En revanche<br />

affirmer que les technologies et les start up sont des<br />

outils capitalistiques, que l’école les pousse à entrer<br />

dans des entreprises, est une attitude individualiste.<br />

S’ils veulent vraiment faire évoluer le système, ils devraient<br />

entrer dans ces entreprises dont ils dénoncent<br />

les agissements pour les réformer. Ce sont des jeunes<br />

dont l’Etat a financé la formation, qui ont choisi leur<br />

formation et qui ne se comporteraient pas comme<br />

cela s’ils étaient dans l’urgence sociale.<br />

O. R : Mais ce discours qui remet en cause<br />

l’enseignement reçu dans les Grandes<br />

écoles, notamment d’ingénieurs, vous<br />

l’entendez bien de plus en plus ?<br />

L. C : A une autre remise de diplômes, à l’Ensam d’Angers,<br />

j’ai entendu un autre discours de la part d’autres<br />

étudiants ingénieurs. Ceux-là sont aussi conscients<br />

de leurs responsabilités, ils s’interrogent également<br />

sur leur formation mais ne la rejettent pas en bloc.<br />

Ensuite il faut faire la différence entre ceux qui veulent<br />

s’impliquer activement et ceux qui préfèrent rester<br />

dans le champ du conseil.<br />

Nous sommes sur le fil sur ces questions environnementales<br />

avec des étudiants qui demandent plus de<br />

cours sur le enjeux climatiques, les nouveaux modèles<br />

de production ou encore l’économie circulaire et des<br />

entreprises qui restent d’abord focalisées sur des<br />

questions très techniques. Ce qui donne parfois l’impression<br />

que les écoles de s’intéressent pas au sujet<br />

alors qu’elles sont volontaristes en signant les Accords<br />

de Grenoble, en suivant la Cop 2 ou encore en adoptant<br />

les référentiels DD&RS.<br />

Arts et Métiers<br />

« Rebelles » de<br />

Agro ParisTech : le<br />

débat continue<br />

« Appel à déserter » : des<br />

étudiants d’AgroParisTech ont<br />

tenu le 30 avril un discours<br />

de rupture avec le capitalisme<br />

en pleine cérémonie des<br />

diplômes (sur YouTube où<br />

la vidéo a déjà été plus de<br />

800 000 fois). Largement<br />

repris la semaine dernière<br />

par les grands médias (Le<br />

Monde, France Inter, etc.)<br />

leur appel à se détourner<br />

de jobs « destructeurs »,<br />

auxquels « AgroParisTech<br />

forme chaque année des<br />

centaines d’ingénieurs », a eu<br />

beaucoup d’échos. Dans un<br />

entretien aux Echos Start le<br />

directeur général de l’école,<br />

Laurent Buisson, regrette<br />

« le côté excessif et radical<br />

du discours. Je crains que<br />

durant la formation qu›ils<br />

ont suivie, ils aient davantage<br />

retenu la partie purement<br />

analytique du métier<br />

d›ingénieur que sa dimension<br />

relevant de la conception,<br />

de la co-construction et de<br />

l›imagination de solutions.<br />

Le fait que cette promotion<br />

ait connu le confinement<br />

n›a sans doute pas aidé à<br />

s›approprier cette dimension.<br />

Par conséquent, cela donne<br />

un discours un peu fataliste,<br />

qui apparaît vite agressif et<br />

qui est également injuste ».<br />

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