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L'essentiel Prépas n° 61 - Juin 2022

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Toutes à l’école<br />

souffert de la dictature khmer rouge<br />

et qui doit reconstituer ses élite, elle<br />

sent qu’elle peut aller plus loin. C’est<br />

décidé : elle va créer une école pour<br />

que les femmes jouent tout leur rôle<br />

dans cette nouvelle société qui se<br />

bâtit. Dans son livre elle raconte :<br />

« Me sont revenus en mémoire tous<br />

les reportages que j’ai publiés sur la<br />

triste condition des filles en Inde, en<br />

Afghanistan, dans tant de pays. Je<br />

vais monter une école pour les filles<br />

(…) Sauver une fillette en l’instruisant,<br />

c’est sauver la génération suivante car,<br />

une fois mère, elle saura transmettre<br />

le meilleur à ses enfants ».<br />

C’est décidé : elle va éduquer des<br />

petits filles avec comme seule<br />

condition préalable d’être issues d’un<br />

milieu particulièrement défavorisé<br />

dans une école qui prendra le nom de<br />

Happy Chandara : « Je suis sûre que si<br />

chaque capitale des pays émergents<br />

comptait plusieurs pépinières telles<br />

que la future Happy Chandara, ce<br />

seraient demain des bataillons de<br />

milliers de femmes qui participeraient<br />

à faire bouger les lignes ».<br />

TROUVER DES FONDS<br />

Grâce à une amie cambodgienne,<br />

Tina Kieffer trouve un terrain est<br />

disponible à une quinzaine de<br />

kilomètres de Phnom Penh. Après<br />

avoir obtenu le statut d’ONG pour<br />

son association, c’est là qu’elle va<br />

construire son école. Mais encore<br />

lui faut-il des financements. C’est à<br />

Paris qu’elle les trouvera. Auprès de<br />

ses équipes de Marie-Claire, elle teste<br />

l’idée de lancer une campagne dans<br />

le journal en faveur de l’éducation<br />

des filles afin de financer de premier<br />

bâtiment. L’enthousiasme est là.<br />

Lancée en mars 2006, ce sera la<br />

campagne « La rose Marie-Claire »,<br />

des roses vendues en soutien à la<br />

cause des filles, relayée par des<br />

médias qu’elle connait bien pour<br />

avoir notamment animé le talk-show<br />

vedette de TF1« J’y crois, j’y crois<br />

pas », pendant plusieurs années.<br />

Une première campagne au succès<br />

tel qu’elle sera organisée pendant<br />

dix ans. « Le rythme s’emballe, les<br />

partenaires se multiplient, L’Oréal<br />

nous apporte son soutien. C’est<br />

l’euphorie. Nous ne nous doutons pas<br />

que l’école Happy Chandara exigera<br />

en grandissant des financements si<br />

lourds que ma future équipe de levée<br />

de fonds et moi mordrons souvent la<br />

poussière », se souvient Tina Kieffer,<br />

soutenue à l’époque et depuis par des<br />

personnalités comme Monica Bellucci,<br />

Claire Chazal, Isabelle Adjani, Laetitia<br />

Casta… puis de nouvelle comme Anne-<br />

Claire Coudray, Chantal Thomass ou<br />

encore Michel Drucker.<br />

2006 : L’ÉCOLE OUVRE SES<br />

PORTES<br />

Repartie au Cambodge Tina Kieffer y<br />

voit son rêve commencer à prendre<br />

jour en mars 2006. Depuis un mois<br />

le chef du district visite les familles<br />

et précise qu’y « seront admises les<br />

filles entre six et sept ans, dont le<br />

revenu familial n’excède pas 50 dollars<br />

par mois, habitant à cinq kilomètres<br />

de l’école ». En novembre aura lieu<br />

la première rentrée avec 74 élèves<br />

qui obtiendront toutes leur bac<br />

cambodgien douze ans plus tard.<br />

Aujourd’hui l’école compte 1 600<br />

élèves.<br />

Un succès que Tina Kieffer va<br />

rendre possible en se consacrant<br />

entièrement à son école. En 2010 elle<br />

quitte la direction de Marie-Claire et<br />

la vie ébouriffante d’une journaliste<br />

vedette pour aller vivre au Cambodge.<br />

Elle va y passer deux ans avec ses<br />

deux plus jeunes enfants et bien sûr<br />

la troisième, la petite Théa qui a donné<br />

son nom à son école : « J’emménage<br />

à Phnom Penh dans une maison<br />

un peu déglinguée. La vie y est<br />

très agréable au milieu d’un peuple<br />

cambodgien qui représente à la fois<br />

le pire, la dictature khmer rouge, et<br />

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