Le bénévolat-volontariat : quelles évolutions - Région Limousin

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL
tâches. Trouver le coût de remplacement adéquat exige de déterminer quels sont
les travailleurs rémunérés qui représentent les substituts les plus parfaits au
travail bénévole. L’INSEE avance avec prudence que la valeur monétaire imputée
au travail bénévole pourrait se situer dans une fourchette de 12 à 17 milliards
d’euros, soit entre 0,75 % et 1 % du PIB.
La mesure de l’activité bénévole consiste donc à évaluer l’investissement en
capital social et économique consenti par les membres d’une société. Quelles
que soient ses limites, cette méthode d’appréciation laisse entendre que les
bénévoles sont aussi productifs que les travailleurs rémunérés.
II.2.1.2 La place du bénévolat dans l’économie sociale et
solidaire (ESS)
Fondements et défis de l’économie sociale et solidaire
C’est à la fin du XIX e siècle, sous l’influence de plusieurs courants humanistes,
que l’économie sociale apparaît en réponse aux disparités sociales qui
accompagnent la révolution industrielle. De nouvelles structures économiques
sont alors définies par les associations, les mutuelles et les coopératives. Il faudra
cependant attendre, 1981 pour que l’économie sociale soit officiellement
reconnue par décret, et mars 2000 pour qu’un Secrétariat d’Etat à l’Economie
Solidaire soit créé.
Au-delà de la diversité des statuts juridiques, d’activités et d’emplois, les acteurs
de l’économie sociale et solidaire se reconnaissent dans des références
historiques communes et des valeurs partagées : la liberté d’adhésion, la gestion
démocratique, le bénévolat des administrateurs et le but non lucratif.
L’économie sociale et solidaire renvoie aujourd’hui à une manière différente
d’entreprendre. Elle vise à promouvoir des formes d’entreprises qui privilégient le
service rendu plutôt que la rémunération du capital et la recherche du profit. En
ce sens, elle ambitionne de "remettre l’Homme au coeur de l’organisation
économique".
Aujourd’hui, 31 millions de Français sont protégés par des mutuelles de santé et
3 millions sont sociétaires de coopératives. Cependant, malgré le poids de ces
chiffres, peu nombreux sont ceux qui ont conscience de participer à une
conception et une gestion économique différente en dehors des "membres actifs"
et des "sympathisants". L’un des défis de l’économie sociale et solidaire vise
justement à développer et à renforcer cette conscience économique différente
qui privilégie le service rendu plutôt que la distribution des profits.
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