30.01.2013 Views

Télécharger - Paris Normandie

Télécharger - Paris Normandie

Télécharger - Paris Normandie

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

AGROALIMENTAIRE<br />

I<br />

maginons un saucisson de qualité,<br />

dont la viande aurait legoût duterroir<br />

et du savoir-faireréunis. Un produitqui<br />

se laisserait regarder, sentir et savourer.<br />

Ce trésor-là ne connaîtrait pas de récession<br />

!C’est lasituation que connaissent<br />

“LesRoches-Blanches” dont le Saucisson<br />

du marin estlastardevingtvariétésmarquées<br />

du sceau d’une tradition familiale<br />

qui trouveses racinesdès 1900.<br />

Si lesgrands-parents d’YvanMaladain, aujourd’hui<br />

P.-D.G. de l‘entreprise, n’ont pas<br />

inventé les recettes, ils savaient déjà<br />

conserver les porcs qu’ils abattaient. Àla<br />

fin de la Seconde GuerreMondiale,leur fils<br />

perpétua la tradition en installant àFécamp<br />

une entreprise de salaisons fournissant<br />

aux marins de Terre-Neuve la<br />

nourrituredestinée àles rassasier àbord.<br />

“Ils embarquaient la viande, salée au sel<br />

sec, dans des caisses de bois, et elle s’affinait<br />

pendant la campagne de pêche qui<br />

duraittrois”,raconte Yvan Malandain.<br />

Des porcs élevés en liberté,<br />

gage de qualité<br />

Entrédans le métier dans lesannées 60,il<br />

en aappris les rudiments, de14à20ans,<br />

avant quelabaisse de l’activitédepêche et<br />

les quotas ne le contraignent àsediversifier.<br />

Ainsi débuta laproduction de saucissons<br />

: “desproduitstrèshaut de gamme” ,<br />

vendus dans les épiceries fines, puis dans<br />

20<br />

ENTREPRISES<br />

2009<br />

L’atelierdefabrication<br />

dessaucissons, àCany-Barville.<br />

la grande distribution qui commençait<br />

alorsàsedévelopper.Aujourd’hui,l’entreprise<br />

est installée àCany-Barville, “mais<br />

on aconservéles mêmes procédés.Quand<br />

on me disaitque c’étaitunproduit mort,je<br />

n’y ai jamaiscru.” Et face “aux multinationales”<br />

qui produisent 80.000 des 100.000<br />

tonnes représentant le marché français,<br />

Yvan Malandain estfier d’avoir perpétué la<br />

tradition. “De la viande, du sel et des<br />

épices et du temps pour donner le goûtau<br />

produit.Comme un fromage !”<br />

“Les Roches-Blanches” travaillent avec de<br />

petits producteurs deBasse et Haute-<strong>Normandie</strong><br />

dont ils achètentles porcs,élevésen<br />

liberté. Mais, aujourd’hui,afin de maintenir<br />

une égalequalité et “d’entrer dans le cadre<br />

du développement durable”, l’entreprise a<br />

décidé d’acheter des terres et d’élever ses<br />

bêtes. Ellesedonne “10ans pour êtreautonome,<br />

et 5ans seulement pour atteindre<br />

50 %delaproduction. Les petits producteurssont<br />

tributairesdelagrande distribution.<br />

Nous, on a besoin du porc entier,<br />

qualitatif et pas industriel. Onsait qu’on<br />

auradeplus en plus de mal àentrouver”.<br />

La crise n’impacte pas l’entreprise normande<br />

“car nous fabriquons un produitplaisiraveclequel<br />

on ne peut pas décevoir”,<br />

explique Yvan Malandain. À64ans, il est<br />

toujours aux commandes des “Roches-<br />

Blanches”, mais il n’estpas inquiet:la tradition<br />

familiale vaseperpétuer, puisque<br />

deux de ses cinq enfants travaillent àses<br />

Maître es-saucisson<br />

Même en temps de crise, on n’est pas prêt àsepriver tout.<br />

Le produit de qualité en est un savoureux exemple :lesaucisson des Roches-Blanches<br />

n’en finit plus de franchir les frontières et de traverser les mers.<br />

Pour garantir la qualité de ses produits, l’entreprise s’apprête àélever ses propres porcs.<br />

côtés. Il sait aussi queses produits de qualiténeseraient<br />

riensanslepersonnel, dont<br />

l’apprentissage et la motivation valent tous<br />

lesdiplômes du monde. “Laforce d’une entreprise,<br />

c’estl’équipe, pas son dirigeant!”<br />

répète-t-’il “passon dirigeant”.<br />

PascaleTessier<br />

Àbord du “Vendée Globe”<br />

•Dans les années 1965-1970, la France comptait<br />

300 fabricants de saucisson. Ils ne sont<br />

plus que 10 aujourd’hui.<br />

•L’entreprise,aux capitaux familiaux, emploie<br />

60 personnes de la région.<br />

•LeSaucisson du mari est fait de viande de<br />

porc, non broyée, juste séchée. Lenavigateur<br />

Thierry Duboisl’a emporté sur l’unede<br />

ses courses et lors dudernier “Vendée<br />

Globe”, le produit phare des “Roches-<br />

Blanches” était àborddeplusieurs bateaux.<br />

•Les produits des “Roches-Blanches” sont<br />

vendus dans les épiceries fines (Hédiard,<br />

Fauchon, Lafayette Gourmet, …) qui assurent<br />

50 %deson chiffred’affaires, et dans<br />

la plupart des enseignes de la grande distribution,<br />

pour les 50 %restants.<br />

•Ils traversent aussi les frontières et sont appréciés<br />

enGrande-Bretagne, Belgique, Italie,<br />

Suisse,Espagne et en Russie.<br />

•Lors dudernier Salon de l’Agriculture, 50<br />

à60kgdesaucisson de Cany-Barville<br />

étaient dégustés chaque jour.<br />

D.R.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!