Art et Cognition - Dana Foundation

ut de déterminer si un soutien ciblé était susceptible d’amener des
enfants dyslexiques à lire en utilisant leur cerveau d’une façon se rapprochant
davantage de celle des autres enfants. Bennett A. Shaywitz et ses
collègues de la Yale University ont publié dans le numéro de mai de Biological
Psychiatry un article selon lequel le programme intensif de soutien
phonologique auquel ils avaient soumis des enfants avait permis une amélioration
des facultés de lecture plus nette que les programmes d’aide à la
lecture classiquement utilisés par les écoles et qu’il en était résulté, de surcroît,
un recâblage permanent du cerveau, se traduisant par des patterns
d’activation ressemblant davantage à ceux du lecteur type 16 .
En 2004, une équipe a utilisé l’IRMf dans le but de déterminer
si un soutien ciblé était susceptible d’amener des enfants
dyslexiques à lire en utilisant leur cerveau d’une façon se rapprochant
davantage de celle des autres enfants.
Leur étude portait sur 77 enfants (49 dyslexiques et 28 lecteurs types) âgés
de 6 à 9 ans. Trente-sept enfants dyslexiques participèrent à un programme
de soutien intensif mettant l’accent sur la reconnaissance des
phonèmes, c’est-à-dire des sons tels que «ba» et «pa», qui sont essentiels
à l’acquisition du langage et de la lecture, 12 autres à un programme
d’aide classique, tel que l’utilisent les écoles, combinant des
ressources comme l’enseignement spécialisé, l’enseignement individuel
et le travail sur la parole et le langage. Un troisième groupe, composé
de lecteurs types, servit de témoin. Tous les enfants subirent, avant et
tout de suite après avoir suivi le programme, un examen IRMf devant
permettre de déterminer les régions du cerveau qu’activait la lecture
par les enfants de lettres apparaissant sur un écran d’ordinateur. Plusieurs
autres tests standard servirent en outre à évaluer les facultés de lecture
des enfants.
Au bout des douze mois de l’expérience, la lecture, même s’ils ne lisaient
pas encore aussi bien que les autres, s’était significativement améliorée
chez les enfants ayant suivi le programme de soutien phonologique, alors
que l’on notait chez ceux du groupe de soutien scolaire classique une
légère détérioration. Les examens IRMf firent apparaître une activation
accrue des régions du cerveau gauche, normalement associées aux facultés
langagières et à la lecture, et ce chez les lecteurs types comme chez les
enfants du groupe de soutien phonologique, qui, avant ce soutien, compensaient
les insuffisances du cerveau gauche en mobilisant davantage les
structures du cerveau droit. 19
Les pathologies apparaissant durant l’enfance