Art et Cognition - Dana Foundation
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Peut-être la méthode décrite par l’équipe de Stasia Anderson perm<strong>et</strong>trat-elle<br />
d’observer aussi des processus autoimmuns autres que ceux de la<br />
sclérose en plaques <strong>et</strong> même d’apprécier <strong>et</strong> – pourquoi pas? – d’optimiser<br />
les eff<strong>et</strong>s des thérapies, encore expérimentales, d’immunomodulation.<br />
L’encéphalomyélite autoimmune expérimentale a également été utilisée<br />
par un groupe de chercheurs de la Guy’s, King’s & St.Thomas’ School of<br />
Medicine, à Londres 51 . Ayant à leur tête Kenn<strong>et</strong>h Smith, ces chercheurs<br />
désiraient étudier l’eff<strong>et</strong> qu’exerce sur la dégénérescence des axones un<br />
bloquant partiel du canal sodique appelé flécaïnide. Jusqu’ici, la recherche<br />
sur la sclérose en plaques s’était surtout concentrée sur la démyélinisation,<br />
terme désignant la destruction progressive du tissu myélinique qui<br />
entoure de sa gaine protectrice les axones (prolongements par lesquels le<br />
neurone s’articule avec les neurones voisins). Or on sait maintenant que<br />
les axones eux-mêmes peuvent être détruits <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te destruction<br />
contribue aux déficits fonctionnels irréversibles observés dans les formes<br />
progressives de la maladie.<br />
On ignore les causes de la dégénérescence des axones, mais les chercheurs<br />
avaient pris pour hypothèse qu’un blocage partiel des canaux<br />
sodiques, grâce auxquels s’élabore l’influx nerveux, pourrait aider à la<br />
combattre. Les résultats leur ont donné raison. Les pourcentages d’axones<br />
survivants furent effectivement beaucoup plus élevés chez les animaux<br />
traités par la flécaïnide (83 à 98 %) que chez les animaux témoins (62 %). Il<br />
semblerait donc, au vu de ces résultats, que la flécaïnide <strong>et</strong> les agents similaires<br />
soient en mesure de protéger les axones dans la sclérose en plaques<br />
de même que dans d’autres troubles neuroinflammatoires.<br />
Plusieurs autres médications se sont montrées prom<strong>et</strong>teuses dans le traitement<br />
de la sclérose en plaques. Par exemple le daclizumab, substance<br />
utilisée pour empêcher les réactions de rej<strong>et</strong> après des transplantations<br />
d’organe. Bibiana Bielekova <strong>et</strong> ses collègues des NIH ont rapporté dans le<br />
numéro de juin des Proceedings of the National Academy of Sciences<br />
qu’elle avait permis de réduire de près de 80 % l’activité inflammatoire chez<br />
des patients n’ayant pas répondu aux interférons bêta, traitement standard<br />
de la sclérose en plaques, <strong>et</strong> qu’elle avait été bien tolérée 52 .<br />
Aucune des nombreuses tentatives visant à contenir la sclérose en plaques<br />
actuellement en cours n’est complètement efficace <strong>et</strong> l’on ne voit toujours<br />
pas se dessiner à l’horizon de traitement curatif. D’où l’importance des 47<br />
Les maladies neuroimmunologiques