Art et Cognition - Dana Foundation

humaines un ARN double brin (dsRNA) d’un genre inhabituel. Lorsqu’il
s’attache à la protéine NRSF/REST, grâce à laquelle les gènes neuronaux
sont uniquement exprimés par les neurones et réduits au silence dans les
autres types de cellules immatures, cela a pour effet de lever le frein qui
empêchait l’expression des gènes, et les cellules immatures se muent alors
en neurones parfaitement fonctionnels. Ce qui distingue cet ARN double
brin de ceux que l’on connaît depuis quelque temps déjà est qu’il guide le
développement de la cellule en s’attachant à une protéine et non pas,
comme les autres, à une séquence d’ADN. Cette découverte pourrait
donc bouleverser les méthodes qu’utilisent les scientifiques travaillant sur
les cellules souches 97 .
Les cellules souches embryonnaires favorisent
la régénération tissulaire
Prometteuses aussi, mais plus controversées, les cellules souches
embryonnaires continuent de faire la preuve de leur valeur. Dans le
numéro de Science du 8 octobre, Robert Benezra et une équipe du Memorial
Sloan-Kettering Cancer Center et de la Cornell University ont montré
qu’elles étaient non seulement capables de reconstituer des populations
de cellules décimées par des maladies, mais qu’elles sécrètent, de surcroît,
des substances proches de certains types de médicaments, qui favorisent
la régénération des tissus. Travaillant avec un élevage de souris spécialement
produit pour cette expérience, ces chercheurs ont injecté des cellules
souches embryonnaires à des femelles non encore fécondées; les
petits qu’elles eurent ensuite, qui, sans les greffes de cellules souches,
seraient morts avant la naissance de malformations cardiaques incompatibles
avec la vie, sont nés avec des cœurs fonctionnant normalement. On
sait que les cellules souches embryonnaires ne traversent pas le placenta
et les chercheurs ont pu établir que la régénération du tissu cardiaque dont
avaient bénéficié les souriceaux avait été stimulée par le facteur de croissance
insulin-like et un deuxième agent, appelé WNT5a 98 . Bien qu’il ne
soit pas question de neurones dans ce travail, il est à rapprocher d’une
étude de John Gearhart et de ses collègues de la Johns Hopkins University.
Publiée en 2003, elle montrait que des cellules souches embryonnaires
avaient déjà produit des facteurs de croissance ayant permis à des rats
paralysés à la suite de lésions expérimentales de certains neurones
moteurs de bénéficier d’une récupération plus complète 99 . On voit, à travers
ces études, que les cellules souches embryonnaires possèdent un
potentiel thérapeutique grandissant, notamment en ce qui concerne les
pathologies cérébrales. 83
Cellules souches et neurogenèse