Art et Cognition - Dana Foundation

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d’une certaine efficacité chez les patients accusant des troubles cognitifs
légers (mild cognitive impairment, MCI) 104 , c’est-à-dire des patients dont
la mémoire est atteinte et qui, bien que jouissant sinon d’une bonne
santé, développent la maladie dans une proportion inhabituellement élevée
de cas 104 .
La population de cet essai était constituée de 769 patients, qui reçurent
soit le médicament soit un placebo. Durant chacune des trois années que
dura l’étude, la maladie atteignit son plein développement chez 13% des
participants, contre un taux de 1 à 2 % dans la population générale. Durant
les dix-huit premiers mois, la progression fut toutefois plus lente chez
les patients sous donépézil que dans le groupe placebo. Arrivé au vingtquatrième
mois, toutefois, le pourcentage de patients présentant la totalité
des symptômes était le même dans les deux groupes.
On ne sait donc toujours pas, après cette étude, si les bénéfices initiaux
du donépézil résistent ou non à la progression de la maladie. On ignore
toujours, autrement dit, si les patients qui semblaient retirer un certain
bénéfice du donépézil en début de traitement, mais chez qui la maladie se
développa pleinement par la suite, conservent un certain bénéfice après
trente-six mois de thérapie ou si le déclin cognitif est aussi marqué chez
eux que chez les patients qui n’ont jamais pris le médicament et qui ont
développé plus rapidement la maladie.
Devant les résultats contradictoires et quelque peu incomplets de ces
études (le dépouillement des données n’est pas encore terminé et pourrait
encore apporter des précisions intéressantes), les chercheurs pensent
qu’il conviendrait, pour être fixés sur l’efficacité que les inhibiteurs de la
cholinestérase peuvent avoir dans le traitement de la maladie d’Alzheimer,
de procéder à des études randomisées, contrôlées contre placebo, portant
sur des populations importantes de patients.
Les estrogènes toujours d’actualité
Plusieurs études épidémiologiques, c’est-à-dire des études qui testent
l’effet d’un médicament sur une population donnée, mais sans contrôle de
qui prend la substance active et qui un placebo, ont attribué aux suppléments
d’estrogènes le pouvoir d’abaisser le risque qu’ont les femmes de
développer la maladie d’Alzheimer 105 . Les observations de la recherche
fondamentale, selon lesquelles les estrogènes contribuent au renforcement
des connexions interneuronales, corroborent cette vue des choses.