Taifas Literary Magazine no. 5, November, 2020
Taifas Literary Magazine no. 5, November, 2020 - ISSN 2458-0198 ISSN-L 2458-0198 Founded in Constanţa, June 2020 The magazine appears in Romania editorial office Founding President Lenuș Lungu Director: Lenuș Lungu, Ioan Muntean Deputy Director: Paul Rotaru Technical Editor Ioan Muntean Covers Ioan Muntean Editor-in-Chief: Ion Cuzuioc Deputy Editor: Stefano Capasso Editorial Secretary: Anna Maria Sprzęczka Editors: Vasile Vulpaşu, Anna Maria Sprzęczka, Pietro Napoli, Myriam Ghezaïl Ben Brahim, Zoran Radosavljevic, Suzana Sojtari Iwan Dartha, Auwal Ahmed Ibrahim, Destiny M O Chijioke, Nikola Orbach Özgenç
Taifas Literary Magazine no. 5, November, 2020 - ISSN 2458-0198 ISSN-L 2458-0198
Founded in Constanţa, June 2020
The magazine appears in Romania
editorial office
Founding President Lenuș Lungu
Director: Lenuș Lungu, Ioan Muntean
Deputy Director: Paul Rotaru
Technical Editor Ioan Muntean
Covers Ioan Muntean
Editor-in-Chief: Ion Cuzuioc
Deputy Editor: Stefano Capasso
Editorial Secretary: Anna Maria Sprzęczka
Editors: Vasile Vulpaşu, Anna Maria Sprzęczka, Pietro Napoli, Myriam Ghezaïl Ben Brahim, Zoran Radosavljevic, Suzana Sojtari
Iwan Dartha, Auwal Ahmed Ibrahim, Destiny M O Chijioke, Nikola Orbach Özgenç
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Taifas Literary Magazine no. no. 5, November, 2020
La maison continuait à trembler. Les coups
frappaient partout, on avait l’impression que
la maison post-allemande, solide, bâtie avec
des briques rouges, sans crêpi allait tomber en
mille pièces.
Il ne se rappela pas combien de temps cela
avait duré, car il perdit conscience. Quand il se
réveilla, il faisait déjà assez clair. Il fut surpris
par le silence absolu et la douleur. Une douleur
monstrueuse aux deux mains. Il sut qu’il avait
les os rompus, ne pouvant les bouger. Il tourna
la tête et regarda sa femme du coin de l’œil. A
ce moment, il commença à crier affreusement,
terriblement, douloureusement.
Celle-ci était couchée à
côté de lui, couverte de
sang avec une grande
plaie au cou, la gorge
tranchée. Elle était morte
et silencieuse. Lui, ne
savait pas comment cela
s’était passé. Il était
vivant mais mutilé ne
pouvant même pas
remuer les doigts des
mains. Une peur
indescriptible lui écrasait
la poitrine.
Il ne se rappelait pas comment il était sorti
à grand peine du lit, comment il était parvenu
chez les voisins. Il ne se rappelait rien. Il se
souvenait seulement de sons étranges,
inquiétants dans la chambre sombre, des
fracas, des coups aux murs et aux meubles et
enfin cette image cauchemardesque de sa
femme avec la gorge tranchée.
Il se fit soigner pendant longtemps par un
aide médecin qui, par miracle est venu ici de
Zytomierz aux environs de Wroclaw, au lieu
d’aller en Sibérie ou au Kazachstan.
Seulement, celui-ci n’y connaissait pas grandchose.
Les os de ses mains se sont mal
year I, no. 5, 2020, November
resoudés, il s’en servait difficilement.
Depuis cette nuit, il dormait toujours avec
la lumière allumée, comme ci la lumière aurait
pu le sauver et sa femme.
* * *
Cette histoire a eu lieu peu après la fin de la
deuxième guerre mondiale, tout près de
Wroclaw. Personne ne s’est jamais intéressé à
résoudre cette énigme intrigante et macabre.
La Milice et les Services de Sécurité avaient
d’autres problèmes en tête. Les officiels locaux
ne voulaient même pas écouter l’histoire de
l’homme mutilé. Sa femme a été enterrée par
les voisins, sans prêtre,
car il n’y en avait pas
encore dans ces environs.
Le héros de notre
histoire, après s’être
rétabli, est parti pour la
Pologne Centrale, il
n’entretenait plus de
contacts avec ses anciens
voisins, pour quelles
raisons ?
Personne n’a jamais
relaté son histoire,
seulement moi et cela, bien des années après
la mort du héros. Au récit de cette histoire, il
était excité comme si ce malheur datait d’hier.
Je regrette de ne pas l’avoir interrogé plus
précisément, mais je ne pouvais pas supposer
que je décrirais un jour ce que j’avais entendu
de sa part.
Aujourd’hui, il est trop tard. Cet homme est
mort vers la fin des années quatre-vingt.
Et moi, je ne me rappelle plus comment il
s’appelait. Je me souviens seulement de son
prénom : Stanislas. Mais combien y avait-il de
Stanislas à cette époque ? …
Traduit par Paweł Czerwiński
ISSN 2458-0198 – ISSN-L 2458-0198