Rotary Magazin 01/2024
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THÈME DU MOIS – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – JANVIER <strong>2024</strong><br />
ÉTUDE<br />
ZOOM SUR UNE SUISSE QUI<br />
26<br />
Trois millions de bénévoles en Suisse s’impliquent en moyenne<br />
quatre heures par semaine pour la société, notamment les personnes<br />
à partir de 55 ans. Cet engagement représente une ressource<br />
indispensable pour la vie en communauté et la société.<br />
Issu d’une longue tradition en Suisse, le<br />
travail bénévole présente une valeur inestimable<br />
pour la société suisse. Quantité de<br />
tâches de service public, mais aussi la plupart<br />
des activités des associations et autres<br />
organisations non gouvernementales, ainsi<br />
que la plupart des services d’aide et d’assistance<br />
dans le domaine social, seraient<br />
impensables sans les bénévoles. «Le travail<br />
bénévole est, à juste titre, considéré comme<br />
une ressource indispensable pour la vie<br />
en communauté et la société», constatent<br />
Markus Lamprecht, Adrian Fischer et Hanspeter<br />
Stamm, auteurs de l’«Observatoire du<br />
bénévolat en Suisse 2020»*. C’est précisément<br />
en raison de la grande importance du<br />
bénévolat que l’on craint souvent que le<br />
travail bénévole ne s’érode et ne décline.<br />
La publication cite l’une des voix principales<br />
de cette vision pessimiste, le sociologue<br />
américain Robert Putnam. Dans son livre<br />
«Bowling Alone», il déplore l’affaiblissement<br />
des liens sociaux et le déclin du bénévolat<br />
dans la société américaine. Parmi les<br />
causes, Putnam cite le manque de temps et<br />
d’argent dans une société de plus en plus<br />
obnubilée par la réussite et la performance,<br />
l’urbanisation progressive, les longs trajets<br />
domicile-travail, mais aussi la télévision ainsi<br />
que les appareils et médias électroniques.<br />
APRÈS LE RECUL,<br />
LA STABILITÉ<br />
Est-ce que cette vision pessimiste vaut également<br />
pour la Suisse? La comparaison de<br />
chiffres montre en effet qu’au fil du temps,<br />
le travail bénévole a diminué en Suisse. Plus<br />
précisément, le bénévolat formel a régulièrement<br />
reculé entre 1997 et 2<strong>01</strong>3 de 27 à<br />
20 pourcents, tandis que le recul a été<br />
encore plus marqué pour le bénévolat<br />
informel qui a diminué de 30 à 18 pourcents.<br />
La bonne nouvelle est que, depuis,<br />
le taux d’engagement reste stable. Les<br />
auteurs de l’Observatoire constatent en<br />
effet «qu’on n’observe pas un déclin général<br />
du bénévolat en Suisse». La population<br />
suisse fait donc toujours preuve d’un très<br />
fort engagement: 39 % des Suisses âgés de<br />
15 ans et plus ont une activité formelle<br />
au sein d’associations ou d’organisations;<br />
46 % accomplissent un travail bénévole in -<br />
formel en prodiguant des soins ou un<br />
accompagnement à des personnes hors<br />
du cadre d’associations ou d’organisations,<br />
en apportant leur aide à d’autres, ou en<br />
donnant des coups de main dans le cadre<br />
de manifestations ou d’événements. Une<br />
autre forme de bénévolat est le don: 71 %<br />
de la population suisse donnent de l’argent,<br />
7 % donnent leur sang.<br />
LES HOMMES<br />
ET LES FEMMES<br />
La plupart des personnes s’engagent bénévolement<br />
dans des associations sportives,<br />
des associations culturelles ou des associations<br />
de loisirs, de jeux et de hobby. La part<br />
d’hommes et de femmes faisant du bénévolat<br />
est similaire dans les associations<br />
culturelles, les organisations de jeunesse,<br />
les organisations de défense des droits<br />
humains et les groupes d’entraide.<br />
Néanmoins, les femmes bénévoles<br />
sont surreprésentées dans les organisations<br />
LA VALEUR DU SERVICE ROTARIEN: 850 MILLIONS DE DOLLARS PAR AN<br />
Le fait que les membres du <strong>Rotary</strong><br />
consacrent beaucoup d’heures au bé -<br />
névolat ne devrait pas surprendre les<br />
personnes qui connaissent bien l’organisation.<br />
Mais un nouveau rapport<br />
publié récemment par l’université Johns<br />
Hopkins donne une idée précise de leur<br />
impact. Le rapport spécial, préparé pour<br />
le <strong>Rotary</strong> International par le Johns<br />
Hopkins Center for Civil Society Studies<br />
a révélé que les membres du <strong>Rotary</strong> ont<br />
fait au total 5.8 millions d’heures de<br />
bénévolat sur une période de quatre<br />
semaines. En extrapolant ces résultats<br />
sur une année entière, le rapport donne<br />
une estimation prudente de près de 47<br />
millions d’heures de bénévolat réalisées<br />
par les membres du <strong>Rotary</strong> au cours<br />
d’une année typique. Le rapport analyse<br />
ensuite l’impact économique de toutes<br />
ces heures et estime leur valeur à 850<br />
millions de dollars par an, si les collectivités<br />
devaient payer pour les services<br />
fournis par les bénévoles du <strong>Rotary</strong>.<br />
Le <strong>Rotary</strong>, avec l’aide de l’université<br />
Johns Hopkins, est la première organisation<br />
internationale à effectuer une analyse<br />
empirique de l’impact de son action<br />
bénévole en utilisant une définition<br />
internationalement reconnue. Les<br />
auteurs du rapport notent également<br />
dans leur conclusion que l’analyse a, à<br />
chaque fois, choisi les estimations les<br />
plus prudentes.<br />
«La leçon tirée de ce rapport est<br />
claire: le bénévolat n’est pas seulement<br />
un moyen de se sentir bien dans sa<br />
peau – c’est peut-être l’un des moyens<br />
les plus puissants et les plus satisfaisants<br />
d’atteindre les ambitieux objectifs de<br />
développement durable des Nations<br />
Unies», déclare Lester M. Salamon,<br />
directeur du Johns Hopkins University<br />
Center for Civil Studies. John Hewko,<br />
PDG et secrétaire général du <strong>Rotary</strong>,<br />
déclare quant à lui: «Ce n’est que le<br />
début de l’utilisation des outils de<br />
mesure les plus innovants pour saisir et<br />
améliorer notre impact. En comprenant<br />
mieux les vastes contributions du travail<br />
bénévole, nous pouvons mobiliser cette<br />
ressource remarquable, mais souvent<br />
sous-estimée, pour améliorer le monde<br />
et prospérer dans les années à venir.»