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Bulletin des médecins suisses 44/2013 - Schweizerische Ärztezeitung

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BuchbesprechungenNotes de lectureHORIZONTEHORIZONSUne publication stimulante du groupe «Doctors and Death Lausanne»Se confronter à la mort et l’apprivoiserJean Martin«Doctors & Death» est un programme de SWIMSA(association <strong>des</strong> étudiants en médecine de Suisse),s’intéressant à ce qui se passe autour de la mort dansle monde de la santé. «Nous commençons nos étu<strong>des</strong>,dit leur site Web, par l’anatomie sur <strong>des</strong> cadavres, cequi ne laisse personne indifférent. Les étudiants sontensuite confrontés à la vie en clinique, avec les pronosticssombres, les accidents, les colloques en équipe,les familles et… les patients. Difficile de devenir unprofessionnel de santé et de se confronter à la mort,la souffrance, la rupture.»«Confrontés au corps mort, nous avons voulu réfléchirau sens à donner à notre vécu.»Marc-Antoine Bornet et al.(dir. publ.).La mort: une inconnueà apprivoiserLausanne: Editions Favre; <strong>2013</strong>132 pages. 15.70 CHF978-2-8289-1388-5jean.martin[at]saez.chDes projets ont été développés dans ce cadre par<strong>des</strong> groupes d’étudiants de Berne et Lausanne. Lesanimateurs de l’initiative lausannoise disent dans l’introductionà leur publication: «Confrontés au corpsmort [par les séances de dissection], nous avons vouluréfléchir au sens à donner à notre vécu. Rapidement,nous avons compris que ce n’était que la premièremarche d’un face à face avec la mort qui nous accompagneratout au long de notre expérience médicale.Rester seul face à ces expériences n’est pas lasolution aux interrogations devant ces territoires inconnus,ces peurs, ces doutes. C’est pourquoi nousavons sollicité différentes personnes pour qu’ellespartagent avec nous leurs impressions lors de ces momentsforts.»Le résultat est un livre attrayant de 132 pages.Vingt-deux chapitres courts par <strong>des</strong> auteurs très divers:les quatre étudiants responsables du projet, <strong>des</strong>infirmières dont une personnalité médiatique romande(Rosette Poletti), une aumônière d’hôpital,une variété de huit <strong>médecins</strong> de disciplines et âgesdivers, <strong>des</strong> responsables d’enseignement d’anatomieet de sciences sociales. Avec une perspective historiquede Vincent Barras, de l’Institut d’histoire de la médecinede Lausanne et en conclusion une lettre de P. - A.Michaud, Vice-doyen de la Faculté.Grands thèmes abordés: 1) l’expérience de la dissectiondans le cursus <strong>des</strong> étudiants en médecine etson rôle; 2) la mort, les mourants et les professionnelsdans la pratique médicale et <strong>des</strong> soins, notammentles aspects relationnels; 3) plus largement la problématiquede la mort dans ses dimensions philosophiques(et spirituelles dans quelques textes), culturelleset sociétales.Vécu de la dissectionDe manière compréhensible, les étudiants surtoutmettent l’accent sur cette expérience récente (encoreque les auteurs <strong>médecins</strong> aussi évoquent leurs souvenirsplus ou moins lointains).«Quand nous avons dû commencer la dissectiond’un corps entier, ma priorité n’a pas été de me précipiterdans l’action, mais de remercier la personne iciprésente. Je n’arrivais pas à me dire que ce n’étaitqu’un cadavre. J’ai donc murmuré ‹merci monsieur›et j’ai incisé du menton au sternum.» Un de ses collègues:«Maintenant la gratitude a pris la place du dégoût.Je suis reconnaissant envers ces personnes quiont décidé de donner leur corps.»Pratiquement: «Il a fallu s’approcher de notre tablede dissection. C’était un peu comme faire connaissanceavec quelqu’un, en l’occurrence notre cadavre.On l’a observé en entier, comme pour l’apprivoiser.»Un autre: «En sentant la résistance de la peau sous lalame de mon scalpel, je me rendis brusquementcompte que je découpais un corps humain et toutesmes idées auparavant si claires commencèrent à sebousculer dans ma tête.»Place de la dissection dans la formation –un rôle initiatique?Le Vice-doyen lausannois pour l’enseignement: «Forceest de constater que l’enseignement de l’anatomieévolue: le développement fulgurant <strong>des</strong> techniquesd’imagerie, l’apparition <strong>des</strong> technologies de simulation,tout cela oblige à réfléchir à la place qu’occuperaà l’avenir l’enseignement de sciences de basedans le curriculum.» Concluant toutefois qu’«il y adans l’enseignement <strong>des</strong> sciences fondamentales,y compris l’anatomie, une étape de formation del’esprit indispensable».Dans une autre contribution: «On pourrait à vraidire, pour la plupart <strong>des</strong> futurs <strong>médecins</strong>, renoncerà la dissection, les moyens électroniques permettantd’apprendre le corps humain, y compris en 3D, sansdisséquer.» Mais plusieurs relèvent un rôle de rituelinitiatique <strong>des</strong> séances de dissection: «Ne faudrait-ilpas voir dans cette singulière pratique un momentcléde la formation médicale, assimilé à un rite corporatiste,tissant chez les étudiants <strong>des</strong> liens particuliers»,en rapport avec un enseignement qui a son côtécaché, presque secret?… Un autre: «Entrée dans cescirconstances liées aux <strong>médecins</strong> qui en font <strong>des</strong> gensEditores Medicorum Helveticorum<strong>Bulletin</strong> <strong>des</strong> <strong>médecins</strong> <strong>suisses</strong> | <strong>Schweizerische</strong> <strong>Ärztezeitung</strong> | Bollettino dei medici svizzeri | <strong>2013</strong>;94: <strong>44</strong>1690

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