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COUP DE GUEULE
Texte et photo Maxime Rotzetter
Source photo imgflip.com
Disclaimer : cette rubrique, dédiée aux opinions personnelles des rédacteur·rice·s et lecteur·rice·s, est un espace de liberté d’expression totale (ou
presque) où tous les coups de gueule sont permis. Elle exprime donc les états-d’âme de leurs auteur·rice·s, et ne parle pas au nom de Spectrum.
Avis aux frileux·euses
Chantage administratif à l’Université
Se faire facturer 830.- CHF pour avoir le droit de ne pas se faire rayer d’une liste,
voilà où mène l’absurdité bureaucratique à l’Université de Fribourg.
Dans le cadre de ma candidature
pour le Diplôme d’Enseignement
en École de Maturité (DEEM), j’ai été
contraint de m’acquitter de la taxe semestrielle
alors même que je n’ai plus
de cours ou de séminaire à suivre. Le
Centre d’enseignement et de recherche
pour la formation à l’enseignement
au secondaire (CERF) m’a appris que je
n’étais pas le seul étudiant, dans cette situation
: plusieurs personnes sont menacées
de ne pas être inscrites pour le DEEM
à la rentrée d’automne si elles refusent de
payer un semestre de printemps dans le
vide…
L’ultimatum
Lors de mon entretien avec le CERF, il m’a
été confié que la décision émanait du service
d’admission. Une décision prise apparemment
unilatéralement et en opposition
à d’autres services administratifs, qui
eux-mêmes dénoncent l’injustice d’une
telle mesure. Une décision qui se légitimerait
par le besoin de rester immatriculé·e
auprès de l’Université pour avoir le droit
de s’inscrire au DEEM à l’automne. En
somme, on me facture au même prix des
dizaines d’heures d’enseignement supérieur
et le simple fait de ne pas être automatiquement
retiré·e d’une liste. La question
est donc de déterminer si le temps et
les compétences que cela nécessite sont
équivalents : est-ce que cela coûte autant
à l’Université de m’enseigner durant des
mois que cela lui coûte de ne pas retirer
arbitrairement mon nom d’une liste ?
Comment y échapper ?
Vous devez contacter le service d’admission
jusqu’au 15 octobre pour être
exmatriculé·e durant le semestre de
printemps suivant. Vous devez donc
vous préoccuper de la question quatre
mois avant que la question ne se pose
dans les faits. Si vous ne vous êtes pas
informé·e à temps, pomme pour vous et
pactole pour l’Université ! 830.-, c’est le
prix à payer pour être trop pris·e par ses
études et pour ne pas savoir comment
se défendre contre sa propre administration.
Personnellement, je n’étais pas
encore certain à cette date de réussir
à terminer mon Mémoire avant le semestre
de printemps ; je me suis donc
mis une pression immense pour éviter
de payer ma taxe semestrielle. Après
des mois de sacrifices pour me permettre
de terminer dans les délais impartis
au semestre d’automne, on m’annonce
que je me suis stressé pour rien :
je vais quand même devoir m’acquitter
de ma taxe – qui, je vous le rappelle, est
la plus chère de Suisse romande…
À qui la faute ?
Aucune procédure administrative ne
peut justifier l’intransigeance du service
d’admission et leurs délais arbitraires.
Pourtant, il me semble que les règlements
sont bien créés par des humains
et non par des robots, n’est-ce pas ? Or
des êtres humains ne devraient-ils pas
être capables de s’adapter à une réalité
que les règles n’avaient peut-être pas
prévue ? J’estime que nous ne devrions
pas chercher à cacher nos responsabilités
et décisions personnelles derrière la
nécessité d’avoir les mêmes règles pour
tou·te·s, tout le temps : c’est là toute la
différence entre l’égalité et l’équité. Le
service d’admission définit des délais
qui ne permettent pas aux étudiant·e·s
lésé·e·s de se défendre à temps et forcent
les candidat·e·s au DEEM à s’acquitter
d’une taxe semestrielle au printemps,
même s’ils·elles n’ont plus aucun crédit
à valider.
Cette décision autoritaire du service
d’admission est une honte ! Je dois payer
un service que je n’ai pas demandé et
dont je n’ai pas besoin. Si je ne le fais
pas, on m’exclut et on me dit de revenir
l’année prochaine. C’est du chantage
et de l’extorsion ! Comment le service
d’admission peut-il justifier sa décision
? Malgré mes multiples tentatives d’appel,
le service ne m’a jamais répondu. Le
Conseil des étudiant·e·s est notre seul
moyen d’action, saisissons-le ! Si vous
aussi vous avez été victime de cette injustice,
ou connaissez quelqu’un qui
l’a été, contactez votre Fachschaft et
mandatez-la pour qu’elle demande des
comptes au service d’admission. Nous
n’avons pas à nous laisser voler des centaines
de francs sans rien faire ! ■
Pas content·e ? Ravi·e ?
Envoie un mail à la rédaction !
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26 03.2020