D'HANDWIERK 02/2024
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MAGAZINE<br />
JURIDIQUE<br />
INTERVIEW DE MAÎTRE MARIANNE GOEBEL<br />
Les nouvelles procédures de<br />
sauvegarde d’une entreprise<br />
en difficulté financière.<br />
Marianne Goebel est avocate<br />
à la Cour, spécialisée<br />
en droit des sociétés.<br />
Elle est associée auprès<br />
de l’Etude GDM Avocats.<br />
CdM. Depuis novembre 2<strong>02</strong>3, une entreprise<br />
en difficulté financière dispose<br />
désormais au Luxembourg d’un arsenal<br />
de mesures afin d’éviter la faillite.<br />
Quelle est votre appréciation sur<br />
ce dispositif ?<br />
Me Goebel. Il est à ce jour difficile<br />
de dire si l’ensemble des nouvelles<br />
mesures vont utilement remplacer la<br />
procédure de la gestion contrôlée de<br />
1935 laquelle était peu utilisée dans<br />
la pratique, engendrait beaucoup de<br />
frais pour la société qui voulait se<br />
soumettre à celle-ci et qui donnait<br />
en réalité des résultats peu satisfaisants<br />
au vu notamment des exigences<br />
posées par les juridictions.<br />
Ainsi la mise en faillite de la société<br />
ayant fait une demande en gestion<br />
contrôlée était souvent le résultat<br />
final de toutes les démarches.<br />
Il faudra donc espérer que les nouvelles<br />
procédures permettront davantage de<br />
sauver des entreprises qui se trouvent<br />
confrontées à des difficultés financières<br />
pour des raisons indépendantes de leur<br />
volonté, donc qui sont de bonne foi.<br />
Le dispositif légal est largement calqué<br />
sur le droit belge où ces procédures ont<br />
pu faire leurs preuves depuis plus de<br />
10 ans.<br />
Il y a en réalité deux séries de dispositions<br />
pour sauvegarder les entreprises<br />
ou les activités dans la nouvelle<br />
loi du 7 août 2<strong>02</strong>3. Le premier but<br />
affiché par le législateur est de mieux<br />
prévenir les difficultés, et ce rôle est<br />
dévolu pour les entreprises du secteur<br />
artisanal au Ministère des Classes<br />
Moyenne.<br />
Ce Ministère va désormais collecter<br />
des données émanant d’autres administrations<br />
susceptibles de constituer<br />
des indices de difficulté financière,<br />
telles que les impayés auprès des<br />
administrations publiques (impôts,<br />
TVA et cotisations sociales) mais<br />
aussi des décisions judiciaires, ou la<br />
déclaration de licenciements pour<br />
motifs économiques, afin de pouvoir<br />
sensibiliser les entreprises avant que<br />
leur situation ne soit trop grave pour<br />
agir.<br />
Un second dispositif est la mise en<br />
place de procédures dites de réorganisation<br />
dont le champ d’application<br />
est plus large que celui de la faillite<br />
puisque peuvent en bénéficier les<br />
artisans qui ne sont pas inscrits au<br />
Registre du Commerce et les sociétés<br />
civiles.<br />
CdM. Parmi les possibilités de réorganisation,<br />
une entreprise en difficulté peut<br />
désormais proposer à ses débiteurs<br />
de conclure un « accord amiable ».<br />
Quel est l’intérêt de cette possibilité ?<br />
Me Goebel. L’accord amiable a plusieurs<br />
avantages, et le premier est sa simplicité<br />
: il suffit en effet que le débiteur<br />
trouve un accord avec au moins<br />
deux de ses créanciers lui permettant<br />
d’avoir moins de pression financière,<br />
et ensuite de faire valider cet accord<br />
par le juge.<br />
L'accord a aussi l’avantage de rester<br />
confidentiel car il n’y pas de publicité<br />
entourant cet accord.<br />
Enfin, l’accord amiable présente des<br />
garanties pour les créanciers qui y<br />
participent, et en particulier, si le<br />
débiteur doit par la suite se déclarer<br />
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