ZAGREB RESIDENCY FESTIVAL NOVOG ... - Unpack the Arts

In Search of the
Other Stellato:
In Praise of
Time Regained
C A T H Y B L I S S O N
In L’Autre, a piece that carefully
crafts a confrontation between
a large bearded man and his ‘other’,
a red carpet and two pieces of furniture
with a mind of their own, Claudio Stellato
rips the circuits of the new circus
wide open. This genre-defying Italian
has been searching for a long time
to find just what his ‘other’
might have to say…
Every time a festival opportunity comes along,
Claudio Stellato dances like a maniac. He does
it for fun, of course. But he also does it to give
the other a chance to rejoice, to come out of
the closet and colonise his entire body. The other
is never far off when one meets Stellato. More
or less hidden in the shadows, it could well be
his darker side, the one that snickers, or the kid
that (sometimes) sleeps within him. It’s the (a)
social animal we tend to muzzle for the sake
of convention or in the name of our superego.
Or perhaps it’s one of the kind lunatics he
observes time and again in the streets of the
metropolis. It could have its reasons of which
reason knows nothing… L’Autre escapes all
definitions and that’s just how it should be. The
first time that its Italian host saw the other arrive
– well before it became the title of a show that’s
both disturbing and amusing – was during a
dance improvisation (with choreographer Karine
Ponties) where Stellato really went berserk.
When he took a look at the video afterwards, he
knew he had to keep everything. He made an
eight-minute solo out of it (240D), an identical
copy showing the disengagement of a body as it
pumps itself up, tumbles over itself, and becomes
inhabited by a palpable and yet ethereal story, as
À la recherche
de l’autre Stellato :
eloge du temps
retrouve
C A T H Y B L I S S O N
Avec L’Autre, corps à corps millimétré
d’un grand type barbu avec lui-même, un tapis
rouge et deux meubles dotés d’autonomie,
Claudio Stellato s’est ouvert, à force de
recherches, une brèche magistrale dans les
circuits du nouveau cirque. Depuis, l’inclassable
italien laboure le même sillon, à la poursuite
de ce que « son autre » peut bien avoir à dire…
Eloge d’une démarche au long cours,
à la faveur d’une escale à Zagreb.
Chaque fois qu’une fête se présente, Claudio
Stellato danse comme un forcené. Pour le plaisir,
certes. Mais aussi pour que L’autre exulte, sorte
du placard, colonise son corps tout entier. L’autre
n’est jamais très loin quand on rencontre Stellato.
Plus ou moins tapi dans l’ombre, il pourrait être
son côté sombre, son double ricanant, le gosse
qui (ne) sommeille (pas tout le temps) en lui,
l’animal (a)social qu’on tend à museler par
convention ou excès de surmoi, ou l’un de ces
doux dingues qu’il observe à l’envi dans les rues
des métropoles, qui aurait ses raisons que la
raison ignore… L’autre échappe aux définitions et
c’est tout ce qu’on lui souhaite. La première fois
que son hôte italien l’a vu apparaître – bien avant
qu’il ne devienne le titre d’un spectacle trouble et
drôle à la fois -, c’était au cours d’une impro de
danse (avec la chorégraphe Karine Pontiès). Où
Stellato a littéralement pété un câble. Quand il a
revu la vidéo il a su qu’il n’y avait rien a jeter. Et en
a fait un solo de huit minutes (« 240D »), copiées
à l’identique. Le débrayage d’un corps qui monte
en puissance, culbute sur lui même, et se laisse
habiter par une histoire palpable et insaisissable à
la fois, comme si aucun spectateur n’était là pour
le voir, sur Godspeed You! Black Emperor.
CATHY BLISSON 3