ZAGREB RESIDENCY FESTIVAL NOVOG ... - Unpack the Arts

that I’ve understood the process. I start with the
body and then I find an excuse for what I’m doing.
I need to tell myself a story. But once I’ve
understood the excuse I alter the entire show so
that it’s no longer just an excuse. I throw out
scenes that are sometimes great, actually. It can
be a hard sacrifice. But if it doesn’t make sense, I
won’t keep it. You could do complete nonsense
on stage if you let yourself. But if you want to
work on the bizarre, you need some sense of
coherence within the bizarreness.”
The dog and madness
He doesn’t use the word ‘crazy’, although if you
use it then he’ll jump right in. Crazy people are his
thing. That’s why he loves Paris. “It’s full of mental
cases”, and he never tires of observing them.
“People who talk to themselves, who are tripping
out on something that only they can see. It’s
true that they’re my inspiration. For us it’s
incomprehensible. But you can see that there’s
a reason behind it, a coherency in each step they
take, one after the other. It’s as if there were a
denser energetic line. In fact, there is. If you watch
them for an hour you see that it’s perfect. If you
put the same thing on stage it’s just incredible.
They’re just in the wrong place. In the street it
doesn’t work so well.” For Claudio Stellato, that’s
the magic of the stage. You can observe what no
one else sees, resituate it and then reconstruct its
image. “If I see a dog on stage it ceases to be a
dog. It’s a sur-dog, a super dog.”
Knitting and the raven
Or should it be a raven that we bring on stage,
since Stellato has been observing many of them
and drawing them in his sketchbook. It’s lucky
enough, since he sees plenty of them, crows too,
along the edges of highways as he travels to
performances of L’Autre. He has an image in his
head of a lifeless body laid out on stage that a
crow comes to pick at. He’s seriously considering
raising one. He knows that baby crows are born in
May, that you have to leave them alone for five
days and that you must be absolutely certain to
be there when they open their eyes. “Then you’re
mum, dad.” He wonders if this would fit in with
the gypsy lifestyle he now leads, with
performance dates for L’Autre booked from now
through February 2014. Meanwhile, he’s been
ballant sur la gestuelle débridée de Stellato.
« C’est juste qu’avec « L’autre », j’ai compris le
processus. Je pars du corps, et après, je trouve
une excuse, j’ai besoin de me raconter une
histoire. Mais une fois que je comprend l’excuse,
alors, je remodifie tout le spectacle. Pour que ce
ne soit plus une excuse. Je jette, même des super
scènes. C’est des sacrifices durs parfois, mais si
c’est pas logique, je garde rien. Parce que tu peux
faire n’importe quoi sur un plateau. Mais si tu veux
faire le bizarre, faut une cohérence dans la
bizarreté. »
Le chien et la folie
Il ne prononcera pas le mot « folie », mais si on
le lance sur la question, il s’y engouffre avec
bonheur. Les fous, c’est son truc. C’est pour
ça qu’il adore Paris, « c’est plein de malades
mentaux », qu’il ne se lasse pas de regarder.
« Les gens qui parlent tout seuls, qui ont un trip
qu’eux seuls voient. C’est vrai qu’eux, c’est mon
inspiration. Pour nous c’est incompréhensible,
mais tu vois qu’ils raisonnent, cohérents dans
tous les pas qu’ils font l’un après l’autre. C’est
comme s’il y avait une ligne énergétique plus
grosse, qui est juste. Si tu les regardes sur une
heure, c’est parfait. Tu mets la même chose sur
un plateau et c’est incroyable. C’est juste qu’ils
sont déplacés en fait, dans la rue, ça marche un
peu moins. » La magie du plateau selon Claudio
Stellato. Observer ce que personne ne voit, le
replacer là, reconstruire l’image. « Si je vois un
chien sur un plateau, ce n’est plus un chien.
C’est un extra-chien. Un super-chien. »
Le tricot et le corbeau
En ce moment, ce serait plutôt les corbeaux, que
Stellato observe et dessine sur son carnet de
croquis. Ca tombe bien, il en croise tout plein, et
des corneilles, au bord des autoroutes qu’il
sillonne pour tourner L’Autre. Il a en tête, cette
image d’un corps sans vie, allongé sur scène, sur
laquelle un corbeau viendrait picorer. Il envisage
sérieusement d’en élever un. Il sait que les petits
corbeaux naissent en mai, qu’il faut les laisser
tranquilles 5 jours, mais être là, absolument,
quand ils ouvrent les yeux. « Après, t’es maman,
papa ». Il se demande si c’est compatible avec sa
vie de gipsy, rapport à « L’Autre » qui aligne des
dates jusqu’en février 2014. En attendant, il
CATHY BLISSON 9