UN DEMI-SIECLE D'AERONAUTIQUE EN FRANCE - EuroSAE
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heed et Boeing aux États-Unis, ou Vickers (Viscount), de Havilland,<br />
Hawker Siddeley et Bristol au Royaume-Uni.<br />
Le processus de décision en matière financière, entre<br />
l’entreprise et l’État-actionnaire, n’était pas favorable à une gestion<br />
souple du programme de production.<br />
LE PROGRAMME CONCORDE<br />
La genèse<br />
Dès 1955, dans le monde entier, les experts aéronautiques<br />
prenaient conscience que la maîtrise des problèmes du vol à<br />
Mach 2 était à portée de main. Il semblait alors aller de soi que<br />
le transport aérien devrait bénéficier de ce progrès, qui allait<br />
diviser par deux les temps de déplacement.<br />
Au Royaume-Uni et aux États-Unis, l'initiative fut prise par<br />
des organismes gouvernementaux sous forme d'assez larges<br />
concertations, incluant des représentants des compagnies aériennes.<br />
Les conclusions du STAC (Supersonic Transport Aircraft<br />
Committee) britannique et du programme SCAT (Supersonic<br />
Commercial Air Transport) américain laissaient penser que le<br />
transport supersonique pouvait être économiquement viable.<br />
En France, l'initiative ne vint pas des services officiels, même<br />
si l'ONERA travaillait depuis 1950 sur l'aérodynamique des voilures<br />
élancées avec tourbillons d'apex, qu'on retrouva dans le<br />
projet Sud-Aviation (voilures delta à bords d'attaque aigus et<br />
bouts d'ailes tronqués à forme parabolique). En 1957, le président<br />
de Sud-Aviation demanda d'étudier le concept d'un moyen<br />
courrier supersonique, successeur de Caravelle, devant pouvoir<br />
transporter 80 passagers sur 3 000 à 4 500 km. Le président Héreil<br />
voulait éviter d'attaquer de front l'industrie américaine, dont<br />
il était persuadé qu'elle se lancerait dans le supersonique long<br />
courrier.<br />
L'équipe de Sud-Aviation parvint dès la fin de 1958 à des<br />
conclusions fermes. Il ne fallait pas dépasser Mach 2,2 pour la<br />
croisière et la voilure delta à forte flèche était la seule capable de<br />
loger le carburant nécessaire, tout en ayant les caractéristiques<br />
aérodynamiques compatibles avec la croisière supersonique.<br />
À la fin de 1959, la DTIA adressa une demande d'étude de<br />
faisabilité à Sud-Aviation, Nord-Aviation et Dassault. L'objectif<br />
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