PROJETS Le quartier européen sort du tunnel - BECI
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edito<br />
Payer pour entrer à Bruxelles ?<br />
<strong>Le</strong> recours au « péage urbain », pour contrôler la qualité<br />
de l’air ou maîtriser la congestion automobile<br />
dans les centres urbains, est depuis quelques semaines,<br />
fréquemment évoqué par les médias ou dans les débats<br />
politiques, notamment à la lumière de l’expérience de<br />
plusieurs villes <strong>européen</strong>nes qui ont adopté ce dispositif<br />
récemment, comme Milan ou Stockholm ou plus traditionnellement,<br />
comme Londres et Rome.<br />
A Bruxelles, il ne semble pas, pour l’instant, y avoir de<br />
consensus politique en faveur de mesures structurelles<br />
visant à restreindre ou taxer l’accès à la ville ou la région.<br />
<strong>Le</strong> sujet n’y est donc pas encore d’actualité,<br />
mais on en parle beaucoup. Tout en<br />
concédant que cette problématique ne<br />
peut être livrée aux hypothèses et que<br />
ses incidences socio-économiques et<br />
son impact sur l’accessibilité et l’attractivité<br />
économique de la région, doivent<br />
être sérieusement étudiés.<br />
C’est précisément à ce niveau que se situent<br />
les arguments qui incitent <strong>BECI</strong><br />
à s’exprimer résolument à l’encontre<br />
de tout dispositif qui perturberait la<br />
mobilité à l’intérieur de « l’espace économique<br />
bruxellois », dont on sait qu’il<br />
dépasse très largement les limites institutionnelles<br />
de la Région. La gestion de<br />
cet hinterland exige une approche globale et concertée des<br />
politiques relatives à son développement économique et<br />
social. La mobilité des personnes et des marchandises en<br />
constitue probablement l’un des défi s majeurs.<br />
L’intro<strong>du</strong>ction d’un « péage urbain » intro<strong>du</strong>irait une barrière<br />
tarifaire à l’intérieur de cet ensemble sub-régional,<br />
alors même que la mobilité interrégionale relève de l’essence<br />
même des fonctions nationale et internationale de<br />
Bruxelles, et que la mobilité interrégionale des travailleurs<br />
doit être encouragée parce qu’elle constitue une réponse<br />
pertinente à la satisfaction de la demande d’emploi.<br />
Faut-il souligner une fois encore l’absence de RER, qui ne<br />
laissera souvent aux travailleurs rejoignant Bruxelles (et qui<br />
constituent plus de la moitié de l’emploi régional), d’autre<br />
choix que de s’acquitter de ce nouvel impôt. Il en sera de<br />
même pour le transport de marchandises, dont le renchérissement<br />
constituerait un handicap fi scal supplémentaire<br />
dont se passeraient bien les entreprises bruxelloises.<br />
L’argument de la santé publique, fréquemment avancé en<br />
faveur des péages urbains, semble par ailleurs peu résister<br />
La mobilité<br />
interrégionale des<br />
travailleurs doit être<br />
encouragée parce<br />
qu’elle constitue une<br />
réponse pertinente à<br />
la satisfaction de la<br />
demande d’emploi<br />
devant la constatation de l’amélioration constante de la<br />
qualité de l’air au cours des dix dernières années, en raison<br />
de l’amélioration constante des performances environnementales<br />
des moteurs et des carburants et malgré l’augmentation<br />
<strong>du</strong> nombre de véhicules en circulation.<br />
La réponse à la congestion, c’est la performance des transports<br />
en commun. Ce sont aussi des infrastructures de<br />
parkings en nombre suffi sant, bien situées et correctement<br />
signalées, en périphérie ou à l’intérieur de Bruxelles,<br />
pour favoriser le relais avec les transports en commun ou<br />
ré<strong>du</strong>ire l’encombrement des voiries dans les zones fortement<br />
fréquentées <strong>du</strong> centre urbain. La<br />
réponse à la préoccupation de la santé<br />
publique, que nous partageons totalement<br />
avec les pouvoirs publics, repose<br />
aussi sur l’utilisation d’un parc de véhicules<br />
récents et non polluants. Il nous<br />
semble que le rôle incitatif des pouvoirs<br />
publics doit en ces matières, prévaloir<br />
sur un réfl exe fi scal aussi traditionnel<br />
qu’inopérant pour l’environnement et<br />
pénalisant pour l’économie.<br />
Reste le fi nancement des infrastructures<br />
de mobilité. Nous estimons que cet<br />
objectif, qui sert autant Bruxelles que sa<br />
périphérie dans les deux autres régions,<br />
doit se concevoir dans un cadre supra<br />
régional. Pour ne pas in<strong>du</strong>ire par la disparité des prélèvements,<br />
des distorsions de charges dont pâtiraient surtout<br />
les activités économiques exercées à Bruxelles.<br />
Yvan Huyghebaert,<br />
Président de Beci -<br />
Chambre de Commerce<br />
de Bruxelles<br />
Emmanuel van Innis,<br />
Président de Beci -<br />
Union des Entreprises<br />
de Bruxelles<br />
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N° 2 - FÉVRIER 2008 - ENTREPRENDRE