gallieni a madagascar et lyautey au maroc, deux - Le Centre de ...
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Chapitre I – La conquête<br />
<strong>de</strong>puis une vingtaine d’années, font appel <strong>de</strong> plus en plus à l’esprit d’initiative <strong>et</strong> <strong>au</strong> jugement,<br />
c’est-à-dire <strong>au</strong>x qualités les plus indispensables non seulement pour occuper un pays par la<br />
force, mais <strong>au</strong>ssi pour en assurer l’administration <strong>et</strong> y développer l’activité économique <strong>et</strong><br />
sociale » 19 .<br />
Mais c<strong>et</strong>te réalité ne doit pas masquer la dur<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s combats menés pour réduire les rebelles. <strong>Le</strong> colonel<br />
Combes, dans le 1 er territoire militaire, doit lutter contre la résistance armée <strong>de</strong> Rabezavana, dont il<br />
enlève le camp par un ass<strong>au</strong>t le 9 mars 1897, mais le chef rebelle parvient à prendre la fuite <strong>et</strong> à se rétablir<br />
plus loin. Il ne sera soumis que plus tard, par Ly<strong>au</strong>tey. A la même époque, la soumission du nord <strong>de</strong> l’île<br />
jusqu’à Diego Suarez donne également lieu à <strong>de</strong> violents engagements.<br />
1.3 – La mise <strong>au</strong> pas <strong>de</strong> l’administration malgache <strong>et</strong> la déposition <strong>de</strong><br />
la reine Ranavalo<br />
Au cours <strong>de</strong>s premiers mois <strong>de</strong> son proconsulat, tout en menant à bien la pacification en province,<br />
Gallieni agit avec énergie vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités malgaches, <strong>de</strong> la reine, <strong>de</strong> ses ministres <strong>et</strong> <strong>de</strong> la cour<br />
qui tient lieu <strong>de</strong> h<strong>au</strong>te fonction publique. Dès son arrivée, afin que ne subsiste <strong>au</strong>cun équivoque, il a<br />
réuni le gouvernement malgache pour lui confirmer que l’ère <strong>de</strong>s flottements est révolue du côté français<br />
<strong>et</strong> que le double jeu <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités hovas n’est plus admis :<br />
« Madagascar est désormais terre française <strong>et</strong> il ne doit subsister <strong>au</strong>cun doute à ce suj<strong>et</strong> dans<br />
l’esprit <strong>de</strong> qui que ce soit. <strong>Le</strong>s malgaches sont <strong>de</strong>venus suj<strong>et</strong>s français <strong>et</strong> les couleurs françaises<br />
sont les seules qui doivent désormais flotter sur les moindres villages <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Ile. Vous<br />
pouvez annoncer <strong>au</strong> peuple que je le traiterai avec la plus gran<strong>de</strong> bienveillance, comme un père<br />
traite ses enfants. Je n’<strong>au</strong>rai <strong>de</strong> sévérité que pour ceux qui, insensibles <strong>au</strong>x bons conseils, se<br />
révolteraient contre l’<strong>au</strong>torité que je représente » 20 .<br />
<strong>Le</strong>ur laissant entendre qu’il connaît parfaitement leurs compromissions avec la rébellion, il ajoute :<br />
« A l’avenir, vous <strong>de</strong>vez servir sans réticences les pouvoirs établis. A c<strong>et</strong>te condition, je pourrai<br />
oublier le passé ; mais sachez que, si je suis disposé à récompenser les serviteurs fidèles <strong>de</strong> la<br />
France, j’ai <strong>au</strong>ssi la ferme résolution <strong>de</strong> réprimer tout acte d’hostilité contre l’ordre <strong>de</strong>s choses<br />
nouve<strong>au</strong> ».<br />
C<strong>et</strong> appel <strong>de</strong>meure pourtant sans eff<strong>et</strong>, <strong>et</strong> <strong>de</strong> nouvelles preuves <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> apportée <strong>au</strong>x rebelles continuent<br />
à être découvertes. Gallieni déci<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> passer <strong>au</strong>x actes <strong>et</strong>, pour frapper les esprits, <strong>de</strong> livrer<br />
les princip<strong>au</strong>x coupables à la justice. <strong>Le</strong>s distances avec la métropole lui donnent une certaine liberté<br />
d’action, le moindre courrier m<strong>et</strong>tant un mois à être acheminé. Pour intimi<strong>de</strong>r la noblesse hova, il choisit<br />
<strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s exemples : f<strong>au</strong>te <strong>de</strong> pouvoir prononcer l’arrestation du Premier ministre, déjà exilé à la<br />
Réunion, il ordonne celle <strong>de</strong>s grands personnages <strong>de</strong> la cour, une tante <strong>de</strong> la reine, son oncle <strong>et</strong> le ministre<br />
<strong>de</strong> l’Intérieur. <strong>Le</strong>s procès en conseil <strong>de</strong> guerre sont vite expédiés, tous les accusés sont condamnés à<br />
mort <strong>et</strong> fusillés le jour même. Seule la tante <strong>de</strong> la reine fait l’obj<strong>et</strong> d’une mesure <strong>de</strong> grâce <strong>de</strong> la part du<br />
Rési<strong>de</strong>nt général. Il s’en explique fin octobre à M. Grandidier :<br />
19 Ibi<strong>de</strong>m.<br />
20 Ibi<strong>de</strong>m.