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gallieni a madagascar et lyautey au maroc, deux - Le Centre de ...

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Chapitre III – <strong>Le</strong>s enseignements<br />

Enfin, il convient <strong>de</strong> souligner que Gallieni interdit formellement <strong>de</strong> recourir <strong>au</strong>x incendies <strong>de</strong> villages<br />

« qui ruinent inutilement le pays <strong>et</strong> qui ne peuvent qu’accroître le nombre <strong>de</strong> ceux qui vont rejoindre les<br />

rebelles. Il est évi<strong>de</strong>nt, qu’ayant tout perdu, <strong>et</strong> donc n’ayant plus rien à perdre, l’individu le moins<br />

concerné <strong>de</strong>vient alors un rebelle » 76 . Ces procédés seront pourtant employés dans <strong>de</strong> larges proportions<br />

lors <strong>de</strong>s premières années <strong>de</strong> pacification du Maroc jusqu’à la prise <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> Ly<strong>au</strong>tey.<br />

3.2 – L’unicité du comman<strong>de</strong>ment entre les mains <strong>de</strong>s militaires,<br />

conséquence <strong>de</strong> l’imbrication civilo-militaire<br />

Durant la phase <strong>de</strong> conquête, pour Gallieni, tous les pouvoirs doivent être concentrés entre <strong>de</strong>s mains<br />

militaires mais, une fois celle-ci achevée, se pose le problème <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong>s responsabilités administratives,<br />

donc du transfert <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>torité militaire vers l’<strong>au</strong>torité civile. En ce domaine également, Gallieni<br />

agit avec be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> pragmatisme <strong>et</strong> l’administration évolue constamment, mixant secteurs civils <strong>et</strong><br />

militaires. Si, dans son esprit, le passage à l’administration civile doit indiscutablement suivre la pacification<br />

militaire, il estime en même temps que <strong>de</strong>s officiers peuvent administrer <strong>au</strong>ssi bien que <strong>de</strong>s civils les cercles<br />

pacifiés. En ce domaine, il existe une totale i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> vue avec Ly<strong>au</strong>tey, qui s’en ouvre à son chef :<br />

« J’arrive à votre proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> l’Emyrne <strong>au</strong> régime civil. Je comprends très bien que<br />

c’est inévitable <strong>et</strong> opportun. J’adm<strong>et</strong>s <strong>au</strong>ssi qu’il faille réagir contre notre tendance naturelle<br />

à désirer, nous, Commandants <strong>de</strong> cercle, rester en possession <strong>de</strong> parties peuplées […]. J’en reviens<br />

à une idée qui m’est chère (parce qu’elle procè<strong>de</strong> d’une conception be<strong>au</strong>coup plus générale que le<br />

seul Madagascar) : donner les circonscriptions les plus avancées à <strong>de</strong>s agents civils sans en changer<br />

le comman<strong>de</strong>ment supérieur. Ainsi, il ne me répugnerait en rien, <strong>au</strong> contraire, <strong>de</strong> civiliser la partie<br />

sud <strong>de</strong> mon territoire en y m<strong>et</strong>tant <strong>de</strong>s Chanceliers <strong>de</strong> choix <strong>et</strong> <strong>de</strong> la milice. Chanceliers qui seraient<br />

sous mes ordres, tout étonnés, peut-être <strong>de</strong> ne pas s’en trouver plus mal. Et la philosophie <strong>de</strong> la<br />

chose, c’est, <strong>de</strong> même que vous démontrez, vous, qu’un militaire Gouverneur général n’implique<br />

nullement l’exclusion <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> service <strong>et</strong> agents civils, <strong>de</strong> même il n’est pas m<strong>au</strong>vais que<br />

la démonstration se fasse dans les échelons<br />

inférieurs. C’est la meilleure façon <strong>de</strong><br />

ménager sans à-coups la transition <strong>de</strong><br />

régime, <strong>et</strong> <strong>au</strong>ssi d’habituer l’opinion à<br />

concevoir que nous puissions être administrateurs<br />

coloni<strong>au</strong>x, <strong>et</strong> <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong> préparer<br />

l’armée coloniale <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, recrutée parmi<br />

vos élèves, à un rôle élargi. […]. A mon avis,<br />

la première étape, c’est <strong>de</strong> constituer <strong>de</strong>s<br />

comman<strong>de</strong>ments à Chef militaire unique<br />

sous lequel s’enchevêtrent <strong>de</strong>s sous-comman<strong>de</strong>ments<br />

civils ou militaires, prouvant que<br />

militaires libér<strong>au</strong>x <strong>et</strong> civils intelligents sont<br />

faits pour s’entendre, que le vrai personnel<br />

colonial <strong>de</strong> <strong>de</strong>main se compose d’une<br />

mixture intime <strong>de</strong>s <strong><strong>de</strong>ux</strong> <strong>et</strong> que c’est là la<br />

meilleure façon <strong>de</strong> préparer l’étape suivante,<br />

celle du comman<strong>de</strong>ment régional civil » 77 Photo <strong>de</strong> Ly<strong>au</strong>tey, lieutenant-colonel à cheval.<br />

.<br />

76 Cité par Vern<strong>et</strong>, art. cit., p. 11.<br />

77 Ibi<strong>de</strong>m.<br />

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