Rapport final - Fondation MAIF

ayant l’habitude de conduire très vite, décident de ralentir lorsque leurs jeunes passagers le
leur demandent.
b. Apprendre les différentes facettes de la sécurité routière, souvent très complexes, peut
aider les enfants à devenir des usagers de la route plus sûrs et plus conscients, bien avant
qu’ils n’aient atteint l’âge légal de la conduite. Tous les enfants sont d’un jour à l’autre des
piétons, qui doivent partager la route avec des véhicules motorisés, des cyclistes, des
utilisateurs de patins à roulettes ou de planches à roulettes, etc. Une meilleure
compréhension de quelques-uns des principes de base du comportement des conducteurs et
de la sécurité routière peut, si cela est bien fait, permettre à ces enfants d’utiliser la voie
publique d’une manière plus sûre, en devenant capables de mieux comprendre les
comportements, sensations, frustrations, exigences et limites des adultes avec lesquels ils
partagent la route et qui pourraient ne pas faire attention, ou ne pas se sentir concernés, par
leur présence et leur fragilité.
c. La sécurité routière et les comportements des usagers de la route ne doivent pas être isolés
des autres événements et comportements de la vie. Les comportements des conducteurs
lorsqu’ils circulent, souvent influencés par la densité du trafic, le mauvais temps, la pression
temporelle, les distractions, ou autres, peuvent être regardés comme un transfert de leurs
comportements lorsqu’ils interagissent avec d’autres personnes, dans d’autres domaines. En
d’autres mots, les principes de la sécurité routière et le civisme par rapport aux autres ne
doivent pas être abordés séparément (comme cela est souvent fait aussi bien par les
chercheurs que par les praticiens). Au contraire, il faudrait les considérer comme faisant
partie du contexte plus large du comportement de chacun dans la société au sens large, et il
faudrait les enseigner comme tels. Les programmes éducatifs qui s’occupent des problèmes
de comportements inciviques tels que la violence et la discrimination, laissent une place toute
naturelle aux leçons de sécurité routière, la sécurité routière faisant partie intégrante de
ces problèmes sociétaux. De la même façon, un programme d’éducation à la sécurité routière
peut permettre la mise en place de « ponts » naturels avec les problèmes importants des
comportements civiques.
d. Selon l’âge des enfants lors de leurs premiers contacts avec des programmes de sécurité
routière, il s’écoulera au moins 3 à 10 ans avant qu’ils ne commencent à prendre des leçons de
conduite formalisées. Même s’il est clairement trop tôt pour commencer l’apprentissage des
gestes de conduite en eux-mêmes, il ne l’est en revanche pas pour commencer l’enseignement
sur les « règles de la route » et sur les conséquences de comportements non sécuritaires ou
inadaptés. Il est bien connu des experts en sécurité routière que les deux facteurs
principaux contribuant au taux excessif d’accidents de la route chez les jeunes sont le
manque d’expérience et la prise de risques. Il est très largement compris, tant par les
enseignants que par les parents, que les années de l’adolescence sont celles où les enfants se
rebellent, où ils ont plus confiance en leurs pairs qu’en leurs parents ou enseignants, où ils
prennent des risques, testent les limites, violent les accords avec leurs parents, et plus
généralement « cherchent leur place » dans le monde des adultes dans lequel ils doivent se
fondre. Malgré les centaines d’études réalisées au cours des décennies et malgré les
nombreux programmes de formation et d’apprentissage à destination spécifique des jeunes
conducteurs novices, le succès a été très faible au regard de ces statistiques effroyables.
Une solution, jusqu’à ce jour peu pratiquée et testée, est de commencer les processus de
formation et d’apprentissage de la sécurité routière des années avant que nos enfants ne
soient aptes à apprendre à conduire.
Essai pilote d’un programme de sécurité routière en école primaire - The Veridian Group, Inc J. WACHTEL - Page 16 / 87