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Rapport final - Fondation MAIF

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purement matériels étaient alcoolisés ; la proportion passait à 4% pour les accidents corporels<br />

sans décès et à 22% pour les accidents mortels.<br />

Ces données laissent à penser que d’autres facteurs sous-jaceants seraient susceptibles d’agir de<br />

manière non négligeable sur la sinistralité des jeunes conducteurs novices. Ces facteurs incluent<br />

des comportements à risques qui pourraient être modérés par des attitudes fortement ancrées<br />

par rapport à la conduite et qui pourraient, en fait, être représentatives d’autres attitudes<br />

mesurables prises par certains sous-groupes de jeunes conducteurs. La décision de boire et de<br />

conduire, de conduire alors que l’on n’a pas un permis valide, de conduire un deux roues à moteur<br />

sans mettre de casque, n’est probablement pas spontanée mais plutôt le résultat d’un processus<br />

de pensée mûrement réfléchi. Les données recueillies pendant plusieurs années par le Canada’s<br />

Trafic Injury Research Foundation mettent en évidence que les jeunes engagés dans des<br />

comportements à risques lorsqu’ils conduisent le sont également très souvent dans d’autres<br />

aspects de leur vie. Par exemple, lors d’une étude de cohorte visant à évaluer sur 4 années les<br />

étudiants des grades 9 à 13, Simpson (1993) mettait en évidence que les styles de vie des<br />

étudiants qui n’avaient eu aucun accident au cours des 4 années de l’étude différaient<br />

significativement de ceux des étudiants qui avaient eu ne serait-ce qu’un seul accident au cours<br />

de la même période : consommation d’alcool, quantité de sommeil par nuit, influence des pairs,<br />

contraventions, propension à la recherche de plaisir et d’aventure. En d’autres mots, alors que la<br />

question de savoir si le risque accru des jeunes conducteurs est dû à l’âge ou à l’inexpérience<br />

continue d’être débattue dans la littérature, (Drummon and Yeo, 1992 ; Wilde, 1993), il devient<br />

de plus en plus évident que la sinistralité des jeunes conducteurs est à rapprocher de facteurs<br />

associés à des comportements à risques représentatifs du style de vie de chacun, facteurs qui<br />

pourraient être mis en place à un âge bien inférieur à celui de l’apprentissage de la conduite.<br />

Selon un journaliste bien connu de la presse automobile des USA, les jeunes enfants (de 2 à 6<br />

ans) sont plus susceptibles de mourir d’un accidents de la circulation que d’autres causes ; et la<br />

moitié des 130 000 accidents de piétons qui ont lieu chaque année aux USA impliquent des jeunes<br />

de moins de 15 ans (Mc Cluggage, 1995). Selon cet auteur, l’American Automobile Association<br />

(AAA) a mis en place un programme il y a environ 20 ans pour apprendre la sécurité routière aux<br />

enfants, y compris à ceux encore trop jeunes pour savoir lire. Le programme a échoué,<br />

apparemment parce que les techniques d’apprentissage « ne correspondaient pas aux capacités de<br />

l’enfant à synthétiser et à généraliser ». Le résultat a abouti à la création de 5 manuels, ciblés<br />

sur des enfants pouvant être aussi jeunes que 2 ans et demi, et prévus pour être utilisés par<br />

leurs parents pour leur apprendre des messages de sécurité routière. Malgré la mise à<br />

disposition sur le long terme de ces matériels, il n’y a apparemment eu qu’une évaluation faible et<br />

non systématique de leur efficacité.<br />

Aujourd’hui, les jeunes enfants sont exposés dès le plus jeune âge à des multimédia interactifs<br />

pour l’apprentissage et l’éducation : des cassettes et disques vidéo aux jeux portables sur puces<br />

électroniques, des Cdrom aux cartouches de jeux, de la simulation numérique à la réalité<br />

virtuelle. La jeunesse d’aujourd’hui est exposée dès le plus jeune âge aux média interactifs et le<br />

reste constamment par la suite. L’enseignement y fait de plus en plus appel et il apparaît chaque<br />

jour plus évident que lorsqu’ils sont employés de manière systématique et appropriée, ces médias<br />

peuvent être efficaces. Malgré cela et bien qu’il soit de plus en plus fréquemment mis en<br />

évidence que, dans plusieurs domaines, les jeunes enfants peuvent commencer leur apprentissage<br />

bien plus tôt que nous ne le pensions, les programmes d’éducation à la conduite automobile<br />

continuent, en dehors de quelques rares exceptions, de s’adresser à des adolescents qui sont<br />

déjà en âge de conduire, c’est à dire à une période de la vie bien plus tardive que celle à laquelle<br />

les professionnels de l’éducation estiment que cet apprentissage devrait avoir lieu. Inversement,<br />

Essai pilote d’un programme de sécurité routière en école primaire - The Veridian Group, Inc J. WACHTEL - Page 4 / 87

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